Quel avenir pour la filière bio ?
Avec plus de 3 000 fermes bio enregistrées au premier semestre 2017, les producteurs français représentent 6,5% de la surface agricole (1,77 millions d’hectares). Cette expansion n’est pas une surprise au vu de la consommation française des produits bio, soit 7 milliards d’euros en 2016. L’offre et la demande sont donc bien au rendez-vous.
Pourtant malgré ces chiffres prometteurs, les producteurs bio se voient confronter à un problème d’envergure : Quid des subventions !
Problème 1 - Retard de versement des subventions depuis 2015
Pourtant malgré ces chiffres prometteurs, les producteurs bio se voient confronter à un problème d’envergure : les subventions ne sont pas versées depuis 2015 !
Il semblerait que la cause principale fait suite à une mauvaise organisation de la gestion du FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural). Le logiciel OSIRIS qui permet le traitement des demandes d’aide FEADER n’a pas été mis en place à temps dans les régions depuis le démarrage de la programmation 2014-2020.
Les agriculteurs ont dû par conséquent faire des prêts bancaires et/ou bénéficier des avances de trésorerie de la part de l’Etat pour pouvoir assurer la survie de leur activité.
Problème 2 - Diminution du taux de subvention FEADER
Certaines régions comme la Nouvelle-Aquitaine ont consommé une grande partie de leur enveloppe FEADER dédiée aux aides de conversion et de maintien de la filière bio. Et afin de pouvoir satisfaire la demande constante auprès des agriculteurs et tenir leurs engagements, ces régions ont fait le choix de réduire les montants et taux d’aide FEADER.
Ce qui laisse d’autant plus les agriculteurs en difficulté et crée des distorsions entre ceux d'une même région, et d'une région à l'autre.
Problème 3 - Disparition des aides de l'Etat « au maintien » du BIO
« C'est au marché de soutenir le maintien de l'agriculture biologique » - selon Monsieur Stéphane Travert, Ministre de l’Agriculture.
Le gouvernement avait annoncé fin septembre que les aides nationales allouées aux agriculteurs pour le « maintien de la filière bio » en complément des aides du FEADER vont être supprimées sous couvert de contrainte budgétaire.
Un coup dur de plus pour les agriculteurs convertis.
Les solutions en cours et alternatives trouvées…
Lors des Etats généraux de l’Alimentation, qui se sont déroulés hier, le Président a réaffirmé un engagement de campagne d'atteindre "50 % de produits bio ou locaux d'ici 2022 en restauration collective ». L’objectif est d’ajuster les schémas de production en France et relancer l'agriculture et l'agroalimentaire.
En ce qui concerne le FEADER, le versement des aides devrait retourner à la normale d’ici juillet 2018 ….
Pour couvrir la réduction des aides nationales, il est prévu le transfert de 4,2% des crédits du Ier pilier de la PAC (Politique Agricole Commune) vers les aides bio du pilier II.
Faisons confiance aux consommateurs sur la place du bio dans les assiettes…