Renault et Stellantis vont-ils miser sur le Made in France ?
Où sera produit le véhicule qui succèdera à la Renault Zoe ? (photo Pascal Guittet)

Renault et Stellantis vont-ils miser sur le Made in France ?

Les deux grands constructeurs automobiles français sont en pleine mutation. Renault vient de présenter une nouvelle stratégie, tandis que PSA vient de s’allier à l’italo-américain FCA au sein de Stellantis. Cela va-t-il bénéficier aux usines françaises ?

🚗 L’auto en plein chambardement

Crise du Covid-19, transition vers l’électrique, normes environnementales toujours plus contraignantes… L’industrie automobile souffre en ce début d’année 2021. Et les constructeurs français un peu plus que les autres. PSA comme Renault ont réalisé des performances inférieures à la moyenne du marché en 2020. Conséquence : la production de véhicules a été divisée par deux en 2020 par rapport à 2019 !

Les promesses faites à Emmanuel Macron

Le gouvernement a dégainé à la fin du printemps 2020 un plan de soutien à la filière automobile. C'est le premier secteur qui a été aidé après la premier confinement. Renault a d'ailleurs sollicité (et obtenu) un Prêt garanti par l'Etat de 5 milliards d'euros presque entièrement consommé en 2020. PSA, en bien meilleure santé financière, a pu traverser la crise seul.

Face à l'engagement de l'Etat pour la filière, les constructeurs automobiles ont pris "une série d'engagements forts qui consistent à relocaliser la production à valeur ajoutée en France et à consolider et maintenir la totalité de la production industrielle sur leurs sites", a affirmé le président de la République le 27 mai 2020. PSA doit fabriquer 130 000 véhicules électriques en France en 2021, Renault quadrupler la production de véhicules en France d'ici 2024, soit un objectif de 240 000 véhicules.

Stellantis promet de « ne pas fermer d’usines »

Alors que le groupe Stellantis - fruit de la fusion entre PSA (Peugeot, Citroën, DS,; Opel...) et FCA (Fiat, Chrysler, Jeep, Alfa Romeo) - est né le 16 janvier, Carlos Tavares, son grand patron, assure qu'aucune usine ne fermera. Il prend la garantie de maintenir toutes les usines du nouvel ensemble, conformément aux promesses faites à l’annonce du projet de mariage entre PSA et FCA fin 2019. "Cette fusion joue le rôle de bouclier pour l’emploi" a répété à plusieurs reprises Carlos Tavares le 19 janvier. "L’emploi ne représente que 10% des coûts totaux de fabrication d’un véhicule. Nous avons beaucoup de leviers à actionner avant de réduire les emplois", a voulu rassurer le dirigeant.

⚡ Renault mise sur son "pôle Nord" électrique

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Et Renault ? Pas d'annonce directe sur le Made in France lors de l'annonce du plan stratégique "Renaulution" le 14 janvier. Mais une volonté de produire des batteries électriques et une voiture zéro émission (la nouvelle Renault 5) dans les prochaines années, probablement dans le futur pôle électrique du Nord (Douai et Maubeuge). Il est dirigé par l'ancien patron de l'usine Toyota française Luciano Biondo.

Mais Renault pourrait se désengager de l'Alliance européenne des batteries qui unit PSA et Total. Il a en projet sa propre usine de batteries avec le coréen LG Chem. Renault a aussi opté pour un partenaire étranger, l'américain Plug Power dans le domaine de l'hydrogène, et non avec son partenaire français Symbio (co-entreprise de Michelin et Faurecia). Ce dernier développe son propre projet d'usine de piles à combustibles dans la région lyonnaise.

Ce ne sont donc pas les projets d'usines de composants de véhicules électriques qui manquent en France ! Mais lesquels verront réellement le jour ?

Que pensez-vous de la stratégie des constructeurs français ? Répondez à Sylvain Arnulf, qui a réalisé cette newsletter, dans vos commentaires et rendez-vous vendredi prochain pour un nouveau décryptage du Made in France !

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