Regard sur l'organisation post-confinement
Je suis officiellement déconfinée.
Un peu après les autres car le covid m’a impactée, dans sa forme passive, par décision du gouvernement, autrement nommée confinement.
Oui, par les décisions du gouvernement et leur retentissement auprès de la partie fragilisée de la population, j’ai perdu un être cher, comme d’autres ont perdu un être cher par le manque de décision du gouvernement.
Finalement dans une décision, il y a toujours des perdants et des gagnants.
Sauf que certains s’en foutent, et d’autres en souffrent. Tout comme en entreprise...
Vendredi j’ai reçu un mail corporatif du big boss du siège qui nous expliquait que le télétravail, il ne fallait plus y compter.
Pourtant, dans le télétravail il y a des gagnants: ceux qui n’avaient pas d’enfants (ou grands enfants), qui étaient plus productifs qu’au bureau, qui évitaient les longs trajets, et qui compensaient la présence physique de leurs collaborateurs largement par des visioconférences et une visite hebdomadaire dans les locaux.
Mais c’est décidé: la bureau, c’est le lieu où l’on célèbre les victoires, les succès, où l’ont résout les problèmes.
Oui, pour certains, étouffés dans leur appartement, qui vivent seuls et qui, à l’époque ne pouvaient sortir que pour aller chercher un peu de farine. Ou pour les parents qui étaient obligés de faire l’école à leurs enfants tout en fournissant la même quantité de travail, comme si de rien n’était.
Mais c’est décidé: le bureau, pour le siège, c’est la panacée.
Pourtant, la communication externe de la boite c’était que, pendant le confinement, on vantait le développement digitale de l’entreprise qui permet/oblige les clients à régler leurs problématiques par mail, par l’intranet ou autre solution que le déplacement physique.
Le confinement est bien tombé car c’était un process qui était à l’œuvre depuis plusieurs années.
Parallèlement, en interne, on cherche à regrouper les équipes dans les mêmes locaux pour réduire les charges, on rapatrie les commerciaux dans des bureaux pour ne plus avoir de loyer d’agence à payer. J’entends le bruxisme des dirigeants orientés vision financière. Les fameux tableaux Excel...
Alors ce n’est ni mal ni bien, c’est juste que la question est tranchée sans consultation, comme c’est le cas dans toutes les grandes entreprises, quand le niveau de décision faible peut être participatif,
mais surtout pas le niveau stratégique.
On a autant de personnes qui veulent/ ne veulent pas télétravailler. On a autant de clients qui veulent ou pas régler leur problème à distance.
Puisque les outils sont, au nom de la communication de la marque et à grand renfort de sujet d’actualité, disponibles, on doit pouvoir avoir le choix.
Ceux qui ont télétravaillé se sont révélés être plus productifs, tout en restant parfaitement informés, sans parasitage.
Ceux qui ne peuvent pas télétravailler veulent conserver leur bureau? Qu’à cela ne tienne, qu’ils les conservent, les économies seront toujours substantielles pour les actionnaires.
En gros la problématique est la suivante, et est purement sociologique:
lorsque l’on vit dans un groupe régit par des contraintes financières et par une communication fonctionnelle, peut-on, lorsqu’on ne se vit pas comme un individu simplement exécutif, apporter son savoir-faire à un tel organisme?
(la photo de l'article montre l'harmonie d'un groupe qui ne travaille pas avant tout pour la finance, pour un objectif artistique qui in fine rapporte de l'argent ou du moins un intérêt)
Founder and CEO at Rendez-Vous Autour du Monde
4 ansToutes mes condoléances Delphine. Oui le bureau c'est aussi le lieu physique et symbolique où la hiérarchie exerce son pouvoir et son contrôle. Pour beaucoup de big boss la méfiance et l'égo empêchent le télétravail. La peur que l'employé s'éloigne de l'esprit d'équipe et de subordination