A qui appartient le métavers ?

No alt text provided for this image

A qui appartient le #metavers ? Etrange question posée par Primavera De Filippi à l'#USI2022, au sujet de cet objet étrange et émergent encore peu connu semble-t-il dans les entreprises.

Le métavers, ces univers virtuels, parallèles, le "seul endroit où j'ai l'impression d'être quelqu'un", dit Perzival le personnage principal du film Ready Player One. Un monde d'illusion, donc, où on peut être quelqu'un d'autre, où l'on peut vivre dans un ailleurs loin de l'imperfection de notre quotidien, bien réel, lui. A condition d'y mettre le prix. Réel, lui aussi.

No alt text provided for this image

Le problème du metavers, c'est qu'il a commencé son existence en se basant sur une économie d'exclusivité - réservée probablement à une élite aisée : dans le metavers, je peux me construire ma vie rêvée, devenir voisine de Snoop Dogg sans avoir à traverser l'Atlantique, "posséder" un exemplaire unique d'un sac Gucci parfois plus cher que les "vrais" - ou plutôt les non virtuels.

A condition de faire chauffer ma carte bleue. Celle en plastique de mon portefeuille en cuir ou simili.

Le seul hic étant que si jamais ma plateforme de Metavers se fâche avec Gucci ou que je troque mon univers virtuel pour un autre, mon sac Gucci fait =plop= et disparaît tout bonnement.

Exclusivité, encore : un metavers ne fonctionne pas avec les autres metavers. L'interopérabilité des mondes est inexistante.

Question cruciale : dans un monde à l'avenir incertain du fait de l'épuisement des ressources naturelles et énergétiques, est-il nécessaire de faire tourner des fermes de serveurs remplis de données persistantes pour arriver à ça ? Dans un monde vulnérable où la géopolitique montre la fragilité des sociétés, doit-on rajouter une couche d'inégalité ?

Alors on en fait quoi du metavers ? On écoute les technosolutionnistes, qui estiment qu’il faut accélérer l’investissement dans les mondes virtuels pour permettre au monde réel de souffler et de se remettre des dégâts causés par les technologies précédentes ? Ou on décide de faire de la décroissance, on opère un retour en arrière et on abandonne la technologie pour arrêter les frais ?

Primavera de Filippi propose une alternative qui reste à construire. Celle d’un metavers d’abondance et d’inclusion, décentralisé, ouvert, qui permettrait à chacun de tout posséder à l’infini, de partager, et de consumer les ressources de façon virtuelle, pour préserver le monde réel.

Ce n’est pas la direction prise pour le moment par les opérateurs des métavers, mais il n’est pas trop tard. Chacun peut encore influencer le devenir du metavers, par le choix de ses plateformes, par les modalités d’utilisation qu’il souhaite promouvoir. Le moment est charnière, c’est maintenant qu’il faut faire les choix pour structurer ce nouveau monde de demain.

jacques chauvel

Responsable Space Planning et certification HQE chez Orange

2 ans

Merci Monique pour cette analyse claire qui pose le debat

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets