QUE DEVIENNENT LES VICTIMES DU LEVOTHYROX ? Réflexion sur le temps judiciaire.

QUE DEVIENNENT LES VICTIMES DU LEVOTHYROX ? Réflexion sur le temps judiciaire.

Le médicament LEVOTHYROX, essentiel pour des millions de Français, avait été proposé par les autorités de santé pour être disponible en version générique.

L'histoire commence par une très bonne idée.

Une fameuse nouvelle formule, car la formule évolue, a été élaborée...et ce fut le début des difficultés en 2017.

En effet, les patients n'avaient pas été avertis de ce changement de formule sur un médicament très sensible dans son dosage et la façon dont les organismes vont l'accepter.

Ainsi, selon les informations disponibles dans la presse, de très nombreux patients - souvent des patientes - s'étaient plaints de troubles d'une gravité variable, mettant brutalement en alerte les médecins prescripteurs, les médecins de ville proches de leurs clientèles.

En quelques semaines, une immense pétition était en ligne, et la Ministre de la Santé elle-même dû inviter le fabriquant à distribuer l' "ancienne" formule.

Le sujet a connu des procès civils devant plusieurs juridictions, mettant en cause non pas le médicament pour ses qualités et caractéristiques, mais pour l'information sur le changement de formule qui aurait préférablement dû intervenir.

Il apparait donc une sorte de contradiction, ou au moins un instant illogique, de voir mis en cause un produit pour les difficultés sanitaires qu'il aurait causé en raison simplement d'une question d'information.

C'est ici qu'intervient la notion de NOCEBO.

Les meilleurs experts ont pu soutenir publiquement que les personnes qui se sont plaint sont victimes...du changement lui-même.

Ainsi, si personne n'avait fait état du changement, personne n'y aurait prêté attention.

Il va sans dire que ce raisonnement n'a pas été très bien accueilli par tous, et d'aucuns diront qu'il permet un peu trop facilement de contredire les milliers de personnes ayant manifesté leurs difficultés en signant la grande pétition.

Une instruction judiciaire a été ouverte à MARSEILLE, où le juge en charge du dossier a décidé de mettre en examen l'entreprise liée au médicament du chef de tromperie aggravée, aux cotés de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament, poursuivie pour tromperie.

Quatre années ont passé, et le grand procès attendu n'est pas encore intervenu.

Tous les spécialistes du droit pénal, et plus largement les observateurs, pourront retenir que cette durée est non seulement habituelle, mais qu'il y a lieu de considérer qu'elle est même plutôt courte.


Pourtant, ce n'est pas du tout l'avis des victimes.

Alors qui faut-il croire ?


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