Retrouvailles avec une héroïne fondatrice de mon univers.

Retrouvailles avec une héroïne fondatrice de mon univers.

Le destin m’envoie souvent de jolis signes.

Et cela me rappelle que mon travail et mes convictions trouvent leurs fondations dans mon enfance.


Je suis tombée par hasard cette semaine sur le premier tome de la BD « Les passagers du vent » de François Bourgeon dans une boîte à livres.

Un bijou d’orfèvrerie !


Ce que je dois à Monsieur Bourgeon… C’est énorme !


Cette histoire, je l’aurai lue et relue.


Je ne pouvais deviner, à l’époque, que ce récit façonnerait ma vision de la masculinité et de la féminité.

Et que s’y trouveraient nuances et intelligence de toutes sortes qui m’amèneraient, par le biais de la fiction historique, à faire miennes des  convictions dont je n’avais pas encore conscience.


J’ai bien dû commencer à la lire vers l’âge de huit ans cette histoire.

Je me souviens d’ailleurs avoir retenu les numéros de pages qui, par leur violence réaliste, ne me permettait pas de supporter certaines cases dessinées.

En même temps, j’étais absolument fascinée par cette violence, à la fois verbale et physique.


Il faut rajouter à cela le fait que le lectorat de base ciblait certainement plus l’amateur de BD qui apprécie les corps sexy que la petite fille à qui ses parents autorisent toutes les lectures (une chance pour moi !).

Mais bien au-delà du plaisir des yeux, d’une manière tout à fait évidente, il y avait l’idée maîtresse que la volonté de s’en sortir et la résilience n’ont pas de genre.

Le fait que le personnage principal soit une héroïne, plongée dans une tranche d’histoire où émergeaient spontanément bien peu de modèles féminins puissants était déjà, en soi, une surprise.

A l’époque où mes copines d’école me parlaient de leurs héroïnes Disney, je me sentais en sacré décalage d’idées. Les Cendrillon, Aurore, Ariel, Jasmine, en comparaison, ne trouvaient franchement pas grâce à mes yeux.

Moi, je rêvais de cette Isa, figure positive de l’affirmation de soi, sans aucun doute plus confidentielle que les « main stream » mais qui avait si bien influencé ma perception en devenir d’une féminité infiniment plus ouverte et diversifiée.


Cette jeune-femme, à peine plus âgée que moi, passait par des épreuves dont on ne se relève qu’avec une force mentale qui dépasse l’entendement :

Une usurpation d’identité

Un secret trop lourd à porter

Le joug sans pitié de la religion

Un viol collectif

L’absence totale d’une figure tutélaire à l’écoute

Un monde fait par et pour les hommes….


Malgré tout, elle devient maître de son destin, prend des décisions hors des sentiers battus, décide d’aimer qui elle veut, assume ses idées et son corps, se défend par les mots et les armes, s’entoure d’amis peu communs : des hommes qui acceptent plus ou moins son autorité et surtout d’autres femmes qui sont, elles aussi, des modèles de courage et de ténacité.

Loin d’être un mec à qui on aurait rajouté des seins, ce personnage atypique est d’une sensualité et d’une liberté à toute épreuve.

Sa force est de ne pas être inattaquable à tout point de vue.

En effet, elle peut aussi être sacrément butée, pessimiste, amère, hargneuse et même cruelle.

En réalité, elle est forte malgré qu’elle soit une femme et surtout parce qu’elle est une femme.

Les épreuves font d’elle une survivante. Non une victime.

Il y aurait encore tant à dire sur elle et sur ce récit qui est un véritable chef d’oeuvre.

Outre le fond, la forme est juste magnifique !

Il y a surtout ce que j’aimerais vous dire : qu’à l’époque (les années 80), on n’en voyait pas beaucoup des personnages féminins se définissant hors des normes en vigueur.

Je ne pouvais pas encore découvrir la figure héroïque émergente qui allait carrément changer le paysage cinématographique, celui d’Ellen Ripley dans « Alien » mais ça, c’est une autre histoire qui pourrait bien faire l’objet/sujet d’un autre post…

Je me réjouis depuis lors de voir émerger des héroïnes de fiction incarnant le féminin dans des rôles tellement plus valorisants que celui de faire-valoir, tout juste bonnes à faire « joli » dans le récit.

Et vous, quelles sont les figures féminines et masculines de fiction qui ont marqué votre destinée ?


Si vous ne me connaissez pas encore, je m’appelle Eléonore Dumont et j’élève mes clients par le biais de mes portraits.

#art #reflexion #empowerment



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