RDC : Lorsque l’agrobusiness brise le mythe du bureau climatisé.

Sur le parcours de ce natif de la R.D. Congo, la volonté de créer et vivre de son imagination est restée constante depuis ses premières années d’études. Eddy EDIAME a su joindre son métier de spécialiste de la communication et du marketing à un entreprenariat dynamique dans l’agriculture de grande production avant d’atteindre son rêve d’unité de transformation industrielle à grande échelle.

Il reconnaît que son parcours entrepreneurial dans les services ne lui a pas hissé au rang de challengers importants dans un marché où les agences conseil en communication gérant de gros budgets des campagnes se sont taillées la part du lion.

Combattif d’esprit et créatif, il se sentit un jour intrigué de voir des tomates importées d’Afrique du Sud sur un rayon des légumes frais dans un supermarché de Kinshasa.

Révolté, il se décida de conduire une étude de marché sur « l’approvisionnement de la ville de Kinshasa en produits alimentaires ». Cette étude lui permit de se faire une idée claire de la chaîne alimentaire de cette mégalopole de 10 millions d’habitants qu’est Kinshasa au point de se dire : « Si j’arrivais à fournir un mix des légumes frais à 1 millions d’habitants de cette ville pour 1 USD, je suis le prochain millionnaire sur la liste ».   

C’est alors qu’il redirigea les investissements de son entreprise spécialisée en conseil en communication et Business Development vers ce que ses compétences en market research lui avaient révélé.

4 mois après, il acquiert 5 hectares de terres arables à 126Km de Kinshasa sur la route nationale No 1 où il développe un projet agricole moderne avec une capacité de production de 11 tonnes des légumes frais par hectare.

« Des amis se sont intérrogés sur ma capacité à conserver toute la production de mon domaine agro-pastorale. Je leur ai répondi qu’au stade des essais sur mon premier hectare, je ne conservais rien. Je produisais, emballais et livrais directement aux revendeurs (femmes maraîchères et quelques supermarchés). Aujourd’hui avec une exploitation sur 5 hectares, nous nous attendons à 55 tonnes de choux, ognons, tomates, carottes et aubergines. Et c’est encore insuffisant pour nourrir tout Kinshasa », confie-t-il aux équipes de média réalisant son portrait pour un documentaire sur le parcours entrepreneurial des jeunes congolais dans la révolution verte.

Aujourd’hui, il passe 40% de son temps dans la campagne et 60% dans son bureau de Kinshasa d’où il livre des services en planification stratégique pour des campagnes de communication et autres activités marketing à quelques entreprises du pays.

« J’ai décidé de ne faire plus que du conseil. Les annonceurs locaux nous prennent au niveau de startups ne pouvant gérer de grands budgets de campagne. Je préfère les vendre de la stratégie et me concentrer sur l’agrobusiness d’où je tire des revenus avoisinant le 35.000USD par saison. Ce que mon bureau ne me produisait pas sur les 3 dernières années. Quoiqu’il fait beau vivre ici sous un air conditionné ».

 Avec TOZA Farming, une filiale de son entreprise, Eddy EDIAME emploie une main d’œuvre ouvrière de 40 personnes et contribue à la couverture médicale de18 ménages.  Ce parcours atypique lui a conduit à attirer des propositions d’investissements dans sa ferme agricole qu’il dit ne pouvoir recevoir que lorsque sa production sera en mesure d’atteindre les 1 millions de dollars américains.

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