Quels sont les signes de stress les plus graves ?
Patrick M. Georges
Business school professor in management. MD, Chief Neurosurgeon. Site dedicated to executive education in managerial intelligence
Séminaire. Maitriser la charge mentale et le stress. Chapitre 2. Quels sont les signes de stress
Notre cerveau
Il possède un système instinctif pour nous préparer à faire face au danger. En cas d’incertitude, de danger potentiel, ce système nous tend, nous prépare à nous battre ou à fuir. C’est le stress. C’est un moyen indispensable à notre survie. Il peut aussi nous épuiser, nous tuer, s’il est mis en route constamment. Ce qui est le cas dans un milieu incertain.
Il donne des signes progressifs de stress. D’abord il épuise sa sérotonine pour maintenir notre humeur stable par rapport aux événements que nous vivons. Ensuite, il nous empêche de dormir pour pouvoir continuer à travailler. Ensuite, il nous épuise, il nous déprime pour nous obliger à ralentir.
En pratique
Les signes de surcharge mentale de travail sont les suivants, par ordre d’apparition et de gravité.
Stade 1. Variations rapides d’humeur, surréaction aux évènements.
Stade 2. Troubles du sommeil.
2A. Endormissement tardif
2B. Réveil précoce.
2C. Réveil nocturne.
Stade 3. Variation rapide de quantité de travail diurne.
3A. Surtravail.
3B. Effondrement de type burn-out
C’est une échelle parmi d’autres. Chez certaines personnes, l’ordre d’apparition et de gravité peut varier.
C’est la présence chronique de ces signes qui est importante. Le stress aigu, non répétitif, est moins néfaste.
Au début le stress est bon pour nous, nous sommes plus éveillés, plus attentifs, plus performants. Mais si les conditions d’incertitude durent trop longtemps, il devient mauvais pour nous. Notre humeur se met à varier sans objet, nous dormons mal, nous faisons plus d’erreurs, nos muscles se contractent sans propos, notre jugement s’altère, nous prenons les détails pour des choses importantes.
Si ces signes deviennent réguliers, nous devons réduire rapidement notre stress. Réduire l’incertitude autour de nous. Réduire nos ambitions, Renoncer. Se définir par ce que l’on accepte plutôt que parce que l’on veut.
Des avis au séminaire
« …Quand j’ai des signes de stress, quand je deviens nerveux sans vraie raison, je m’adapte immédiatement. Je ralentis mon rythme. Je me protège des autres. Je renonce à certaines choses… »
« …Je suis fort attentif à mes premiers signes de stress. Simplement parce que je sais bien que cela va me rendre idiot, me faire faire des erreurs… »
« …Je n’ai pas besoin de tester ma résistance au stress. Je le ressens… »
Les questions à nous poser
Ai-je des signes de stress chroniques ? Si oui, quel renoncement ai-je décidé ? Quelle incertitude vais-je réduire ?
Les limites
Ces mêmes signes peuvent ne pas être des alarmants. Le stress aigu est bon pour nous. C’est la chronicité de ces effets qui est la vraie alerte. Mal dormir quelques jours pour un vrai souci est normal. Ce qui est anormal, ce sont des insomnies régulières alors que la réalité n’est pas spécialement mauvaise.