Quand le baby foot ne suffit plus.
Dire à un candidat potentiel qu'il va faire partie de la plus grande entreprise leader sur le marché ne fait plus rêver personne. Il est nécessaire de trouver un sens à l'entreprise qui aille bien au-delà de la seule performance économique.
Les entreprises sont tombées dans une idéologie procédurale malsaine: il faut exécuter plus qu'entreprendre, s'agiter plus qu'agir, suivre des procédures plus que s'autonomiser.
Le résultat est sans équivoque: les salariés en souffrent énormément. Le mode de fonctionnement des grandes entreprises n'est parfois plus adapté aux aspirations individuelles actuelles.
Ce que l'on constate, c'est que le management n'est plus adapté aux compétences actuelles des individus et surtout à la façon de travailler des jeunes talents. Il y a un décalage entre les techniques de management du XXe siècle et les modèles de fonctionnement du XXIe siècle qui doivent être plus fluides, plus sensés.
L'entreprise aujourd'hui doit absolument rendre les gens heureux, sauf qu'on oublie souvent un constat: il n'y a jamais eu autant de mal-être dans les entreprises qu'aujourd'hui, alors que jamais les managers et les entreprises n'ont fait autant d'efforts pour le bien-être des salariés. Cela veut bien dire qu'on vise mal, qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Très souvent, on réduit le bien-être des collaborateurs à de l'artifice "bonheuriste".
Du sens, de l'autonomie et de la reconnaissance
Aujourd'hui, les salariés ont absolument besoin de voir la finalité de leur travail; les métiers sont devenus tellement techniques et spécialisés que les salariés ne voient même plus le fruit de leur travail. Ces dysfonctionnements posent plusieurs questions: Comment redonner du sens au travail, comment donner de l'autonomie aux salariés? Il est urgent de laisser les travailleurs exprimer librement leur intelligence critique.
Ces nouvelles aspirations viennent d'un nouveau sens du travail. Avant, travailler était une finalité en soi: on travaillait, on se réalisait et c'était le but de l'existence. Aujourd'hui, on travaille pour s'éclater et s'épanouir, pour les plus jeunes générations en tout cas. Le travail est devenu un moyen, alors qu'il était une fin en soi lors des décennies précédentes.
Il faut autonomiser les salariés, les responsabiliser, élargir parfois le périmètre de leur travail. Il faut ensuite décloisonner, parce qu'il y a énormément de strates managériales au sein des grandes entreprises.
Enfin, il faut remettre le sens du travail au coeur du fonctionnement de l'entreprise. Aujourd'hui beaucoup de gens travaillent en ne sachant absolument pas pourquoi ils vont travailler; ils ne voient pas la finalité de ce qu'ils sont en train de faire, ce qui est absurde. Il faut donc absolument redonner du sens aux fonctions et arrêter les process débilisants, comme les réunions inutiles par exemple. Il faut savoir que 60 % des réunions ne servent strictement à rien! Or, nous vivons dans un monde où il faut respecter les process. On est dans une idéologie sécuritaire: pour minimiser les risques, il faut procéduriser. Mais cela n'a aucun sens.
Les process ne sont pas complètement inutiles, mais quand on tombe dans l'excès, cela devient absurde. Ce n'est pas avec des formations débilisantes où les gens s'amusent, font du Lego ou du Kapla ensemble pour voir s'ils ont l'esprit créatif, que l'entreprise de demain sera le lieu de l'innovation et de la performance.
L'essentiel réside dans le sens, l'autonomie et la reconnaissance des collaborateurs. Malheureusement, aujourd'hui on ne veut pas trop s'attaquer à ces sujets-là parce que c'est beaucoup plus compliqué. Donc on remplace avec des babyfoots, des formations ludiques et des Chief Happiness Officer.
L'entreprise libérée peut fonctionner.
Il y a du bon à prendre dans l'entreprise libérée en termes d'autonomie et de fluidité pour embarquer des équipes vers un projet commun.
C'est tout le travail des managers aujourd'hui, à mon sens. Il faut redonner aux collaborateurs le sentiment d'agir, d'être actifs et acteurs de leur vie professionnelle. Avoir un sentiment de soumission et subir sa vie, c'est très nocif et dévitalisant pour les salariés.
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Head of Product / CPO Offer, Workshop, B2B and Customer @Norauto International
4 ansTu pourrais me partager ta source sur les 60% de réunions qui ne servent à rien stp ? Merci