Quelle place désormais pour le télétravail ?

Le confinement nous a temporairement amené à changer nos modes de travail, mais il a aussi probablement profondément modifié notre rapport au travail. 

Cog’X, agence conseil spécialisée dans le développement et le bien-être au travail, vient de publier les résultats d'une étude menée du 30 avril au 11 mai auprès de 700 salariés en télétravail. Quelques éléments intéressants en ressortent.

44% des salariés interrogés déclarent travailler sur des plages horaires plus importantes qu'avant le confinement, et 41% estiment qu'ils déconnectent moins le soir et le weekend. Le télétravail fait en effet tomber les dernières barrières entre vie professionnelle et personnelle, tant en termes d’espaces de travail que de temps. Néanmoins, la flexibilité qu'il apporte, modifications des horaires et pauses plus efficaces conduisant à une meilleure productivité et à une meilleure concentration, est perçue comme un point positif.

En lien avec le point précédent, 38% estiment que leur efficacité a cependant été freinée par une quantité trop importante de sollicitations numériques (appels, visio, mails, chat, etc.). La réticence du management à laisser aux salariés une autonomie suffisante dans un contexte de travail à distance peut renforcer le sentiment de devoir rester constamment disponible et réactif. 

Pour 32% des salariés interrogés, la qualité de la collaboration dans leur équipe a diminué. Cela est bien sûr lié à la moindre fluidité des communications entre les individus : pouvoir échanger instantanément et verbalement avec ses collègues est plus efficace et aisé que d'écrire un message ou d'utiliser son téléphone. Mais cela est également lié à l'absence d'interaction sociale. En effet, 37% estiment que le manque de relations informelles a pesé sur leur efficacité, ces temps d'échanges, qui se produisent spontanément au bureau, permettant d'aborder des sujets extra-professionnels et de construire un esprit d’équipe.

Enfin, et c'est peut-être le plus important car cela concerne le "monde de demain", 59% des salariés interrogés ont mis en place durant le confinement des modes de travail qu’ils souhaiteraient conserver à l'avenir, et 49% estiment qu’il est très important voire prioritaire pour eux de participer à la construction de leurs futurs modes de travail et d’organisation. Cette capacité d'adaptation dépend de la marge de manœuvre et des ressources qui leur sont données par leur organisation. Les auteurs de l'étude indiquent que "lorsque la transformation de certains modes de travail est facilitée, que ce soit par la culture d’entreprise, la culture managériale, les outils technologiques, ou encore la formation, les ressources des individus sont mieux préservées dans la durée".