#Rio2016: Hommage à nos Sportifs de Haut Niveau

Il y a ceux qui reviendront de Rio2016 avec une médaille et ceux qui reviendront sans.
Il y a ceux qui auront eu leur « heure de gloire » et ceux qui auront
« simplement » participé. Et il y a aussi celles et ceux qui se seront battus quatre années durant pour obtenir leur qualification pour les Jeux, en vain.

Ces destins croisés ont pourtant tous un point commun : lorsque les caméras s’éteindront, que les médias auront quitté Ipanema et Copacabana, beaucoup de ces athlètes repartiront au charbon.Pour les plus
« chanceux » ce sera sur un mode Métro, Boulot… JO (double projet… ou double emploi !) et pour les autres (4 sportifs de haut niveau sur 10 vivent en deçà du seuil de pauvreté) le retour aux galères du quotidien.

Cet état de fait, récemment mis en lumière dans un reportage de France2 (« JO : la gloire et la galère »), reste cependant peu connu du grand public. Nombreux sommes-nous à suivre et à nous enthousiasmer aux exploits de nos champions (plus de 34 millions de téléspectateurs en audience cumulée sur France Télévision à date), mais combien d’entre nous sommes conscients des difficultés quotidiennes de ces champions ?

Pour la majorité d’entre eux, la réalité du retour ne sera pas : « comment faire mieux lors de la prochaine compétition ? » mais plutôt « comment vais-je demain remplir mon frigo ? ».

 Certes, des actions ont vu le jour comme la loi, à l’initiative de Thierry Braillard, Secrétaire d’Etat aux Sports, visant à protéger les sportifs de haut niveau mais est-ce suffisant ?

Comment expliquer que ces athlètes qui s’entrainent sans relâche ne bénéficient pas d’une situation comparable à celles des autres athlètes européens.

Comment expliquer (même si nos sportifs ne sont pas les plus mal lotis des nations « majeures ») qu’une médaille d’or rapporte 50.000 euros à nos athlètes alors que pour les athlètes italiens, une médaille du même métal rapporte trois fois plus ?

Comment expliquer que certaines fédérations obligent leurs athlètes à payer leurs déplacements ? Pourquoi certains athlètes sont dans l’obligation de recourir au financement participatif pour financer leur saison ou acquérir l’équipement nécessaire à la pratique ?

Beaucoup de questions pour peu de réponses.

L’heure du bilan sportif de ces Jeux sonnera bientôt ; Fédérations, Ministère des Sports, entraineurs, préparateurs, … feront leur autocritique sur ce qui a fonctionné et sur ce qui devra être corrigé pour les prochaines échéances.
Les médias se feront l’écho des succès et des échecs, glorifieront les médaillés et pointeront du doigt celles et ceux qui sont « passés au travers ».

Et nous, simples spectateurs avertis (ou pas ?), referons l’histoire entre collègues ou entre amis.

Avant donc de nous lancer dans une critique (pas toujours constructive) car je sais que nous le ferons (au même titre qu’il y a 60 millions de sélectionneurs en France, il y a 60 millions d’entraineurs !), réfléchissons aux conditions dans lesquelles ces sportifs se sont préparés à « l’échéance d’une
vie ».

 Nous n’en serons que plus tolérants avec celles et ceux qui reviendront de Rio sans médaille, plus admiratifs de celles et ceux qui en reviendront avec une médaille… et au soutien de celles et ceux qui préparent Pyongyang (JO d’hiver 2018) et Tokyo2020.

Et n’hésitez pas à partager ce billet avec vos amis/collègues entraineurs ! 

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