RÉSISTANCE POÉTIQUE
“Nous allons parler de ce feu – le feu des rimes le feu des armes puisque c’est cela aussi, la poésie de la Résistance : maintenir ce qu’il y a de plus haut, de plus mystérieusement beau en dépit des conditions de création, affirmer que l’esprit, l’âme de l’homme et leur langage sont les plus forts.” Ces mots de Pierre Seghers, auteur en 1974 de l’anthologie La Résistance et les poètes, entrent en résonance avec ceux de l’immense poétesse Vénus Khoury-Ghata l’an passé sur France Culture, quand elle disait écrire pour réhabiliter sa mère, bilingue analphabète écrasée, et venger son frère persécuté, lobotomisé parce qu’ homosexuel. On prend acte de cette acceptation combative de la poésie. Alors que la ferveur olympique se dissipe et que les températures s’effondrent, que le gris des jours embue les images qui nous font sourire, nous consacrons notre édition à cet art délicat mais séditieux. Cette semaine, à sa petite échelle, Bonnes Ondes entre en résistance poétique.
L’instant poésie de Clara Ysé
Parfois, ce sont les idées les plus simples qui aident à réenchanter le monde. Gaston Bachelard appelait à ce que la radio développe des thèmes “qui touchent l’inconscient, lequel va trouver dans chaque onde le principe de la rêverie”. C’est le projet de L’Instant poésie, nouveau rendez-vous de France Culture. Chaque mois, une ou un artiste, éditeur, poète – un “passeur” – a carte blanche pour proposer un poème par jour, le présenter, le donner à entendre. Et nous faire ainsi pénétrer dans un bout de son imaginaire, son univers sensible. C’est Clara Ysé qui inaugure le podcast, et dans son cahier de poésie, on croise aussi bien René Char que Constantin Cavafy, Anna Akhmatova, Paul Celan ou Omar Khayyâm.
🎧 À écouter dans L'Instant Poésie sur France Culture
Philippe Katerine est beau
Comment décrire un moment de poésie, une séquence Dada au cœur de la matinale de France Inter ? Philippe Katerine, complètement libre, entre subversivité loufoque et émotion, chante, improvise, poétise et parvient à parler de corps, de Jeux paralympiques, de justice sociale et de surréalisme... Trois minutes durant lesquelles l'expression "moment suspendu" prend tout son sens. Magie de l'instant.
🎧 À écouter dans Le billet de Philippe Katerine sur France Inter
Ronsard et les amours de Cassandre
Et vous, forests et ondes
Par ces prez vagabondes,
Et vous, rives et bois,
Oyez ma vois.
Pierre de Ronsard était-il un visionnaire en imaginant, à travers ces vers, la radio avant l’heure ? Rien n’est moins sûr. Mais 500 ans et un jour après sa naissance (bon anniversaire à lui), il reste un précurseur en matière de poésie. S’inspirant de l’Antiquité, il remet l’ode au goût du 16e siècle, introduit des formes nouvelles et impose avec certains de ses poèmes un supplément musical. Pour Les Amours de Cassandre, recueil publié en 1556, Ronsard accompagne ses sonnets d’une sorte de partition, composée entre autres par Clément Jeannequin. Marianne Vourch raconte l’histoire de ce recueil et donne à entendre cette poésie lyrique et si mélancolique.
🎧 À écouter dans Histoires de musique sur France Musique
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🎧 La réponse dans Samedi fiction sur France Culture
“Dépoussiérer la langue de son sens pratique”
“Si au moment où on écrit un poème, on pense qu'on fait une pizza, peut-être qu'on est libérés de pas mal d'amour de soi, d'amour propre, d'orgueil.” On ne soupçonne pourtant pas Arthur Teboul de manquer d’amour propre quand on apprend qu’il a mis en place un cabinet dans lequel il rédige des poèmes à la minute. Mais voilà, le chanteur de Feu! Chatterton poétise comme il respire, comme on l’inspire. Comme Charline Vanhoenacker “politise”, lui répond-elle dans ce bistrot où il lui fait face. On le craint arrogant, on l’apprend joueur, oulipien, presque Papou. Il se récite, raconte un enfant trop malin pour ne pas être mal orienté, mais qu’Oscar Wilde a sauvé de l’école de commerce.
🎧 À écouter dans Bistroscopie de France Inter
Être femme et poète
Il y a d'abord une absence, définie en ces termes par l'écrivaine Edmée de La Rochefoucauld : "Avant 1900, il eut été difficile de parler de poésie féminine." Puis viennent les paroles. Marylin Hacker, Marie Étienne, Sophie Loizeau, Camille Loivier et Valérie Rouzeau, toutes poètesses, dévoilent leur condition de femme en poésie. Elles remontent aux sources de leur invisibilisation, décrivent le rôle des hommes dans cette réécriture de l'histoire de la littérature. Elles expliquent comment leur féminité influence leur écriture, dans le fond et la forme. Leurs propos, éclairés par la lecture de leurs textes, racontent une histoire de la poésie féminine en train de se créer. Si leurs pensées diffèrent parfois, toutes s'accordent à dire que le renouveau de la poésie passera par les femmes.
🎧 À écouter dans Sur les Docks sur France Culture
Où sont passés les poèmes d’amour ?
Les plus anciens poèmes en langues romanes qui nous sont parvenus sont tous des prières. Les civilisations contemporaines chantaient le vin, la guerre, la vie et l’amour quand la chrétienté ne pensait qu’à son salut. On n’y croit que moyennement, alors on s’interroge : où sont passés les poèmes d’amour ?
🎧 La réponse dans Bienvenue au Moyen-Âge sur France Inter
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4 moisJ’adore la poésie et le vague à l’âme qu’elle procure . Cette vague qui nous emporte et nous porte vers un horizon nouveau. Que c’est bon que c’est beau 😻