Relève PME : le comité de direction est un mécanisme efficace de transfert
En situation de relève, particulièrement quand la relève est familiale ou par un gestionnaire déjà en place, la création d’un comité de direction est un excellent mécanisme de transfert. Un comité de direction (CODIR) pourra agir à la fois à former la nouvelle direction, transférer le pouvoir décisionnel et établir le nouveau leadership.
Par ailleurs, la mise en place d’un comité de direction présente des défis particuliers et le processus doit obéir à des règles rigoureuses.
Transférer le pouvoir décisionnel
La croissance d’une entreprise ne doit pas dépendre d’une seule personne. Généralement, la mise en place d’un comité de direction se produit quand on se rend compte que l’organisation se complexifie et qu’une seule personne ne suffit plus. C’est généralement un moment difficile pour le chef d’entreprise qui doit apprendre alors à partager son pouvoir décisionnel.
Le CODIR devient un mécanisme de transition de pouvoir très efficace, puisqu’il peut être progressif et « supervisé ».
Transférer la connaissance et former la direction
Le comité de direction est l’occasion de revoir les résultats de l’entreprise, l’avancement des projets de chacun des départements et les enjeux administratifs qui affectent l’entreprise. Non seulement plus d’information y circule mais les gestionnaires de l’équipe apprennent à mieux comprendre les enjeux corporatifs et deviennent de meilleurs dirigeants. Certains disent même que dans un CODIR mature, celui-ci peut fonctionner efficacement sans la présence du chef de l’entreprise.
Établir un nouveau leadership
La nouvelle direction pourra profiter du CODIR pour affirmer son leadership. Elle pourra progressivement en prendre la direction, implanter une nouvelle approche de gestion, la sienne, et mettre en place une gouvernance s’appuyant sur la participation de l’équipe de direction.
L’échange des idées et une plus grande implication de tous dans les dossiers corporatifs engendrent souvent plus de solidarité et d’engagement dans l’entreprise. Cette nouvelle forme de gestion et cette nouvelle attitude jettent les bases d’un leadership renouvelé.
Une mise en place disciplinée et prudente
La formation d’un CODIR est un exercice délicat puisqu’il implique un accès à de l’information confidentielle et la participation à des décisions importantes. En faire partie est une sorte de privilège et l’équipe doit donc être formée des collaborateurs clés ayant une certaine maturité professionnelle. Le choix des participants doit se faire de façon prudente, peut-être au départ en formant une équipe restreinte, quitte à éventuellement élargir occasionnellement ou temporairement le groupe, jusqu’à ce qu’on trouve la bonne formule.
En situation de transfert, une réunion hebdomadaire d’une ou deux heures, à un moment fixe dans la semaine, impose déjà en soi une nouvelle discipline de gouvernance. Un ordre du jour structuré et des suivis méthodiques sont nécessaires. Les affaires courantes et les urgences immédiates sont adressées lors de cette réunion hebdomadaire. On peut avoir une réunion trimestrielle pour discuter des enjeux stratégiques à moyen et long terme.
Le fonctionnement d’un CODIR, formé de gestionnaires aussi expérimentés soient-ils, n’échappe pas aux problématiques rencontrées par n’importe quel groupe. Aussi, sa formation constitue un bouleversement important du mode de gouvernance de l’entreprise et une redéfinition du pouvoir dans l’entreprise. Il est fortement conseillé d’être accompagné par une ressource externe expérimentée dans ce domaine.
Pierre Leduc
Associé – Conseil
Octave Maecenas
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