REFLEXIONS. Les roues de l’infortune
Une crise, une de plus, frappe l’automobile.
A cause de ce virus, elle part droit dans le mur.
Plus qu’un simple crash-test, on rentre dans le dur.
Employés, actionnaires se font de la bile.
Cette pauvre industrie cumule les crises,
Poussant les revendeurs à hausser les remises.
Elle se remet juste du scandale du dieselgate
Voilà une nouvelle récession qui guette.
Elle tentait de gérer la transition écologique
Emettant moins de CO2, plus d’électrique.
Ouvriers qualifiés, techniciens, contremaitres
Ingénieurs et chercheurs géraient les paramètres
Pour faire de l’auto un prestigieux objet
Qui de A vers B vous transporte d’un seul jet.
C’est Renault cette année qui est sur la sellette
Bien évidemment pour un problème de dette,
Que l’Etat, responsable, s’engage à combler;
Dans un marché qui s’effondre, les pertes ont doublé.
Evitons la faillite, les usines qui ferment,
Une compétence perdue, ne revient pas à terme.
Demain viendra le plan, pour que les ventes repartent.
Sera-ce suffisant ? Mais qui lit dans les cartes !
Sortie de route, déroute, banqueroute.
Chemin séculaire, presque crépusculaire,
Vers transformations et rationalisations,
Qui iront tout droit sur des manifestations.
Moins de petites usines, mais de plus grands sites,
Plus ou moins de modèles à sortir au plus vite,
L’auto cherche sans cesse la bonne solution.
Qui des Japonais, des Chinois, des Allemands
Gèrent le mieux ces phases d’expansion / contraction ?
Un modèle français nous manque pourtant crûment.
Nos équipementiers partent sur les chapeaux de roues
Quand nos fabricants en bavent des ronds de chapeaux.
Pourtant une belle gamme, un chef à la prou,
Des usines efficientes et hissons le drapeau.
Fusions, expansion ou délocalisations
Tout y passe, ça se casse ou ça casse.
Relocalisations, recapitalisations,
Pas de potion magique, aux problèmes ils font face.
Toujours plus de pression environnementale,
Avec les CAPEX, la R&D est vitale,
Cela demande du cash pour préparer demain,
Une voiture propre à conduire sans les mains.
Ce ne sera pas le dernier plan de soutien
pour définitivement sauver nos usines.
Mais le cours de Renault fera grise mine,
Si les syndicats préfèrent la grève au maintien
De l’emploi, d’un travail qui les fasse vivre.
Quel est donc ce combat qu’ils livrent ?
Pendant ce temps, Peugeot trace piano son sillon,
Dans la fusion, c’est eux qui mènent la danse,
Raisonnant à long terme, Tavarès en cadence
Donne le rythme, allegro, défend l’ambition.
Quand Tesla arrive en chantre de l’innovation,
Il faut plus qu’une histoire ou une tradition.
Une gamme qui nous plaise, des modèles séduisants,
Et d’un coup le bilan est bien plus reluisant.
Mais la question reste, qui donc va circuler ?
Restant chez nous pour travailler et moins polluer,
Plus personne n’a encore envie de s‘évader,
Oubliant la plage pour battre le pavé.
Serons-nous demain pauvres comme ces rimes,
Accrochons-nous désespérés à ces primes,
Et pour bien souligner que c’est très important
Ces annonces cathartiques viendront du Président.
PS. Lundi, c'est poésie
A demain,
Laurent