Qu'est-il juste de faire ? Un dilemme tiré de la vie réelle.

Qu'est-il juste de faire ? Un dilemme tiré de la vie réelle.

Qu'est-il juste de faire ? (L'exemple est tiré du livre "Justice" de Michaël Sandel.

En juin 2005, une équipe des forces spéciales composée du quartier-maître Marcus Luttrell et de trois marines de l’US Navy entreprit une mission secrète de reconnaissance en Afghanistan, aux abords de la frontière pakistanaise. Il devait localiser un haut dirigeant taliban, proche d’Oussama Ben Laden. Selon les services secrets, leur cible, qui était à la tête d’un groupe de 140 à 150 combattants lourdement armés, s’était réfugiée dans un village reculé d’une région montagneuse.

L’unité prit position sur une crête surplombant le village. C’est alors qu’elle se retrouva face à deux éleveurs afghans menant une centaine de chèvres. Les chevriers étaient accompagnés d’un garçon de quatorze ans. Aucun n’était armé. Les soldats pointèrent sur eux leurs fusils, les firent asseoir sur le sol, et se mirent à délibérer sur leurs sorts.

D’un côté, les éleveurs de chèvres avaient tout l’air de paisibles civils, ils n’étaient peut-être pas sympathisants de la cause talibane. De l’autre les laisser filer exposait les soldats américains au risque qu’ils informent l’ennemi de leur présence. Il fallait les tuer ou les laisser partir car les soldats n’avaient pas les moyens de les faire prisonniers, ni de trouver une autre planque.

Qu’est-il juste de faire ?

Pour connaître la décision qu'ont prise les soldats, et les conséquences qui s'en suivirent, cliquer sur le lien ci-dessous :


En attendant, dans le schéma ci-dessous, vous pouvez repérer un premier registre de motivation de la personne. Lire le schéma en commençant par le bas de la pyramide. 

Aucun texte alternatif pour cette image

Dans le second schéma ci-dessous, vous pouvez repérer un ensemble de valeurs à partir desquelles construire ses choix.

Aucun texte alternatif pour cette image

Concrètement, un choix qui fait appel à une «valeur» est proche des valeurs adjacentes, mais elle est opposée à celles qui sont en face.

Lors d'un dilemme moral, il suffit d'opposer une valeur aux deux/trois qui sont en face, et de décider en pleine conscience la valeur vers laquelle on veut tendre. Ensuite, il faut encore trouver la solution opérationnelle qui sera en accord avec ses choix.

Par exemple : renvoyer un élève car il a contrevenu au règlement. 

Valeurs liées éventuellement à la tradition, à la sécurité ou au pouvoir, que l'on choisira d'opposer aux valeurs :

- de stimulation (essayer une autre approche), 

- à l'autonomie (personnaliser la relation que l'on a avec l'élève), 

- à l'universalisme (connaître les conditions d'apprentissage du cerveau, les principes de la motivation, les fonctions de la reconnaissance dans le développement des enfants/ado...)

Enfin, il s'agit encore de trouver le mode d'action correspondant à nos valeurs. Par exemple, pour l'autonomie et l'universalisme, chercher à savoir précisément ce qui s'est passé pour cet élève, l'inviter à réfléchir à d'autres modes d'action, établir notamment un contrat "réalisable" avec lui, veiller à ce que l'élève soit suivi/soutenu, accompagné dans sa démarche.

Pour conclure, le meilleur choix que l'on peut formuler est celui qui renforce le sentiment de notre dignité intérieure, celui qui nourrit un profond plaisir d'exister, en même temps et que des relations vécues comme gratifiantes, autant pour autrui que pour soi-même.

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Rene Guichardan

Autres pages consultées

Explorer les sujets