Quelles opportunités de carrière aujourd'hui pour les Troubadours ?

Quelles opportunités de carrière aujourd'hui pour les Troubadours ?

9h00 - Le petit déjeuner vient d'être servi. Les participants, les yeux bouffis d'avoir trop dormi ou pas assez me regarde avide d'un dernier conseil, d'une autre information, d'une autre indication pour continuer au mieux leur chemin. 

L'esprit encore encombré par tous les éléphants brodés sur les rideaux de la chambre bleue, j'essaie de me concentrer. Les informations d'hier étaient fortes, puissantes, logiques et pleines de bon sens. Le boulot est fait me dit mon GPS intérieur, la transformation accomplie. "De repos besoin tu as", me glisse Maître Yoda. Je souris. L'hôtesse se joint à nous heureuse de découvrir des gens amoureuse de son gite, de sa maison, ayant détecté plus derrière que ses jolis volets verts et ses pains au chocolat.

Je regarde l'heure. Il me tarde de rentrer car même si j'ai l'habitude maintenant de tant de connexions, de connivence, d'énergie positive et d'amour, je me sens le besoin de me recentrer. Un palier vient d'être franchi, un niveau dépassé, une aube nouvelle se lève. Le soleil par la fenêtre me fait cligner des yeux. Je suis ravie et heureuse d'avoir pu transmettre encore mon savoir, donner de mon temps et de mon expertise et leur démontrer que c'était possible. Surtout que c'était là en eux. Leurs murs se sont lézardés et je vois, ce matin, apparaître leur lumière. Mon visage n'est pas assez grand pour contenir le sourire qui me vient.

Le troubadour que je suis est ravi. La Valérie qui est là beaucoup moins. Encore un temps donné sans retour franchement matériel, sans bourses déliées pour moi. Force est de constater que le marketing et moi cela fait deux. "Savoir me vendre" me pose problème. Car comment vendre, marchandiser un savoir qui n'a pas de prix ? Au temps des châteaux forts un repas chaud et une couche de paille m'attendraient au coin du feu. Au temps d'Apple et de la Banque Centrale Européenne, c'est plutôt un tracas quotidien qui m'attend à jongler avec les entrées "peu" et les sorties "beaucoup". Une amie hier me demandait justement : "et tu arrives à en vivre de ce que tu fais ?" Je me suis cachée derrière la joie de donner, l'expérience extra-ordinaire hors du commun de côtoyer les étoiles, la liberté de mon temps. Je me suis trompée. A travers elle, l'Univers me demandait : "es-tu vraiment totalement heureuse de transmettre et de les révéler à eux-mêmes ?" Et j'ai répondu par une pirouette. Pourquoi n'avoir pas pu avouer, dire, que la disette me faisait souffrir quelques fois mais que tout en moi me poussait à vivre ainsi, que je ne connaissais que cette façon de faire, le partager pour transmettre, que cela m'allait de Soi, sans conditions, sans prix, ni devis, ni quittance, ni ticket de caisse.

Dans cette société où tout se vend jusqu'aux semences qui nous nourrissent, à l'eau qui nous abreuve et nous sauve la vie, au moindre bout de terre et parcelle du vivant que l'on monnaye à tous prix, un troubadour pourrait-il encore trouver sa place ?

Merci,

Valérie Bernède,

Artiste, Thérapeute, Ecrivaine, Educatrice à l'association EEG - Institut d'indications des savoirs vrais et potentiels réels.


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