Quand les champignons nous enseignent la résilience.
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Quand les champignons nous enseignent la résilience.

(Point Lexique : Les mycètes constituent le 5ème règne du vivant, après celui des végétaux ou des animaux. Ce que l'on appelle communément champignon ne représente que la partie aérienne de certaines espèces de mycètes qui disposent en fait d'un vaste réseau sous-terrain fait de mycélium. Par abus de langage le terme champignon est souvent utilisé pour désigner les mycètes. Pour faciliter la lecture pour le plus grand nombre, le mot champignon est ici employé dans la lignée de cet abus de langage.)

Au Protérozoïque tardif (comprenez il y a quelques 500 millions d’années), les mycètes présentes sur Terre cherchaient des gisements de glucides pour continuer à se développer quand les algues, présentes dans les eaux du globe, cherchaient des sources de nutriments minéraux pour coloniser de nouveaux milieux. Ces organismes, illustrant ainsi la force de la coopération, ont alors fait le choix de s’associer en une admirable symbiose, moteur d’évolution du monde végétale, aujourd’hui communément appelé Lichen. 

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Quelques millions d’années après ce Big-Bang végétal, les plantes peinaient encore à se développer. En cause, des difficultés à stocker l’eau et à accéder à certains nutriments, réduisant ainsi leur dispersion et leur taille. Mais les champignons, toujours friands d’échanger quelques services contre un peu d’énergie, ont pu grâce à leurs filaments mycéliens microscopiques pénétrer les cellules végétales pour y former de petits arbuscules, développant ainsi une incroyable surface propice aux échanges. Les plantes avaient un accès facilité au Phosphore et à l’eau, les champignons à une source de carbone issue de la photosynthèse, une nouvelle fois les deux parties étaient gagnantes et tout le système en a profité puisque le développement des plantes et de leur photosynthèse à offert une nouvelle bouffée d’oxygène à notre belle planète. Dès lors, la composition atmosphérique s'est stabilisée et a permis l’accroissement de la biodiversité terrestre comme on peut le voir sur le graphique.

En creusant un peu dans notre histoire on comprend donc le rôle fondamental que les mycètes ont pu tenir et leur caractère indispensable aujourd’hui encore (les saprophytes pour le cycle de vie de la forêt, les levures pour la fabrication du pain et de la bière, l’ensemble des mycètes pour leur molécules antibiotiques…). Cependant, parmi les 5 millions d’espèces qui constitueraient ce règne du vivant, nous n’en connaissons que 1%. Des espèces ayant survécu à des centaines de millions d’années d’évolution et expertes de la coopération auraient pourtant un nombre incalculable de choses à nous apprendre pour tendre vers la résilience. C’est en tout cas la voie que j’ai choisi de prendre, en commençant par la mycoremédiation, pour des sols de qualité et des écosystèmes retrouvant toutes leurs fonctions. 

Inspiration : Documentaire Le royaume des champignons, ARTE


Lisa Lopes da Costa

Doctorante chercheuse chez INRAE

4 ans

Revenir au temps long pour mieux comprendre le monde est en effet fondamental ! Merci Charlotte pour ce partage ! Il est temps de créer les boucles de nos systèmes de production linéaires.

Virginie Bonnet

Conseil Stratégie (certifiée HEC) et RSE / certification B Corp (B Leader) / Entreprise à mission

4 ans

Merci pour cet article passionnant - pour en arriver à la dépollution des sols, entre autres applications de leurs propriétés remarquables.

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