Réflexion sur le droit d'auteur des contenus générés par l'IA
La question du droit d'auteur du contenu généré par l'IA, c'est remettre en question le droit d'auteur tout entier !
Depuis près de deux ans, les débats sur les droits d'auteur pour les créations générées par l'intelligence artificielle (IA) s'intensifient. Entre les partisans d'un droit exclusif pour le créateur humain, ceux qui souhaitent partager les droits, ou encore les propriétaires des IA revendiquant une part, la question reste ouverte.
Récemment, un argument puissant a émergé : l'IA est avant tout un outil, comme le sont le stylo, le pinceau, la guitare, ou le logiciel de traitement de texte. Imaginons un instant que les fabricants de stylo revendiquent une part des droits sur les œuvres de J.K. Rowling (Harry Potter), ou que les logiciels de traitement de texte réclament des royalties sur les romans de George R.R. Martin (Game of thrones). Que la marque de micro SHURE et son célèbre micro SM7B utilisé par Michael Jackson réclame une partie des droits pour la chanson "Thriller" !
Alors, pourquoi devrait-il en être autrement pour l'IA ?
Les outils traditionnels, tels que le stylo, le pinceau, ou la guitare, ont toujours été considérés comme des extensions de la créativité humaine, et non comme des créateurs à part entière. Un stylo ne peut pas écrire un roman sans la main et l'esprit de l'écrivain. Un pinceau ne peut pas peindre un tableau sans l'artiste qui le guide. De même, une guitare ne peut pas composer une mélodie sans le musicien qui en joue. Ces outils sont des moyens par lesquels les créateurs humains expriment leur vision artistique.
L'IA, en tant qu'outil, fonctionne de manière similaire. Elle peut générer des textes, des images, ou des musiques, mais elle le fait en réponse à des instructions spécifiques données par un utilisateur humain. Par exemple, l'artiste Robbie Barrat a utilisé des réseaux de neurones pour générer des portraits qui ont été vendus aux enchères pour des milliers de dollars. Cependant, c'est Robbie Barrat qui a conçu le modèle, choisi les données d'entraînement, et défini les paramètres pour obtenir le résultat souhaité. Sans son intervention et sa vision créative, l'IA n'aurait pas pu produire ces œuvres.
Créer une œuvre avec une IA n'est pas un acte purement automatique. L'artiste ou le concepteur utilise son savoir-faire, sa vision, et parfois des heures d'expérimentations pour obtenir le résultat souhaité. La qualité et l'originalité du prompt, cette phrase ou instruction qui donne forme à l'œuvre, deviennent presque aussi essentielles que l'outil lui-même.
Dans le domaine de la création artistique, le droit d'auteur repose sur l'originalité et la personnalité de l'œuvre. Ainsi, même si l'IA participe au processus, l'idée, le style et l'intention créative appartiennent bel et bien à l'artiste humain. La remise en question de ce principe est à elle seule une aberration. Il reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore pour que les fabricants de stylo, de machine à écrire, de micro et de tous les outils destinés directement ou indirectement à la création (artistique ou non) puissent réclamer des droits aux auteurs, créateurs, artistes, etc.
De nombreux juristes et législateurs s'interrogent aujourd'hui : faut-il octroyer des droits d'auteur à des œuvres générées partiellement ou totalement par IA ? Et si oui, dans quelle mesure ? Certains défendent l'idée de partager les droits entre le créateur humain et le propriétaire de l'IA, tandis que d'autres souhaitent exclure toute reconnaissance de droit d'auteur pour ces œuvres, les assimilant à des « œuvres orphelines » sans propriétaire.
Les implications de ces choix sont multiples. Si les droits sont partagés, quel sera l'impact pour les artistes ? Et si l'IA elle-même n'a aucun droit, cela pourrait-il dissuader les innovations futures ou nuire aux relations créateurs-technologies ? Les frais de licence ne sont-ils pas un droit d'usage suffisant, les créateurs d'IA doivent-ils vraiment tout avoir y compris le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière ?
Conclusion :
Cet article pose une question plus philosophique : à l'heure où les outils numériques prennent une place sans précédent, la notion de créativité doit-elle être redéfinie ? Faut-il revoir la législation pour inclure ces nouvelles formes de création, ou préserver les droits de l'artiste humain ? Le risque d’ouvrir des droits à tous les autres outils de création est-il réel ?
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Administrateur délégué - Shakatopia
1 sem.Et pq pas donner une commission sur les maisons bâties aux concepteurs de la truelle et un morceau d'une medaille olympique au fabricant du ballon de volley tant qu'on y est ! Il se murmure que l'inventeur de la roue hésite à porter plainte...
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1 sem.C'est un sujet qui ouvre la porte à un long débat Fabrice Willot.