Rond-points et politiques circulaires ?

Le rond-point, au départ une place ronde, aujourd'hui essentiellement assimilé à un carrefour giratoire (ou tourne-à-gauche en France) serait d'origine Parisienne, aménagement tentant de fluidifier le trafic d'une ville engorgée par une circulation anarchique. Aujourd'hui, la France regorge de rond-points, des grands avenues aux plus petites routes campagnardes, des plus utiles aux plus anecdotiques,voire ubuesquement surréalistes. Ces infrastructures ralentissent la vitesse de circulation à des embranchements potentiellement dangereux, redistribuent plus fluidement que des stops ou feux alternés des flux de véhicules irascibles sur différents axes. Ces dernières semaines, des milliers de petits ou grands cercles ont été le principal champ de manœuvre de mouvements sociaux teintés de jaune, avec blocages, filtrages, espaces de dialogue, ou de tension, parfois laboratoires politiques de nouveaux réseaux de résistance, non ou peu hiérarchisés... Ces lieux circulatoires intermédiaires sont devenus, sans le vouloir, et certainement sans le savoir, de véritables Tiers-lieux à ciel ouvert. Les tiers-lieux, comme le Tiers Paysage de Gilles Clément étant inspirés de la Révolution Française, les Tiers états, " Espace n'exprimant ni le pouvoir, ni la soumission au pouvoir". Espaces où il est donc possible de re-construire autrement de nouvelles politiques participatives plus horizontales, en théorie et dans l'idéal. Les mouvements contestataires tournent-ils pour autant en rond ?

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