Réinvestissons la France !
Pour nous, les Travaux Publics, qui construisons vos routes, qui tissons vos réseaux d’eau ou de communications, l’année 2015 a été la pire année depuis 30 ans !
Notre chiffre d’affaire global a chuté de 8% . Nous avons encore perdu près de 12 000 emplois. Nos petites et moyennes entreprises sont en train de dépérir (on constate en 2015 une hausse de 66% des défaillances d’entreprises !). Le bilan est catastrophique.
Et ce n’est pas faute de se battre encore et toujours.
La semaine dernière, nous avons réuni nos adhérents à la Fédération Nationale des Travaux Publics dans le cadre de notre Assemblée Générale annuelle. Cela a été une occasion pour moi de leur redire que, malgré ces résultats si inquiétants, nous ne nous résignons pas. En effet, avec la Fédération, je me bats au jour le jour auprès de l’Etat, comme auprès des collectivités, au sein des différentes institutions, à l’Assemblée, au Sénat, au CESE ou au MEDEF.
Nous ne lâchons rien et sommes plus que jamais convaincus qu’il est temps d’agir !
Pour ce faire, cette année, nous avons « travaillé double » ! Je dirais même que cela a été, sans doute, la caractéristique de 2015. Nous avons mené un travail laborieux, au quotidien, pour se mobiliser, pour tenter de peser dans les décisions politiques et protéger nos intérêts. Mais en plus, nous avons tout mis en place pour inscrire notre filière dans le temps long et donner une vision d’avenir à nos dirigeants.
Car les nœuds sont clairement identifiés. Concrètement, l’ AFITF, qui finance notre secteur, est à court de ressources (et pour cause, rappelez vous du fiasco de l’écotaxe qu’il a fallu payer). Concernant les grands chantiers, il y a eu des annonces, mais pas d’actions et peu ont été financés. Quant au Contrat de Plan Etat Région, j’en déplore, une fois encore, des retards au démarrage.
Il arrive qu’il y ait des bonnes nouvelles, comme lorsque nous avons obtenu 300 millions d’euros pour le budget après avoir croisé Ségolène Royal au CESE. Mais tout cela ne s’inscrit pas dans une politique construite et tenue dont nous aurions tous besoin.
Évidemment, l’État n’est pas seul maître à bord et l’attentisme des collectivités locales qui n’osent plus investir nous est aussi fatal. Je peux comprendre leurs raisons objectives, à la suite de la baisse des dotations de l’État, mais avouons qu’il reste tout de même de l’argent dans les caisses. Le blocage est souvent psychologique : on a peur de manquer demain, alors on garde son bas de laine sous l’oreiller. Sauf qu’à trop s’endormir, tout le système est en train de tomber dans l’immobilisme.
Avec la FNTP, je me bats pour que cela bouge. Pour recréer de la mobilité. Pour faire reconstruire nos routes, nos ponts, nos lignes de trains, pour retisser nos réseaux, qu’ils soient d’eau ou numériques. Et, en y dépensant une énergie démesurée, nous gagnons tout de même quelques batailles.
Nous avons finalement abouti sur le plan de relance autoroutier. Nous avons obtenu 150 millions d’euros supplémentaires pour l’entretien de nos routes. Nous avons aussi réussi à nous faire entendre sur certains sujets. A force de pédagogie et d’échanges multiples, nous avons par exemple obtenu l’élargissement de l’assiette du FCTVA (le fonds de compensation de la TVA) à la voirie. De même, nous nous sommes impliqués dans « la réforme de la commande publique », dans « la pénibilité », sur les sujets touchant à la Formation et l’Apprentissage, ou encore sur le travail illégal et le détournement du détachement.
Nous sommes au cœur des sujets de société, et sur chaque combat, je m’emploie à défendre nos points de vue, à les expliquer, les éclairer, et à peser dans les débats et dans les décisions. Pied à pied, ce que je nous impose, c’est de nous investir pour reprendre du terrain.
Sachez-le, je reste optimiste. Absolument optimiste. Parce que c’est un fait. Il ne peut y avoir de compétitivité dans notre pays, sans infrastructures performantes.
Le cap de la présidentielle est majeur pour nous tous. Et nous nous préparons activement pour 2017 en faisant du lobbying intense. Il faut que chacun comprenne que, sans infrastructures à la hauteur, la France ne pourra pas être performante. Elle ne pourra pas être attractive. A l’aube de cette année charnière, nous sommes des acteurs essentiels sur un plan économique mais aussi au niveau de la cohésion sociale. Alors oui, il reste des batailles, mais ne lâchons rien, et tout au long des prochains mois, « réinvestissons la France ! ». C’est notre campagne. C’est notre combat pour notre secteur mais, surtout, pour notre pays et ses habitants.
Bruno Cavagné
Chef de secteur canalisations chez SOC, groupe NGE
8 ansUn grand merci pour votre combat!