Raison d'être...
Trouver sa raison d'être

Raison d'être...

Il est des contrastes qui disent toute la différence entre 2 cultures, aussi bien que bien des études sociologiques.

Ainsi, entre la France et le Japon, la différence profonde (j’allais dire « irréconciliable » mais je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit juste si j’en crois l’expérience de Toyota dans les Hautes-de-France ou inversement celle de Renault avec Mitsubishi et Nissan), m’a sauté aux yeux en considérant « l’affaire » de la « raison d’être ».

C’est dans le Code Civil

En France, on ouvre une nouvelle guerre picrocholine sur la nécessité urgente d’inscrire noir sur blanc dans le marbre du Code civil une véritable « raison d’être » à l’activité des entreprises, autre que de créer de la valeur pour les actionnaires et les associés.

C’est en nous dit l’Ikigaï

Au Japon, on nomme « raison d’être » l’Ikigaï, cette méthode qui consiste à se questionner pour trouver ce pour quoi chacun est vraiment fait, ce qui, quand il l’aura trouvé, le fera se lever le matin sans effort.

Ce contraste livre à mon avis tout ce qui peut séparer la culture française traditionnelle, où l’on transcrit dans la règle de droit ce qui doit être, d’avec la culture du Japon, en l’occurrence, où l’on fait advenir ce qui est par le questionnement ; le contraste entre une vision du monde tel que l’on voudrait qu’il soit et un regard sur le monde tel qu’il est.

De mon point de vue de coach (www.miroirdavenir.com) qui accompagne les adultes et les jeunes dans leurs choix d’évolutions professionnelles, il est sans doute préférable de réfléchir à partir de ce que l’on est…

Trouver sa raison d’être

Je me garderais bien de tirer d’autre conclusion que celle qui consisterait à dire que dans un cas on fige l’expression de « sachants », d’experts, tandis que dans l’autre, on s’interroge sur ce qui est en nous, nous les « faizeux », comme dit Alexandre Jardin. Et qui mieux que nous savons ce qui nous fait du bien ?

Il me semble cependant que la culture des nouvelles générations, celles des « millennials », mais aussi celles de ceux, notamment des jeunes, qui quittent notre pays en nombre pour rejoindre des cultures plus souples, plus ouvertes sur les identités individuelles.

Le Japon, en l’occurrence, n’est pas un modèle en la matière, loin s’en faut, ce pays où l’individu a tant de mal à exister autrement que dans le collectif.

C’est ainsi un autre paradoxe que de réaliser que l’Ikigaï dont je vous parlais, constitue un des paramètres qui expliquent la longévité des populations des îles japonaises d’Okinawa, connues pour abriter des centenaires en nombre incroyablement plus important que partout ailleurs dans le monde.

Le fait de chercher et de trouver son Ikigaï, sa raison d’être, constitue ainsi, aux côtés de l’alimentation, de l’exercice physique, des relations sociales, etc. des facteurs expliquant l’espérance de vie supérieure des habitants de ces îles.

Trouver sa raison d’être, ce qui nous meut, est sans doute une recherche plus utile à conduire pour un individu ou une organisation, que de lire la définition qu’en donnerait le Code Civil, aussi savants soient ceux qui le rédigent…


GROLLEAU Jacques

cadre manager chez Cnav

6 ans

Ce n'est pas l'individualisme qui a permis à l'espèce humaine de survivre dans un univers où seul, devant les éléments, il apparaît, au moins physiquement, inadapté. C'est bien son instinct grégaire qui lui a permis, par l'union des forces et des intelligences, de se hisser à la position de superprédateur destructeur de son environnement, de sa propre espèce. Le toyotisme nous a conduit , justement, à des formes d’entreprises qui résument le travail et l'existence de celles-ci au seul bénéfice des actionnaires et associés. En tout premier lieu, rappelons que les entreprises ont été crées par l'homme au service de ce dernier et pour la satisfaction des besoins de l'humanité. Ce n'est certainement pas, comme on le pense trop souvent aujourd'hui, une création au service de laquelle l'homme doit se soumettre pour satisfaire les besoins des entreprises et donc de l'économie et par extension donc pour satisfaites quelques actionnaires et associés. Alors, que l'on puisse réfléchir à donner un sens à l'activité et donc à l'existence des entreprises dans le code civil, chose peut être imparfaite, n'est peut être pas si invraisemblable que cela afin de préserver l'humain, son épanouissement personnel au sein de sa grande communauté et pour préserver un sens à son travail.

Francis SIMONPIETRI

Coaching individuel - Mentorat managérial - CoDéveloppement - Supervision

6 ans

Merci pour votre article très intéressant. Je découvre grâce à vous l'Ikigaï. Ceci étant, "contraindre" nos entreprises à mettre de la raison d'être dans leurs stratégies ne devrait pas nuire...

Mhâeva LEMOING

Chargée de méthodes et qualité, Facilitatrice graphique

6 ans

Merci pour cet article très intéressant. J'ai particulièrement apprécié les parties suivantes: "Au Japon, on nomme « raison d’être » l’Ikigaï, cette méthode qui consiste à se questionner pour trouver ce pour quoi chacun est vraiment fait, ce qui, quand il l’aura trouvé, le fera se lever le matin sans effort. ... C’est ainsi un autre paradoxe que de réaliser que l’Ikigaï dont je vous parlais, constitue un des paramètres qui expliquent la longévité des populations des îles japonaises d’Okinawa, connues pour abriter des centenaires en nombre incroyablement plus important que partout ailleurs dans le monde. Le fait de chercher et de trouver son Ikigaï, sa raison d’être, constitue ainsi, aux côtés de l’alimentation, de l’exercice physique, des relations sociales, etc. des facteurs expliquant l’espérance de vie supérieure des habitants de ces îles."

Je l'utilise dans mon parcours Constellations.

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