Review / ARQ
En ce moment j'ai pas mal bourlingué sur Netflix.
Et on y découvre joyeusement un pan de cinéma très intéressant. Pourquoi ? Parce que la Maison Rouge développe via ses réseaux de production toute une fange du cinéma de genre inexploité par ailleurs dans les productions américaines classiques. Un bel exemple en est PREDESTINATION, un superbe film de Time Loop passé complètement inaperçu dans les salles obscures. Et avec la pub faite autour de BRIGHT (on y reviendra) et de OKJA à Cannes, le site de streaming est entré dans une nouvelle ère.
Et du coup, en fouillant un peu, on trouve des perles. Comme ARQ.
ARQ n'est pas le film de l'année, mais se défend bien. Le film nous propose de suivre un personnage, dont on ne sait rien au début de l'intrigue. L'univers post-apocalpytique est minimaliste car tout se passe (à l'exception d'une scène) dans la même maison (couloirs, cuisine, cave, chambre...). On ne nous dit rien de l'univers mais on glane quelques infos au fil des dialogues : air non respirable sans masque à l'extérieur, crise alimentaire globale, guerre entre TAURUS (une multinationale militariste) et le BLOC (l'Alliance Rebelle locale), deux trois autres infos géopolitiques...
Du coup, on se retrouve pris dans une forme d'enquête dans l'intrigue du film pour comprendre les motivations de chaque personnage ce qui est toujours une bonne idée car elle a le mérite d'impliquer le spectateur. Un spectateur qui n'est d'ailleurs pas pris pour un flan avec une intrigue d'une efficace simplicité : le héros et une femme se réveillent dans sa chambre dont la porte est enfoncée par des personnages portant masque à gaz et les interrogeant. Puis le héros est tué... et se réveille dans son lit dans la même circonstance que précédemment.
On a donc affaire à une time loop, avec la même journée se répétant (plus exactement les mêmes 6 heures), une chose convenue mais néanmoins intéressante. Pour rendre ça intéressant, l'idée du film est simple : à la seule "réussite" des personnages principaux dans leur quête digne d'un supplice de Sisyphe ARQ nous propose de suivre le retour à la conscience des personnages et nous propose de continuer la quête à l'information (qui sont les persos, c'est quoi ce bordel, pourquoi eux, pourquoi la boucle temporelle...).
Bref, dans son esthétique et sa façon d'aborder la thématique de la boucle temporelle, ARQ propose un cinéma intéressant, qui demande de s'investir. La fin est satisfaisante, le développement ne souffre pas trop de la comparaison avec les grosses productions, les acteurs (aucune star au casting) font le job et rajoutent par leur relative anonymat au côté probable et réaliste du film ainsi qu'à l'implication du spectateur.
Voilà un très bon métrage à se passer vite !