Récréation préliminaire

Récréation préliminaire

Copie du message de Lauriane Stengers adressée le 10 septembre 2018 aux 500 premiers signataires de la pétition « Donnons le droit de vote aux oiseaux de nuit ».

Le destin de l’animal est lié à l’appréciation de son utilité. L’échelle des utilités est le fait d’une pensée dans laquelle les individus sont échangeables et interchangeables. D’où le singulier - l’animal - pour désigner les autres vivants.

Aujourd’hui, l’échelle des utilités procède d’un savant calcul qui se rapporte non pas à l’épanouissement de la totalité des êtres (écologie) mais à l’évaluation de la contribution au produit intérieur brut (économie).

Inlassablement, d’orient en occident, les hommes ont étalonné la nature. Cultivant une arrogance irrépressible, ils ont placé les animaux sous l’empire des dieux, puis sous l’emprise des hommes. Délaissant le parmi, ils ont investi le limen, qui en latin désigne la porte d'entrée, le seuil. Chemin faisant, ils ont acquis la certitude que c’est à l’homme seul qu’appartient le droit, l’autorité de régenter le « règne animal ».

Certitude et solitude conduisent immanquablement aux balivernes et les balivernes appellent le désastre. « Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou » affirme Nietzsche.

Ainsi réalise-t-on qu'il est urgent de lâcher du lest.

L’idée de donner le droit de vote aux oiseaux de nuit est une récréation préliminaire. A vous de jouer maintenant !

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