Quelles transformations pressenties du système énergétique de demain ?

Quelles transformations pressenties du système énergétique de demain ?

Traduit de l’Energy Forum : dans cet éditorial, je vous propose de réfléchir aux transformations que notre communauté d’économistes, dans toute sa diversité, pourrait souhaiter pour le système énergétique de demain.

Au fil de visites dans les différents pays dans lesquels l’IAEE a organisé des conférences, j’ai eu l’occasion d’intervenir dans les sessions en ouverture ou en plénières. J’ai eu également le plaisir d’échanger avec vous, nos membres, avec des hauts responsables de l’industrie ou de la finance, avec des ministres, avec des doctorants, toutes personnes intéressées par la rationalité économique et sa dissémination. Je retiens de nos échanges différentes visions du rôle de l’économie de l’énergie dans les transformations du secteur énergétique à moyen ou long terme. Peut-on néanmoins en dégager une tendance générale ?

De nombreux acteurs s’interrogent sur l’absence de prise en compte du court terme dans les travaux des économistes.

La vision de long terme est hélas sujette à beaucoup d’incertitudes. Ceci provient malheureusement du fait que certains économistes ont bâti leur fonds de commerce sur le pessimisme et le catastrophisme. Ils alertent les opinions sur le long terme, créent ainsi de l’incertitude à court terme, inquiètent les marchés, génèrent de l’irrationalité et créent une volatilité stérile et disruptive.

Pourtant, il semble qu’un consensus existe chez les économistes de l’énergie : nous pensons que l’énergie est source de développement, de bien-être et de progrès. Il est donc souhaitable de permettre un accès à l’énergie pour tous, abordable et respectueux de l’environnement.

L’équilibre entre les 2 premiers piliers (sécurité d’approvisionnement et coûts) est garanti pour les économistes par le marché, offre et demande déterminant l’équilibre entre les volumes d’énergie et les prix.

La prise en compte de l’environnement est plus clivante dans notre communauté.

Pourtant il existe une nouvelle tendance insuffisamment étudiée et valorisée : partout sur la planète, on assiste à une remise en question de l’efficacité des gouvernances nationales ou fédérales. Dans de nombreux cas, des gouvernances des politiques énergétiques à la maille des communes, de comtés ou de régions serait plus efficace. Deux exemples sont criants :

·        La lutte contre la précarité énergétique : il est notoire que l’allocation des aides aux personnes en précarité extrême et la recherche de solution sont plus efficaces à l’échelle des services communaux plutôt qu’à partir d’une administration centralisée.

·        La lutte contre le changement climatique : sans renier le rôle des Etats, on observe des actions de court terme prises par les villes et les grandes régions de monde pour les circuits courts ou promouvant la mobilité durable. Le bannissement des véhicules polluants dans les centres des villes, l’élimination pure et simple des modèles thermiques des catalogues des constructeurs automobiles pourraient être des solutions beaucoup plus rapides que les actions globales.

Local ou global ne s’opposent pas mais sont des solutions de politiques énergétiques complémentaires qu’il nous convient d’évaluer. Les moteurs de cette complémentaires sont la croissance, l’innovation sociétale et technologique.

Claire C.

Cheffe de service Ingenierie Topographie / Bathymétrie

5 ans

J’aime beaucoup la philosophie de cet article. Je reste convaincue que local et national ne doivent pas s’opposer et sont bien complémentaire. Tout est question de maille un national fort local fort peut exister, et pas qu’en politique 😉

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