Qui a volé les droits de douane de Trump ?
Cet article a été corrigé le 27 janvier, suite au succès de Trump avec la Colombie
Depuis son retour à la Maison-Blanche en 2025, Donald Trump semble avoir ressorti ses recettes favorites : des discours percutants, des menaces tonitruantes et une bonne dose de "America First". Il faut que ça déménage, que ça fasse du bruit et que ça fasse peur. Cette fois encore, les tarifs douaniers sont au cœur de son spectacle. Le président promet de "protéger" l’économie américaine en taxant ses partenaires commerciaux – la Chine, le Mexique, et même le gentil voisin canadien, sans parler des méchants Européens. Dans une vidéo affolante, il a promis à tous les puissants du monde réunis à Davos que les droits de douanes allaient s'abattre partout, sur tous ceux qui n'achèteraient pas Américain. Les Trumpistes sont en transe, l'imaginent tout casser, mettre le bordel partout, et cela suffit à leur bonheur. Oui, mais voilà : malgré tout le bruit, toute la fureur et toute la gesticulation, les nouvelles taxe douanière ont pris du retard. Alors, que se passe-t-il ? La panne ?
1. Trump : champion des annonces musclées, mais sans concrétisation
Si Donald Trump était un personnage de film, il jouerait sans doute un chef de guerre qui promet une riposte spectaculaire... mais qui finit par négocier dans l'ombre en priant pour que personne ne le sache. Car, depuis son retour au pouvoir, Trump n’a cessé de menacer ses partenaires commerciaux avec des tarifs douaniers. Soulignons donc que, dans ses jacasseries, il a promis :
- Une taxe de 10 % sur les produits chinois ;
- Des tarifs de 25 % sur les importations du Mexique et du Canada, deux des plus grands partenaires des États-Unis.
Pourquoi ces menaces ? Au-delà de la parlotte, elles viseraient à réduire le déficit commercial des États-Unis (vous savez, ce fameux déséquilibre où le pays importe plus qu’il n’exporte). Donald Trump veut que les consommateurs américains achètent local. Sur le papier, sa stratégie paraît simple, mais, dans les faits, ça ressemble davantage à un coup d’épée dans l’eau.
C'est pourquoi, depuis son élection, ces menaces n’ont pas encore dépassé le stade des belles déclarations. Même si ses partisans clament sur tous les tons que c'est déjà fait, en réalité, les tarifs douaniers censés révolutionner le commerce américain n’ont pas été mis en œuvre. Pourquoi ? Peut-être parce que Trump sait qu’une hausse des taxes toucherait directement les consommateurs américains. Imaginez des prix plus élevés sur les voitures, les smartphones ou même les vélos : pas idéal pour séduire des électeurs déjà soumis à la flambée des prix des biens essentiels. Car la belle promesse de la campagne était bien de mettre fin à l'inflation, IMMÉDIATEMENT ! Alors, il a mis le pied sur le frein, même s'il pourrait bien finir par se lancer dans sa sacro-sainte guerre économique.
2. Le passé nous l’a appris : gare aux "boulettes tarifaires"
Bien sûr, ce n’est pas la première fois que Trump utilise les tarifs douaniers comme une arme politique. Lors de son premier mandat, il avait imposé des taxes massives sur des centaines de milliards de dollars de produits chinois. Les résultats s’étaient révélés pour le moins mitigés :
- Les consommateurs américains avaient payé le prix fort avec des hausses sur les produits du quotidien ;
- Des entreprises avaient déplacé leur production hors de Chine, mais beaucoup avaient préféré s’installer au Mexique, pas aux États-Unis ;
- La croissance économique en avait souffert, et certains secteurs avaient perdu des emplois.
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Ces précédents rendent Trump aujourd’hui plus prudent dans ses décisions. Cependant, il existe un cas récent où il a déjà choisi d’agir : l’épisode colombien.
3. L’épisode colombien : un bras de fer gagnant pour Trump
Contrairement à ses menaces envers la Chine ou le Mexique, Trump a récemment mis à exécution ses menaces envers la Colombie, un partenaire historique des États-Unis. Il reprochait à Bogotá de ne pas en faire assez pour lutter contre la production de cocaïne et le trafic de drogues, tout en utilisant cette question pour obtenir des concessions commerciales.
En janvier 2025, Trump a menacé d’imposer des tarifs massifs sur les exportations colombiennes, notamment le café et les fleurs, deux secteurs essentiels de l’économie du pays. La Colombie, dont près de 30 % du commerce extérieur dépend des États-Unis, a rapidement plié sous la pression. Le président Gustavo Petro a annoncé un renforcement des opérations d’éradication des cultures de coca et des efforts accrus pour soutenir les cultures alternatives.
Trump a salué cette capitulation comme une victoire personnelle et politique, déclarant : "La Colombie a compris le message : sous ma présidence, c’est l’Amérique qui commande." Cette décision a également séduit sa base électorale, qui voit en lui un président capable d’agir fermement pour défendre les intérêts américains.
Cependant, cet épisode n’a pas été sans conséquences. Les politiques d’éradication forcée ont ravivé des tensions sociales en Colombie, où des agriculteurs protestent contre l’absence d’alternatives viables. Aux États-Unis, certains analystes jugent que cette victoire est davantage symbolique que stratégique, critiquant l’impact limité sur la crise des opioïdes.
4. Le nouveau trait de génie : remplacer les impôts par les tarifs douaniers ?
Pour rendre ses menaces tarifaires plus séduisantes, Trump a lancé une nouvelle idée choc : utiliser les recettes des tarifs douaniers pour supprimer l’impôt sur le revenu. Sur le papier, cela semble être une révolution économique. Mais en réalité, c’est une proposition bancale. Les droits de douane représentent moins de 5 % des recettes fédérales, tandis que les impôts sur le revenu en constituent environ 87 %. Une suppression des impôts sur le revenu entraînerait un déficit colossal, que même des tarifs douaniers massifs ne pourraient compenser.
En conclusion : entre spectacle et action limitée
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump joue habilement sur la corde des menaces tarifaires pour maintenir la pression sur ses partenaires commerciaux. Si ces annonces séduisent ses partisans, elles restent majoritairement rhétoriques. L’épisode colombien, exception notable, montre néanmoins qu’il peut agir concrètement lorsque les enjeux le permettent. Et s'il n'obtient pas de résultats par la menace, il sera bien obligé de passer à l'acte. Mais à quel prix ? Entre tensions internationales, critiques économiques et promesses irréalistes, la saga des tarifs douaniers trumpiens ressemble toujours davantage à une série télévisée qu’à une politique économique cohérente. À suivre au prochain épisode.
Responsable logistique
2 sem.Merci pour cet article éclairé.
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3 sem.Merci, très éclairant.
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3 sem.Bonjour Mr Branaa Votre article me fait penser à une de mes obsessions depuis ma lecture de Le dollar de Jean Denizet. Nixon a detruit le SMI le 15 août 1971 avec une rhétorique nationaliste rappelant Trump et cette mesure s est retourné contre les usa qui ne peuve profiter du libre échange avec un ordre monétaire disloqué qu il tente de réparer par des baisses massives d impots du déficit budgétaire et maintenant peut être du protectionnisme. C' est oublier que les grandes périodes d expansion economique comme les années 60 se sont faits sous le libre échange et même pendant la Grande Crise ce sont les pays libre echangistes qui s' en sont le mieux sorties.Le premier vrai grand président du xxi siecle americain sera celui qui remettra sur pied un SMI stable ou les nations profiteront d un juste échange mondial Merci Cordialement
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3 sem.Quelle fatigue… Ce type est insupportable.
Opticien Retraité
3 sem."Si Donald Trump était un personnage de film, il jouerait sans doute un chef de guerre qui promet une riposte spectaculaire..." Comme Poutine...