Quand on a Notre-Dame pour voisine
Petit poème écrit en 1983 alors que je vivais en Amérique.
D’une cruelle actualité....
____________________________________________
Les flots qui l’entourent
Lui donnent des airs de navire
Et les ponts qui la lient au continent,
maigres chaînons de calcaire humide,
l’amarrent sans conviction à la ville omniprésente.
C’est qu’elle a fait de son île une terre étrangère,
un sanctuaire où l’âme des hommes est enfin sereine,
elle est galion taillé dans la pierre,
tout à la fois immense et aérienne.
Ce vaisseau inattaquable,
insensible aux hommes et au temps,
nous force à croire
qu’au premier coup de tonnerre,
les fragiles liens de pierre
s’effondreront dans la rivière,
un instant
devenue océan,
et qu’il prendra la large,
libre et puissant,
emportant avec lui
le peuple de Paris.
Ainsi est l’île de Notre-Dame
qui mouille à quai de Seine
au milieu des Parisiens,
et au cœur de leur cité.
Etranger ou oiseau de passage,
te voilà condamné par l’âge,
à prendre patience,
à pardonner arrogance et insouciance...
Que veux-tu ? Les siècles qui se sont engouffrés
dans ses courtines,
ont fait croire à Paris, qu’il n’a rien à redouter
puisqu’il a Notre-Dame pour voisine.
Pascal Masi
Conseiller Finances et Investissements at Art-Acquisition, Conseiller en Fusions et Acquisitions, Médiateur Inter Entrep
5 ansBravo Pascal ! Gilles