Rencontre avec Erwin Faure, co-fondateur d'EcoMégot.

Rencontre avec Erwin Faure, co-fondateur d'EcoMégot.

À l'occasion du World Impact Summit, nous avons rencontré Erwin Faure, co-fondateur de l'entreprise EcoMégot. Erwin veut faire de Bordeaux la première ville sans mégots en France. Il nous explique comment.


Bonjour Erwin, EcoMégot, qu'est-ce que c'est ?

Concrètement, on s’attaque à un problème qui embête tout le monde : les mégots jetés à terre n’importe comment. Cela implique la propreté urbaine, la dimension de citoyenneté, la toxicité des eaux, les feux de forêt... En plus, on essaye d’en faire un sujet générateur d’emplois. C’est donc à la fois une solution environnementale à un problème de société et un projet d'entrepreneuriat social.


Concrètement comment ça marche ?

Nous fabriquons et installons des cendriers designés pour respecter les contraintes du bâtiment en France et les normes de sécurité. Nous sensibilisons les citoyens au fait de ne pas jeter ce déchet à terre. Nous réalisons ensuite une collecte la plus verte possible à vélo, ou alors via des structures de l’ESS comme les structures de réinsertion pour les personnes en situation de handicap. Enfin, les déchets sont valorisés.

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Quelles sont les solutions techniques qui permettent de recycler les mégots de cigarettes ?

Nous les transformons en combustible qui alimente les fours de cimenterie en étant brûlés à 1.500°C. C’est l’unique moyen légal en France d’éliminer des déchets dangereux. Et nous sommes en train de mettre en place un nouveau mode de recyclage. Mais motus et bouche cousue un brevet est en cours.


Quel a été le déclic pour créer cette société ?

J’ai eu un double déclic. Le premier, c’est qu’avant, j’étais expert en entrepreneuriat. Mon job était d’aider les gens à créer ou développer des structures. J’étais chez Suez Environnement. Le sujet de recyclage m’intéressait donc beaucoup. Le second, c’est qu’au cours de mes voyages, je suis parti en Autriche, où j’ai vu des cendriers à chaque coin de rue. Je suis revenu et je me suis dit : “il faut que l’on fasse la même chose en France !”.


Pourquoi avoir décidé de vous implanter à Bordeaux ?

Parce que c’est la ville d'où je viens ! Et, surtout, c’est une collectivité qui a bien voulu servir de structure test. C'est un combo gagnant-gagnant.


Quels ont été les freins à l'implémentation de ce projet ?

Si c’était à refaire, je referais tout pareil ! Cela s’est plutôt bien passé. Le principal frein, c’est le circuit de décision des collectivités et des entreprises. J’ai levé des subventions dans un temps très court. Mais pour implanter des cendriers sur voie publique (arrêts de bus et rues), il faut passer par un marché public, recueillir des autorisations... Des partenaires publics et privés se sont impliqués. Les contraintes sont d’ordre légal. D’autant que l’on partait de zéro puisque la solution n’existait pas et peu de travaux existaient sur le recyclage des déchets de mégots.


Quel est le business model d'EcoMégot ?

Nous commercialisons notre solution à des entreprises privées, des campus, des banques et des collectivités comme Bordeaux, mais aussi Lyon, où nous avons une antenne, ou Meaux. Nous vendons également d'autres prestations lors d'événements, comme les festivals : des journées de collecte, de la sensibilisation, l'installation de cendriers et d'espaces fumeurs. Notre but est d’abord de créer 20 emplois d’ici à 3 ans, sans être dépendants des subventions. Pour le moment, nous sommes trois associés et 4 salariés.


À quel stade de développement est la société, quelles ambitions pour EcoMégot ?

Nous sommes en cours de dépôt d'un brevet pour une deuxième voie de recyclage des mégots. Par ailleurs, nous sommes en train de changer d’échelle. Nous allons ouvrir plusieurs antennes en France, notamment en région PACA, Ile-de-France et à Lille. Autre défi de l’année : finaliser notre levée de fonds. Pour le futur, nous sommes imaginons aussi d’autres activités de collectes de proximité, et pourquoi pas un développement à l’international, en commençant par Monaco, la Belgique et les Pays-Bas.


Qu’attendez-vous du World Impact Summit ?

Nous avons un enjeu d’ancrage : nous sommes Bordelais et fiers de l’être ! Nous avons été soutenus par Bordeaux Métropole. C’est un moyen de remercier tout le monde. Le World Impact Summit est un événement de sensibilisation citoyenne où nous avons un stand, nous allons également intervenir à des conférences. Ensuite, c’est un moyen d’asseoir notre position d’expert en tant qu’entrepreneur social, avec un enjeu d’image. C’est une évidence que l’on y soit !


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Réalisation : Sans A_

Frédéric GUERINEAU

Directeur #TalentManagement, Marque Employeur et Diversité Inclusion ✳️ Head of Talent Management, Employer Branding and D & i ✳️ Générale d'optique et Grandoptical ✳️ EssilorLuxottica Optical

5 ans

Très beau projet, très belle idée, en particulier quand on est non fumeur ! Erwin : Bravo et belle réussite à toi !

Cécile Briançon

Responsable Influence chez moonlike - Groupe Australie.GAD

5 ans

Retrouvez cette aventure sur LITA.co :)

Isabelle Michaud

Conseils R.S.E sur mesure & ludiques |🎯 Renforcer et faciliter l'engagement social & environnemental des PME, TPE et indépendants | B Leader

5 ans

Génial ce projet, notamment par sa vision large du problème qui va de l'éducation du citoyen à la gestion des pollutions ! Belle vie à EcoMégot ! Bientôt à Toulouse ?

Nathalie Donzeau

Rédactrice web éco-responsable 🌍 Fais de ta RSE une priorité ✍ Newsletters I Article de blog I Accompagnement Réflexe Recyclage ♻️

5 ans

Les mégots, un vrai fléau ! Super initiative 👍

Eric LAURENT 🌱

Participer à l'émergence d'une société plus sobre, moins carbonnée et plus solidaire

5 ans

Bravo et... bravo de ne pas oublier le volet sensibilisation, je vois tellement de mégots à moins d'un mètre d'une poubelle

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