Riches heures #19 : Faux-plats et ascension(s), quand le voyage nous fait.
De Nicolas Bouvier nous avons reçu " Nous ne faisons pas le voyage, c'est le voyage qui nous fait.", un bagage pour rencontrer l'inattendu là où ne l'attendrions pas. Là où parfois il nous faut l'attendrir, tant il est rude. Sortir de sa caverne pour parfois buter sur d'autres en bout d'impasse et devant l'alternative qu'est l'ascension. Les humanités grandeur nature quand les œuvres d'art, les artistes et les créatifs culturels, les médiateurs culturels et les facilitateurs de réciprocité, se prennent les pieds dans la toile, dans les filets, dans la faune et parfois plus d'un après-midi. Drôle de genre que d'arpenter, les faux-plats ou de s'engager dans l'ascension. Par goût de la facétie, nous ne négligerons pas le contournement et le détournement qui peuvent donner des couleurs au clair - obscure. Plus par confiance en l'intuition partagée, un outil citoyen, que par défiance à l'égard des savoirs des "sachants", partage de ce voyage en lecture - écriture immersive dans les œuvres du peintre Paul Vergier. " Paul Vergier Aussichtslos" (* désespéré). Une exposition du 9 juillet jusqu'au 28 août en La Maison de la Tour / Le cube à Valaurie en Drôme provençale, Canton de Grignan, propices aux écritures, lectures, réécritures et autres essaimages. Un atelier d'écriture, en la Maison de la Tour, en immersion dans les œuvres exposées, met en mots une réciprocité de "lectants" offerte à l'artiste peintre - coloriste en une ultime visite avant un décrochage que nous voulions doux, amorti et fécond.
Pour l'auteur de ces lignes, mieux qu'une quadrature du cercle, les cinq doigts de la main
Un manifeste bienvenu.
"Osons les territoires", un manifeste qui sortira fin août, édité par Les éditions du Pommier, filiale du groupe d'édition Humensis (Belin et autres), ont proposé de publier dans leur collection Manifestes, un résumé du cahier de propositions, ce que la Fabrique des transitions a accepté avec grand plaisir, désireuse de partager le plus largement possible ses réflexions collectives. Ce Manifeste, "osons les territoires", sort en librairie à la fin du mois d'Août, au prix de 3,5 euros. Il est déjà en prévente à l'adresse suivante: https://www.editions-lepommier.fr/osons-les-territoires#anchor1
Voici comment l'éditeur présente l'ouvrage, qui s'inscrit dans la droite ligne de la Charte fondatrice de la Fabrique des transitions:
"Selon Albert Einstein, « nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés ». Pour le collectif « Osons les territoires », là est la clé : c’est tout le système de pensée sur l’économie, la gouvernance, le droit, les relations entre sociétés, humains et biosphère, qu’il convient de transformer.
Dans notre modernité, l’efficacité opérationnelle, la spécialisation et la séparation en sont venus à produire des effets délétères. Aux origines des crises contemporaines ? Une crise plus ancienne et profonde : celle des relations. Mais comment refonder une modernité qui proposerait au contraire de tisser des liens ? Quelles doctrines, quels acteurs former pour inventer une nouvelle éthique et une nouvelle gouvernance ?
Dans ce manifeste, le collectif a décidé de relever le gant en proposant une boussole et des réformes à engager d’urgence. Et c’est parce que les territoires sont l’espace par excellence des relations qu’ils sont ici au cœur de sa réflexion."
Le Dépassement dans l'aire du temps.
Là où le plus petit donne à voir le plus grand que soi, la culture des autres y trouve droit de cité.
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Pour ce qui se lira comme un "merci" à l'artiste, à Paul Vergier, avant le décrochage.
Deux regards, celui d'un coloriste français instruit par ailleurs du romantisme et celui d'un photographe toscan pour inviter un tiers, Longare la ville jumelle de Valaurie. Invitation, en directe et en différé, à ces émotions partagées qui débordent des cadres et s'évadent des accrochages, les uns à la Maison de la Tour jusqu'au 29 août, les autres plus éphémères, passés – 11 - 18 août - au Temple à Nyons. Deux maisons où l'esprit des lieux se laisse aborder, à Valaurie par des escaliers, quand au temple de Nyons l'accès est de plain-pied, mais pas dépourvu de courants ascendants. Levons les yeux!
Par les yeux toscans de “Sidi” Luciano et de Grazziella, l’œuvre du peintre Paul Verdier, quand bien même il peint des films, ces œuvres ne sont pas photographies, cependant le regard s'y abime “désespéré”, autant que l'esprit y cherche des issues.
La recouverte, la "découvrance" du réel par le peintre et par le photographe nous offrent des écrans – béances où la désespérance cherche des alliances dans un hors-champ qui nous parlerait.
La voracité de l'oiseau blanc et sa proie, le foisonnement végétal, ne nous disent rien de l'envol. L'envol possible d'un vainqueur de ce combat de titans, mais vers où?
D'un désastre plus qu'annoncé, l’œuvre d'art, en lecture et écriture immersive, en cette mezzanine de la Maison de la Tour, ces lignes en écho aux cavernes suggérées par plusieurs œuvres du peintre, nous confirmeraient que “L'encre serait de l'ombre.”
Plus ou moins nettoyée, l’œuvre – palimpseste - à l'épluchage amène à la désolation ou à la consolation, La chair à vif confirme qu'il y a corps. Accord?
Dans le dossier de l'artiste, “Aussichtslos”, documenté, les films plastiques y figurent avec le désastre de Fukushima, c'est dire combien “les correspondances” débordent du Canton de Grignan. Entre les transparences et les films qui font écran, nous entrevoyons comme une “Ruine d'avenir” un Musée de la mémoire agricole pas vraiment emballé par ces films là. Pas plus que nous verrions des crocodiles dans la Berre, bien que les minotiers y fassent belles farines, il nous faut regarder la face enfarinée, les célébrations, l'esthétisation, la commémoration, la patrimonialisation, comme autant de voracités à l’œuvre, quand l'esprit des lieux voudrait qu'ici la paix niche. Aire de repos entre les frontières? Navigations? Correspondances affranchies?
“Ci-gît l'amer. Guérir du ressentiment”. Guérir de l'humiliation en nous souvenant de nos défaites.
En écriture des émotions, l'exploration des frontières entre les sentiments mêlés et les faits qui résistent, le partage s'impose d'art d'art. Faire du commun serait heureusement à l’œuvre.
“Si ça se trouve, petit, dedans mon dos, il y a des ailes .…” Henri Tachan.
L'oiseau blanc, la recouverte, le recouvrement, la découvrance, l'envolée peut-être?
De Nicolas Bouvier nous avons reçu " Nous ne faisons pas le voyage, c'est le voyage qui nous fait.", un bagage pour rencontrer l'inattendu là où ne l'attendrions pas. Là où parfois il nous faut l'attendrir, tant il est rude.
Bienvenue aux désespérés, c'est le voyage qui nous fait, les arts au sang froid lézardent et fissurent le fatalisme et la neutralité morale, le tiers manquant étant affaire d'artistes et pas seulement que d'arts tristes...
Bienvenue en RELIANCE 2010 2024 - boostée 2022 2024, l'inattendu (d)étonne!