Réchauffement climatique : la France doit se préparer à une augmentation de 4 degrés d'ici la fin du siècle.

Réchauffement climatique : la France doit se préparer à une augmentation de 4 degrés d'ici la fin du siècle.

Une information publiée par l’Agence France Presse et diffusée sur France Inter ce vendredi 5 mai 2023 fait état que “selon le Conseil national de la transition écologique, qui regroupe des élus et représentants de la société civile, la France doit se tenir prête à vivre avec un réchauffement climatique allant jusqu'à quatre degrés de plus d'ici la fin du siècle.

La France doit se préparer à un réchauffement climatique allant jusqu'à plus quatre degrés en métropole, a conclu jeudi une instance regroupant membres de la société civile et élus autour des questions environnementales, un constat "lucide" en ligne avec les conclusions du gouvernement. Le Conseil national de la transition écologique (CNTE) - qui regroupe représentants de collectivités territoriales, ONG, syndicats, patronat et des parlementaires - a adopté un avis sur ce sujet.

L'Outre-mer encore plus concernée

Le CNTE "propose de retenir, pour la trajectoire d'adaptation au changement climatique, l'hypothèse générale d'un réchauffement global de 3°C d'ici la fin du siècle, croisant 1,5°C en 2030 et 2°C en 2050". "Nous sommes sur une trajectoire vers les 3°C au niveau mondial et donc pour la France métropolitaine ça veut dire +4°C", a précisé le sénateur écologiste et vice-président de la commission spécialisée du CNTE Ronan Dantec, soulignant que l'avis avait été adopté "à l'unanimité".

Ça dit un consensus aujourd'hui de la société française dans sa prise de conscience qu'il faut affronter la réalité de ce changement climatique, et de manière lucide", a-t-il ajouté en présentant cet avis à des journalistes. Le réchauffement est en effet plus marqué en France métropolitaine par rapport à la moyenne mondiale. La situation variera par ailleurs en Outre-mer selon la situation géographique des territoires, a souligné Ronan Dantec : "Saint-Pierre et Miquelon ira au-delà de +4°C et d'autres territoires avec l'inertie de l'océan seront plus proche du +3°C, qui est la moyenne mondiale".

La réduction des émissions impératives

L'avis suit les préconisations du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui appelle depuis quelques mois à sortir du "déni" et à préparer la France à un réchauffement possible de quatre degrés. "Non pas que ça veuille signifier que nous renonçons à des ambitions climatiques. Nous devons agir comme si tout dépendait de nous mais nous devons nous adapter en mesurant que tout ne dépend pas de nous", a-t-il jugé jeudi.

Les politiques actuellement en place dans le monde laissent présager une hausse des températures mondiales de 2,8 degrés d'ici la fin du siècle, estimait l'ONU en octobre dernier. La mise en œuvre des engagements actuels pris par les différents Etats pour réduire leurs émissions ne permettra de réduire cette hausse qu'à 2,4-2,6 degrés d'augmentation à cet horizon.

Un "plan national de gestion des vagues de chaleur" présenté fin mai

Le monde est ainsi loin de l'objectif de l'accord de Paris, qui est de limiter le réchauffement de la planète bien en dessous de 2°C et de préférence à 1,5°C. La France prépare son troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). La mouture précédente (2018-2022) se fondait sur des hypothèses moins pessimistes d'une hausse moyenne des températures de deux degrés par rapport à l'ère préindustrielle.

Ce plan d'adaptation aura des volets concernant la santé, l'économie et l'agriculture, la continuité des infrastructures et des services essentiels ou encore la protection des milieux naturels. Le ministre a par ailleurs précisé qu'il allait présenter avant fin mai un "plan national de gestion des vagues de chaleur", avec des dizaines de mesures pour par exemple donner un cadre sur les conditions de travail en extérieur ou les examens scolaires en cas de canicule.

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