Quels comptes de placement utiliser en 2019 pour la trésorerie du cabinet et les provisions indispensables ?

Quels comptes de placement utiliser en 2019 pour la trésorerie du cabinet et les provisions indispensables ?

Je vous rappelle avant tout que l’épargne d’un placement de trésorerie doit être quasi immédiatement disponible. Cela étant, le plus connu de ces comptes de placement est le Livret A, qui n’a pas été créé pour s’enrichir, mais pour rémunérer au moins de l’inflation du coût de la vie le montant d’épargne qu’il contient. Actuellement, avec une inflation de +1,1% l’an, taux d’inflation du tout dernier chiffre Insee de fin juillet 2019, le Livret A rapporte réellement 0,75% l’an. C’est-à-dire net de PFU, le prélèvement forfaitaire unique de 30% regroupant 12,8% d’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et 17,2% de contributions sociales (CS) du patrimoine, dont le livret A est exonéré (voir tableau).

Pourquoi cet écart au détriment de l’épargnant ? La raison principale est que, malgré la récente légère remontée de l’inflation, les taux courts européens restent négatifs sur les échéances suivantes : au jour le jour ; 3 mois ; 6 mois ; 1 an. Cela est dû à la poursuite de la politique monétaire hyper accommodante de la BCE voulant ouvrir les vannes du crédit et menée en vue d’éviter la déflation. Et ces taux dits interbancaires (emprunts entre banques) devraient rester quasi nuls voire négatifs au moins jusqu’en 2021. Or, le mode de calcul du taux du Livret A intègre aussi cette donnée. C’est pourquoi le gouvernement vient d’annoncer une modification de ce mode de calcul à horizon du 1/02/2020, tout en bloquant encore la rémunération du livret A à 0,75% l’an jusqu’à cette échéance-là. Pour hélas devoir sans doute l’abaisser ensuite !

Y aurait-il mieux à faire en 2019 et 2020 ? Hélas, la conjonction d’une inflation poussive mais en hausse légère et de taux courts nuls empêche les banques de proposer significativement mieux. Voici un tableau récapitulatif des placements sans risques, dits de trésorerie, qui vous indique à ce jour leurs taux de rapport, leurs plafonds de montant d’épargne, ainsi que leurs modalités d’imposition :

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Les mieux placés des livrets bancaires « libres » actuels sont le Distingo de la banque PSA, et le Zesto de la RCI Bank & services. Tous deux rapportent respectivement, hors offres promotionnelles*, 0,80% et 0,90% l’an brut et donc 0,56% et 0,63% réels en 2019 en cas d’imposition au PFU. Les intérêts sont calculés selon la règle des quinzaines du livret A.

(*) Les offres promotionnelles peuvent aller jusqu’à 3% l’an, mais sur une durée de quelques mois tout au plus.

Le compte à terme 1 an le mieux placé est le Pepito de la RCI Bank, filiale du groupe Renault, qui rapporte actuellement 1,10% l’an brut, donc 0,77% réels, mais au prix d’un blocage strict de la même durée. Ce choix reste malgré tout possible pour provisionner vos cotisations sociales, qui ne sont jamais perçues avant ce délai par rapport à l’encaissement des recettes les ayant générées.

Quant aux comptes bancaires rémunérés, la meilleure rémunération actuellement en vigueur rapporte 0,60% l’an jusqu’à 100 000 € détenus (mais seulement 0,10% l’an au-delà). Soit 0,42% l’an réels après PFU. Son véritable gros avantage est de ne pas avoir à gérer de transferts d’épargne vers l’un des placements de trésorerie dédié. La totalité de votre trésorerie professionnelle serait ainsi en permanence rémunérée. Hélas, cette offre n’est pas pérenne.

Enfin, il existe une voie méconnue que je préconisais dans nos publications dès 2001, époque où les taux courts étaient il est vrai bien plus élevés : l’utilisation opportune du CEL par virement permanent du salaire versé sur votre compte-courant le 28 du mois jusqu’au 16 du mois suivant, avec virement permanent de retour vers votre compte-courant. Ce jonglage permet de matérialiser une quinzaine d’intérêts et de droits à prêt (avec possibilité de prime d’Etat) tout en ne décalant la perception de vos salaires que d’environ 3 semaines, et cela une fois pour toutes. Bref, vous devenez payé non plus le 25 du mois, mais le 16 du mois suivant, par exemple. Il va de soi que l’impact permanent sur le CEL est de la moitié du salaire en question (lequel travaille à plein une quinzaine sur deux), et que ce concept aisé à mettre en place chez le salarié peut être étendu au « détournement temporaire permanent « de vos recettes libérales, l’automatisation en moins il est vrai. C’est pourquoi, contrairement au salarié, le faible taux actuel du CEL peut décourager le gestionnaire libéral même réactif que vous êtes…

Retrouvez les conseils de Pascal Lamperti

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