Reconnaissance des jeunes aidants : conquête ou piège ?
Céline Jung Loriente, sociologue, chercheuse associée au LISE (CNAM).
Depuis la stratégie gouvernementale 2020-2023 « Agir pour les aidants », qui comportait pour la première fois un volet d’action publique concernant les jeunes, la thématique des jeunes aidants n’a cessé d’augmenter dans le débat public, même si c’est encore de manière frémissante. Les projets de recherche, l’intérêt de la statistique publique (DREES) mais aussi les nombreux podcast et vidéos émanant d’initiatives associatives et d’organismes de protection sociale notamment, ou encore les échos dans les médias plus classiques et grand public comme la télévision, sont autant de preuves de la reconnaissance en marche du, ou plutôt des rôles, des jeunes aidants.
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La plupart de ces initiatives sont importantes et viennent mettre en lumière des vies d’enfants et d’adolescents pas comme les autres, soumises à des contingences sociales, émotionnelles et cognitives singulières. Mais cette reconnaissance n’est pas sans comporter quelques pièges. C’est d’ailleurs pour les contourner que les termes « jeunes proches » sont parfois préférés à ceux de « jeunes aidants ». Car parler « d’aidant » comporte d’emblée le risque de prendre les enfants et adolescents comme des proches aidants comme les autres. Or, le rôle des aidants s’est imposé comme catégorie d’une action publique en mal de solidarité collective. Intégrer les plus jeunes à cette catégorie, en décalquant l’aide aux aidants adultes (droit au répit, concilier apprentissage/éducation et aidance familiale) marquerait un recul de plus quant à la prise en charge collective des questions liées à l’autonomie sans, de plus, en interroger les effets en termes d’inégalités dans l’enfance.
De plus, le discours public sur les jeunes aidants semble tendre à une forme d’angélisation, escamotant la teneur politique de ce que les jeunes ont à nous dire à partir de leur expérience. Le piège d’une reconnaissance des parcours des jeunes aidants serait ainsi de les enfermer dans un rôle de Samaritain sans les écouter vraiment ni prendre la mesure des effets dans l’enfance et leurs répercussions à long terme.
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10 moisma fille est considérée comme proche aidante, elle a 13 ans. son papa est handicapé suite à un accident de travail, moi j ai des soucis de santé aussi et malheureusement ses 2 petits frères, bien que sans déficience s9nt tsa modéré pour l un et tsa léger tdah sévère pour l autre. c est très lourd pour elle. mais c est grâce à l accompagnement en tant que jeune aidante qu on est en cours aussi pour elle d un diagnostic tsa et ou tdah. sans l accompagnement de jeune aidante, on serait sûrement passé à côté.
Director, Digital Transformation & IT Urbanization | Ministry of Labor | Health, Energy, Neuroscience AI Innovation
10 moisSihame de la communauté de l'inclusion ☀
Consultant - formateur indépendant
10 moisBrillant !