Résilience des commerçants indépendants
Cette semaine, je voulais vous partager une de mes lectures. Je me suis arrêté sur un article du magazine « Stratégies » : Retail -confinement : 6 façons de vendre à distance différemment
Dans cet article, il est fait mention de l’agilité du monde du retail afin de survivre au confinement et à la fermeture de leurs magasins « non essentiels ».
L’article détaille les différents modes de vente qui sont mis en place : shopping par téléphone, live shopping, réalité virtuel et augmenté, social shopping et click and collect.
Effectivement nous avons vu monter en flèche le nombre de sites e-commerce, les flux e-commerce de ceux qui en avait déjà….
Mais ma première réaction a été de me dire que certain mode de vente décrit n’était pas forcément applicable à tous les petits magasins indépendants qui sont généralement gérés par leur seul propriétaire.
Du coup, je voulais vous partager l’expérience d’agilité et de résilience d’une de mes amies.
Isabelle a ouvert en novembre 2019 un concept store bohème (décoration et mode féminine) dans le centre-ville de Nantes. 5 mois après son ouverture… bam ! COVID et confinement. Pendant 3 semaines ça a été le choc, puis les nuits de cogitations, puis la hargne et l’action.
Elle a mis en place sur ces pages Facebook et Instagram, la présentation de ses collections, ses nouveautés, le story telling des objets de petits artisans locaux qu’elle vend dans sa boutique, elle a mis en place la livraison à domicile avec sa super Fiat 500 !
Son smartphone est devenu son premier outil de travail.
Alors pourquoi pas plutôt un site de vente en ligne me direz-vous, c’est plus simple, non ?
Et bien non. Isabelle est extrêmement sollicitée par une myriade de sociétés qui veulent l’aider à mettre en place son site web de vente en ligne, mais elle s’y refuse pour deux raisons principales :
Une raison purement organisationnelle à savoir que la gestion d’un tel site, l’envoi des colis lorsque vous êtes seule est difficilement gérable.
Mais la deuxième beaucoup plus importante est son besoin de contact et sa vision de son métier de commerçant de proximité. Et cette proximité elle ne veut pas la perdre ! Ce qu’elle aime c’est le contact, faire plaisir aux gens, apporter du service en plus de la vente. Et c’est tout l’enjeu de la fidélisation, mais ça c’est juste dans son ADN.
Alors même déconfinée, elle a maintenu ce lien avec son réseau qui s’est d’ailleurs fortement étoffé et au reconfinement ça a été naturelle de garder de l’activité par ce biais uniquement.
Donc pas d’arrêt des ventes, et surtout d’autres idées qui se mettent en place : on a droit à des défilés, des visites de la boutique en vidéo sur les réseaux mais également en privé, des focus sur des articles ou des artisans selon les demandes des abonnés.
Le paiement peut se faire à distance mais la plupart des clients préfèrent venir sur le pas de la porte de la boutique pour voir Isabelle, discuter sur les collections, demander à voir d’autres pièces en « vrai » et souvent finalisent leurs achats avec d’autres articles en complément de ce qu’ils avaient choisi à distance.
Alors oui tout n’est pas rose car le manque à gagner est important mais on a beaucoup parlé de « résilience » dans l’épisode 1 du confinement, et bien je crois que oui nous avons appris à être agile, inventif, à nous réinventer, dans nos vies professionnelles et personnelles.
Si vous êtes nantais, ou si vous passez par Nantes quand nous serons libres de nos déplacements, n’hésitez pas à passer voir la belle Isabelle chez Chamarée Boutique, 4 rue belle image dans le centre de Nantes.
Et on souhaite du courage à tous les commerçants indépendants et « non essentiels »…..
Gérant principal chez Chamarrée
4 ansQuel beau post, tellement fidèle à l’idée que je me fais du commerce, du sens que je souhaite donner à ma petite boutique. MERCI Marie pour cet article qui m’apporte de l’énergie et m’aide à rester positive !