(Re) Donner du sens au travail !

#QueteDeSens

Pourquoi vous levez-vous chaque matin ?

Quel sens cela conserve-t-il de travailler dans une société où les liens sociaux se distendent alors même que nous devons faire face au plus terrible défi qu’il nous ait été donné de relever de toute notre Histoire et auquel il paraît toujours plus difficile de répondre : pourrons-nous encore vivre sur cette planète dans trente ans ?

En effet, nous sommes directement impliqués dans la sixième extinction du vivant qu’ait connu la Terre, assis sans ceinture dans un autobus fonçant vers un mur et paraissons collectivement frappés de sidération face au désastre qui nous menace. Or, plus tard nous freinerons, plus fort nous devrons freiner pour éviter de percuter le mur. Avez-vous déjà été sans ceinture dans un autobus qui freine brutalement ?

En 2010, quelques mois avant son décès, le scientifique australien Franck Fenner prédisait la fin de notre civilisation dans moins d’un siècle… C’est anxiogène n’est-ce pas ? Cependant, il n’est peut-être pas déjà trop tard, tous les scientifiques ne sont pas d’un avis aussi tranché que l’était Franck Fenner.

Son collègue et ami, Stephen Boyden, disait pour sa part : « Frank a peut-être raison, mais certains d'entre nous nourrissent encore l'espoir que la situation entraînera une prise de conscience et, par conséquent, les changements révolutionnaires nécessaires pour atteindre la durabilité écologique ».

Selon le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, « à l’occasion de la pandémie, nous avons compris que l’Homme n’est pas au dessus de la nature. Nos représentations se modifient. Les catastrophes sociales, écologiques, sont souvent l’occasion de changements. » (Boris Cyrulnik in Psychologie Magazine N° 418, février 2021, pages 50 à 53 : « tout notre environnement sculpte notre cerveau », propos recueillis par Christilla Pellé-Douel)

L’année 2020 sera assurément à marquer d’une pierre blanche dans l’Histoire de l’Homme. Nous avons été plongés dans un véritable cauchemar biologique qui s’est déroulé sur tous les continents, nous plongeant collectivement dans une angoisse et une incertitude sans précédent !

Cet épisode nous a montré à quel point nous n’étions pas préparé à un effondrement de ce que nous considérons être la « normalité » de notre existence.

Or un groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité a publié le jeudi 29 octobre 2020 un rapport selon lequel, si l’humanité ne réduit pas son empreinte sur le monde animal, les futures crises sanitaires risques d'être plus fréquentes, seront plus virulentes, se propageront plus vite, feront plus de mal à l'économie et tueront plus de personnes.

Dans autre un rapport, celui du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) dévoilé le 23 juin 2021, les experts du climat de l’ONU indiquent que les impacts du dérèglement climatique vont s’accélérer, et devenir palpables bien avant 2050, quand bien même nous parviendrons à réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

C’est véritablement la fin du monde tel que nous le connaissons qui se profile, ce qui paraît donner raison à Franck Fenner quand il prédisait la fin de notre civilisation dans moins d’un siècle.

Le rapport du GIEC précise que si « la vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, l’humanité ne le peut pas ».

Tout espoir n’est peut-être pas irrémédiablement perdu pour l’humanité mais « nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement », poursuit le rapport. « Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation. »

Voilà bien de quoi redonner un sens essentiel au travail : œuvrer à transformer en profondeur notre société afin de rendre raisonnablement possible un avenir pour l’humanité !