A quel moment l’idée de se faire coacher fait sens?

A quel moment l’idée de se faire coacher fait sens?

Témoignage de dirigeant : Pourquoi le cheminement intérieur peut s’étendre sur plusieurs années et comment en sortir par le haut ?

Un dirigeant du secteur de la logistique que j’ai récemment coaché, s’est tellement reconnu dans les différentes phases de ce processus, qu’il a voulu partager son cheminement, vu de l’intérieur.

Ce dirigeant m’a demandé d’être son porte-parole et ce billet ne fait que retranscrire son expérience qui pourrait avoir une résonance chez d’autres.

« En regardant en arrière, entre 2008 quand la difficulté a commencé, et 2015 qui a marqué la rencontre avec mon coach, j’ai perdu beaucoup de temps à vouloir gérer les choses tout seul ».

  • La Phase 1 : Le Choc ? La crise financière de 2007…. Et l’effondrement de mon activité.
  • La Phase 2 : Le Déni. Je me suis dit : « je vais faire le dos rond et vais attendre que ça passe ; ça ira mieux après, naturellement et tout seul ». Sauf que je me suis rendu compte que ça ne passait pas.
  • La Phase 3 : D’où mon arrivée dans la phase de Frustration. « J’ai licencié. Je ne fais plus rien ou pas grand chose, car la dynamique s’est arrêtée à la phase du déni ». « Je suis en colère et je ne comprends pas pourquoi cela m’arrive ».
  • La Phase 4 : Du coup, j’entre dans la phase de Déprime ou Dépression : « je fais encore moins les choses, car le peu d’énergie existante est concentrée pour mettre en place quelques actions de survie, mais qui, évidemment, ne sont pas suffisantes ». « J’ai l’impression que le moteur va démarrer et finalement, il cale à nouveau. Alors, je me laisse couler en me disant qu’en arrivant au fond de la piscine, je donnerai un coup de pied pour remonter ». Quand on est dans la phase de « Dépression», on a conscience que quelque chose ne va pas, mais on n’a ni l’énergie, ni la sérénité, ni la vision d’ensemble pour savoir quelle direction prendre. En clair, on se noie dans un verre d’eau et on procrastine.
  • A un moment donné, on est tellement au fond et on a tellement assez d’y être, qu’on ne le supporte plus. Et la prise de conscience intervient lorsque la douleur de ne rien faire devient plus forte que celle d’agir, sans forcément avoir une idée précise des actions à entreprendre. A cela s’ajoute la difficulté culturelle liée au fait qu’en France, on associe l’échec d’une situation à la personne (on vit un échec, donc on est un peu un « looser ») ; tandis que dans d’autres cultures, l’échec est un moyen de rebondir et peut être valorisé en expérience parce que l’on a beaucoup appris.
  • La Phase 5 : Je passe ainsi de la phase Dépression à la phase Expérience; quand ça se fissure de toutes parts et que mon amour propre en prend un coup ; quand je ne suis plus capable de faire illusion ; sachant qu’on se rend compte ultérieurement qu’on ne faisait plus illusion qu’à soi-même. Et paradoxalement, plus on est fort et armé à la base, plus le cheminement dure longtemps (de la phase de Choc à la phase d’Expérience).
  • La Phase 6 : le passage de la phase Expérience à la phase Décision est intervenu quand j’ai compris que je n’avais plus rien à perdre. Je me raccroche à chaque micro succès, à chaque micro situation positive qui devient une petite braise que je vais entretenir et essayer de développer pour réussir à l’amplifier et arriver à en faire un feu plus grand. C’est à ce moment là que l’idée d’être accompagné a émergé, mais où trouver la bonne personne ? (crédibilité et valeur ajoutée par rapport à ma situation, confiance). « Et c’est en discutant avec des personnes de mon réseau, que j’ai trouvé la bonne personne ».
  • « Au démarrage et même si j’entendais les choses intellectuellement, le doute s’était bien installé en moi ». Le Coach accompagne le mouvement, l’encourage, mais l’énergie pour avancer doit être fournie par la personne concernée, donc moi.
  • Le chemin se fait un peu moins difficilement que tout seul et lorsque je commence à voir les premiers bourgeons, ça crée de l’encouragement, donc un afflux d’énergie. Cet afflux d’énergie me permet de pédaler un peu plus vite, puis de plus en plus vite et sans effort, ce qui aboutit à voir les premiers fruits.
  • « Et en regardant en arrière à un moment donné, ce qui me paraissait insurmontable devient tellement simple et naturel que je me suis demandé comment et pourquoi je n’ai pas réagi plus tôt ». Il est important de savoir que ce n’est pas un cheminement unilatéral et que des retours en arrière sont possibles, voire normaux et nombreux entre les Phases 4 (Dépression) et 5 (Expérience). Le fait d’être accompagné évite les phases régressives ou les atténue significativement.
  • La Phase 7 : le passage de la phase de Décision à la phase Acceptation se fait assez naturellement et logiquement parce que l’on est entré dans un cercle vertueux, que l’on retrouve sa confiance et ses pleines capacités pour réussir et ancrer les succès.

 

CONCLUSION
Plus le niveau de conscience de soi est élevé, moins douloureux est le cheminement intérieur. L’accompagnement peut être un accélérateur du processus de sortie vers le haut.

Images : "the change within" Kübler-Ross change curve

Laetitia Petizon

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8 ans

Merci Claire Couroyer tout je partage ton point de vue ! C'est toujours intéressant de voir que les travaux d'Elisabeth Kübler Ross sur les phases du Deuil sont tout à fait adaptables à la vie professionnelle ;-) Pour la conscience c'est un cheminement à l'infini... rendez-vous à la prochaine étape !

Claire E-BÉBÉ (Couroyer)

Leaders’ Mentor Fondatrice TRANS-HUMANS - Présidente INVICTUS-DIRIGEANTS - Fondatrice HOLO TERRA

8 ans

Ce qui est difficile n'est pas l'échec en soi, mais le jugement qui est porté sans nuance et sans connaissance de causes par les personnes (et souvent l'entourage proche n'a rien à envier aux personnes plus lointaines...). A bientôt Isabelle.

Isabelle Couture, M.A.

Conseillère en architecture d'affaires

8 ans

Merci de nous avoir partagé ce témoignage, Claire. Je vous assure qu'il n'y a pas qu'en France que l'échec est plus souvent associé à l'individu qu'au contexte (voire au simple hasard). C'est peut-être pour cela aussi que les gens ont l'impression qu'ils doivent s'en sortir seuls, et qu'ils peuvent prendre des années avant de demander de l'accompagnement et du coaching.

Tellement vrai ! Dommage qu'il faille souvent atteindre le fond pour prendre la décision de réagir. Si seulement, on avait la présence d'esprit d'anticiper, alors on perdrait moins de temps et on pourrait rebondir plus vite et plus haut.

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