Résilience, plasticité, agilité ?
Le stress fait vendre. Pas encore assez si j’en crois l’emploi abusif de la notion de stress post-traumatique.
Aujourd’hui que la résilience est brandie à tout-va, j’y vois un danger plus grand : la prescription de symptôme (voire de syndrome). En effet, un proverbe québécois nous met en garde : c’est déjà être malade que de se croire malade !
Dans son acception première, la résilience est la résistance d’un matériau à un choc et, par extension, la capacité à rebondir après un choc psychologique.
Certes, bien des gens auront vécu cette pandémie dans un état de stress plus ou moins prononcé, selon leur exposition à la maladie, à la mort ; selon qu’ils auront été sur le « front » ou confinés. Soit.
Le traumatisme est-il à ce point profond et généralisé ? Permettez-moi d’en douter. (Pour faire le tri, jetons un œil par exemple à ce site https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/sante-mentale-maladie-mentale/trouble-stress-post-traumatique/). Mais sur l’échelle du sensationnel, être « seulement » affecté n’est pas vendeur.
Peut-être faut-il encore rappeler que le stress est avant tout un phénomène normal d’adaptation. Il y aura encore bien des défis, sanitaires, économiques, sociaux, environnementaux. Pour un peu et rien qu’à l’idée, ça me stresserait !
Dans ce sentiment d’urgence qui nous guette au quotidien et dans notre capacité à faire face aux événements éprouvants n’est-il pas simplement question de plasticité voire d’agilité, plus tendance ?...
Que dit votre corps (sensations, émotions), que dit votre cœur (sentiments), que dit votre raison (analyse) ?