Rencontre avec le Dr De Gautard, des débuts de l'échographie à aujourd'hui
En tant que structure à taille humaine, nous mettons un point d’honneur à valoriser notre équipe composée de secrétaires médicales, techniciens en imagerie et médecins FMH qui travaillent main dans la main pour offrir à nos patients et patientes l’accompagnement ainsi que les soins dont ils ont besoin.
Afin de vous permettre de découvrir qui se cache derrière notre centre d’imagerie médicale, nous poursuivons notre série d’interview.
Aujourd’hui nous vous présentons Dr René De Gautard, l’un de nos médecins radiologues FMH et échographistes. Arrivant doucement au terme de sa carrière, son témoignage en est d’autant plus riche d’enseignements et d’expériences. Nous vous laissons le découvrir.
Est-ce que la médecine a toujours été un rêve d’enfant ?
Non, mon envie est venue de par les personnes rencontrées pendant mon enfance, les livres que j’ai pu lire. Il s’agit d’une conjonction de ces différents éléments. J’ai eu la chance de rencontrer des gens extraordinaires qui étaient passionnés à la fois de montagne, de ski et de médecine. Ils ont éveillé en moi un intérêt pour ces trois domaines.
Une fois le choix de la médecine acté, pourquoi avoir ensuite choisi de vous spécialiser dans la radiologie ?
J’ai toujours eu l’idée de la radiologie derrière la tête. Mais ce choix a véritablement été influencé par les personnes rencontrées en stage et pendant mes études à Lausanne. J’étais fasciné par des professeurs brillants, au savoir encyclopédique qui ont su me transmettre leur passion de la radiologie.
En médecine, et de façon générale d’ailleurs, les modèles sont très importants. Ils jouent un rôle clé dans notre parcours professionnel.
Aujourd’hui j’adore transmettre mes connaissances. J’espère être moi-même un modèle pour d’autres personnes.
Avez-vous suivi toutes vos études en Suisse ?
Non, j’ai eu la chance de voyager et d’ouvrir mes horizons. Un ami avec lequel j’ai réalisé mes études de médecine à Lausanne est parti aux Etats-Unis, dans le Connecticut. Grâce à lui, j’ai obtenu une place dans ce même hôpital dans lequel j’ai réalisé un premier stage.
J’ai également de la famille au Canada, à Montréal. Cela m’a poussé à y passer un certain temps et à découvrir comment se pratique la médecine en dehors de la Suisse.
Après avoir autant voyagé, quelle est votre vision de la radiologie en Suisse ?
À l’époque, il y avait des divergences importantes entre la pratique de la radiologie en Suisse et aux USA. Aujourd’hui, la différence est moins marquée. La Suisse a rattrapé les modèles d’organisation américains.
Pendant longtemps, la structure hiérarchique et organisationnelle helvétique était plus ancienne. Les américains, eux, avaient une organisation plus collégiale, plus dynamique. Je retrouve aujourd’hui des similitudes.
Dans le domaine de la radiologie, quelle est votre spécialité ?
Au fil du temps, je me suis consacré à l’échographie. Cela a commencé à l’hôpital, lorsque le Professeur Wettstein m’a demandé de reprendre l’unité d’échographie. Je le remercie de sa confiance, car je me suis véritablement épanoui dans cette spécialité.
En échographie, la clinique joue un rôle très important dans l’approche du patient. C'est-à-dire qu’elle mélange d’autres approches que la radiologie.
Y a-t-il des domaines de l’échographie qui vous intéressent particulièrement ?
J’ai effectivement développé quelques spécialités. J’aime par exemple beaucoup l’examen des muscles et tendons, notamment les problèmes sportifs et articulaires. Les pathologies digestives et thyroïdiennes m’intéressent également grandement.
Encore une fois, ces appétences sont le fruit de rencontres et de personnes clés dans mon histoire. Lorsque je travaillais à l’hôpital cantonal, j’avais des amis en orthopédie et en médecine du sport. Ils ont joué un rôle déterminant, car ils étaient très demandeurs et cherchaient sans arrêt de nouvelles possibilités offertes par l’échographie. Ceci a permis de grands développements de cette technique.
Je peux faire le même constat au niveau de la thyroïde. Je travaillais avec le Professeur Burger qui m’a beaucoup stimulé. Grâce à lui, je me suis rendu à Copenhague ou encore à Paris pour rencontrer des spécialistes.
Justement, en parlant de développements techniques, quelles ont été les grandes avancées dont vous avez pu être témoin au cours de votre carrière ?
L’échographie a moins évolué que l’IRM ou le scanner par exemple. La technologie physique permet en effet plus d’améliorations que les ultrasons. Mais la qualité de l’image échographique a été révolutionnée au fil des années. Entre les années 84, lorsque j’ai commencé, et aujourd’hui, il y a eu de grands bouleversements.
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J’ai eu la chance de participer à certains de ces développements. Je me suis notamment rendu à San Francisco, en compagnie des responsables de l’échographie de Lausanne et Zurich, pour rencontrer une entreprise qui était alors leader mondial en échographie. Nous avions observé un défaut dans l’un de leurs appareils et nous sommes allés à la rencontre du directeur, de l’ingénieur-concepteur et des techniciens, afin de leur remonter nos observations. Ce fut un grand moment de mon parcours professionnel !
L’échographie vit de nos jours un développement très universel dans les différentes spécialités. Il y a donc beaucoup de jeunes en formation, que ce soit en médecine interne, aux soins intensifs ou en rhumatologie. De nombreuses possibilités sont offertes par cette technique.
On parle aujourd’hui de plus en plus d’Intelligence Artificielle dans le cadre de la médecine, et notamment de la radiologie. Quel est votre avis sur le sujet ?
Selon moi, l’Intelligence Artificielle va être une grande aide pour la médecine. C’est d’ailleurs déjà le cas pour les internistes qui l’utilisent par exemple beaucoup aux urgences. L’IA aide à garder un schéma d’analyse.
Bien sûr, cela va changer l’approche de la radiologie. Mais cette approche est en révolution depuis 50 ans.
Certains radiologues n’ont aujourd’hui plus beaucoup de contacts avec leurs patients. Ils sont pris derrière leur écran et n’ont pas le temps de faire autre chose. L’Intelligence Artificielle doit être un soutien pour permettre de recréer ce contact. Et ainsi obtenir des informations qui ne sont pas visibles à l’image, mais uniquement dans l’échange entre le patient et le spécialiste.
Vous parlez de la relation entre le patient et le spécialiste. Est-ce un facteur important en échographie ?
L’échographie permet une relation médecin-patient très directe. Et elle joue un rôle primordial, beaucoup plus que dans les autres spécialités de radiologie. Le patient guide le spécialiste : c’est un point fondamental dans l’ensemble de l’approche de l’échographie.
L’imagerie nous donne une observation. Mais cette observation n’est rien sans le contexte, le “pourquoi”, l’histoire du patient. Le rôle du radiologue est donc de le mettre sur le bon chemin en lui offrant une écoute attentive et bienveillante. Il doit pouvoir s’exprimer et réveiller son dialogue intérieur, afin de définir et expliquer concrètement les symptômes qui lui posent problème. Et ceci est uniquement possible en instaurant un climat de confiance.
L’examen échographique commence lorsque le patient entre dans la pièce : on observe comment il marche, comment il nous parle. Tous ces éléments font partie intégrante du puzzle.
Après avoir travaillé dans des hôpitaux, des grandes cliniques, quel est selon vous l’avantage de travailler dans une plus petite structure telle que Medimage ?
J’aime le travail d’équipe. J’aurais pu faire le choix de m’installer en cabinet privé ou dans un petit groupe, mais cela ne m’intéressait pas. J’ai alors préféré rejoindre une structure plus familiale telle que Medimage, qui me permet de garder cet esprit de travail collégial.
J’approche aujourd’hui de l’âge de la retraite, et Medimage m’apporte un certain confort dans ma pratique. J’y suis comme dans un cocon. Cette petite structure offre l’avantage de pouvoir garder une vie de famille à côté, de ne pas avoir de jours de garde, de piquets. C’est une qualité de vie que j’apprécie aujourd’hui.
Arrivant bientôt au terme de cette belle et longue carrière, aimeriez-vous revenir sur des souvenirs marquants ?
Les étapes marquantes de mon parcours sont d’abord mon diplôme de médecine, puis le diplôme américain réalisé dans la foulée. J’ai eu l’impression que le monde s’ouvrait à moi, que j’allais pouvoir réaliser des choses fantastiques !
Je retiens également ma nomination de médecin adjoint aux HUG. C’est le Professeur Müller qui m’a donné cette opportunité et je lui en suis très reconnaissant. D’autant plus qu’il s’agissait à cette époque d’une figure marquante dans cet hôpital, un vrai leader.
Aimeriez-vous transmettre un message aux jeunes générations, aux étudiants en médecine, qui prendront peut-être un jour votre relève ?
Mon message est simple : aimer et avoir confiance !
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Nous remercions chaleureusement le Dr De Gautard pour son partage enrichissant. Nous espérons que vous avez apprécié découvrir son parcours, ses activités et spécialités.
N’hésitez pas à nous suivre sur nos différents réseaux sociaux afin de ne pas manquer les prochains témoignages de nos médecins et membres de notre équipe.
A bientôt,
L’équipe Medimage
Référente scanner Hirslanden clinique des Grangettes, Genève
2 ansTrès grand homme! humain et très bon surtout en échographie.
Technicienne en Imagerie Médicale chez groupe 3R. Référente IA au CIO
2 ansUn médecin comme on n'en fait plus! Pédagogue, bienveillant, humble et a l'écoute de ses patients, un vrai plaisir de pouvoir travailler avec lui.
Maître d’enseignement
2 ansTout simplement le meilleur!!
Radiologue FMH at Medimage
2 ansJ'ai la chance de pouvoir suivre Dr De Gautard dans sa pratique quotidienne et de m'imprégner de son riche parcours ! On ne finit jamais d'apprendre dans ce domaine.