Que pourrions-nous dire des Etats-Unis d'Amérique ?
Salle de concerts de Carnegie Hall, à New York

Que pourrions-nous dire des Etats-Unis d'Amérique ?

Quand entendons-nous dire du bien du peuple, de l'histoire, et de la culture américaine ?

Eh bien, si peu, que c'en est devenu préoccupant ! Oui, je m'inquiète à présent de la réputation de l'Amérique, alors que longtemps, comme beaucoup, je l'enviais d'être riche, de maîtriser le dollar, les systèmes banquiers internationaux, d'avoir l'armée la plus puissante et des armes terribles, dont elle ne servait que pour dissuader. Ne pouvait-elle pas imposer une paix entre la majorité des nations, favoriser l'issue la meilleure des conflits, bref, faire plus de bien, grâce à ses richesses, que tous ces pays en voie de développement, ou repliés sur eux-mêmes (comme la Chine et la Russie l'ont été trop longtemps) ?

Voyons quel peut être l'ambiance spirituelle et le moral des troupes, dans la jeunesse d'un peuple partout autour de lui envié , mais soudain moqué, déprécié, dévalorisé. Demandons-nous si nous devons lui mentir, le flatter inutilement, lui faire confiance alors qu'il ne s'en est pas montré digne, ou pas du tout assez. Puis enfin, étant donné qu'il est inhumain de briser avec ce peuple toute promesse d'amitié, réfléchissons à ce que nous oserions lui demander, et à ce que nous sommes en droit d'attendre de lui. Pas seulement de ses chefs, pas seulement des dirigeants qui, pense-t-on superficiellement, le représentent ! Non, allons vers cette patrie qui prend en Europe ses lointaines origines, et au lieu de lui rappeler sans cesse qu'elle a éradiqué l'Indien après avoir asservi l'Africain, tardé à défendre Israël et s'est complu dans la débauche New Age des grands rassemblements de la musique Hippye ou Rock'n Roll, après avoir usé d'armes immorales dans des guerres atroces, au lieu de lui rappeler qu'elle asservit de Mac Donald's une France inquiète pour sa santé et ses élevages intensifs… , au lieu de tout ceci, parlons-lui d'autre chose. Cicéron dit que l'ami qui est riche a davantage de pouvoir d'action. Il propose que celui qui peut faire de la politique ait d'abord le souci de la paix, avant même celui de la prospérité, et de la vertu, avant même celui de la paix.

Après tout , en effet, ces philosophes qui placent le principe premier du bonheur ou de l'amitié du côté du plaisir, ne convainquent pas Cicéron. Vous lirez ceci dans le traité sur l'Amitié, qui pourrait être enseigné dans les universités, ou plutôt dès le lycée., ainsi que l'astronomie, Euclide, Ptolémée, Sophocle, Eschyle ou Euripide, et Parménide d'Elée.

Mais parmi eux, Cicéron présente l'avantage de parler franchement de l'Amitié, et de le faire en 120 pages : reconnaissons qu'il ne nous impose pas les 560 de Sartre, ni les 700 de Kant !

Un peuple qui est en effet soumis à un sentiment trop répandu d'inimitié à son égard, a peut-être lui-même un problème non résolu avec la notion, ou le concept d'amitié. Généralement, l'analyse philosophique de la situation américaine consiste à dire que c'est faute de vertu, et par un goût immodéré du plaisir d'être riche ou puissante, que l'Amérique s'attire des rivaux, des jaloux et des envieux, ou, encore et par-dessus tout ceci, des critiques de la part de pays aimant la richesse avec modération. Mais il me semble que cette analyse est trop hâtive. A défaut d'être injuste, elle est incomplète. En proposant de donner à réviser à l'Amérique son sens personnel ou populaire de l'amitié, nous ne faisons que proposer le livre de Cicéron à ceux qui chez eux aiment la philosophie, ou la sagesse. Son contenu est proche de nombreux passages Bibliques. Etre américain ne peut pas se réduire à une symbolique réduisant à l'athéisme tout un peuple, et encore moins à son argyrophilie (amour excessif de l'argent). Le rêve américain ne peut pas se définir par la seule accession à une situation matériellement réussie, parce que forte de garanties de stabilité. L'épanouissement de la personne humaine, pris en compte dans l'idée de rêve, ou de désir, appuie ses raisons sur une compréhension populaire, ou réfléchie, de l'amitié. Qu'elle soit ensuite dirigée vers le bien général, en politique, n'est pas indifférent. Car on ne se sent vraiment d'un pays, qu'en étant soucieux, ou engagé envers lui par des actes, des comportements : chacun le représente auprès de ses compatriotes, et parmi d'autres, s'ils sont étrangers également. Un peuple se définit aussi par une culture, des valeurs, et l'amitié est parmi celles-ci le moyen d'assurer l'entente paisible ou commerciale des nations. Aussi est-il absolument indispensable de permettre qu'un grand nombre réfléchisse avec sérieux et profondeur au sens qu'il veut donner à cette notion-là.


Cecilia Raldua martin

Bibliotecario en Ayuntamiento de Valencia

5 ans

Tres interessant Matthieu, merci pour partager.

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