S2 - Ep. 6 - l'actu politique du 13 décembre 2024
🗞️ L'ÉDITO
🔍 DÉCRYPTAGE
François Bayrou, un chantre de la doxa budgétaire…
Il prône depuis deux décennies le retour à l’équilibre des finances publiques. En 2007 et 2012, son programme pour l’élection présidentielle prévoyait d’inscrire la fameuse « règle d’or » budgétaire dans le marbre de la Constitution.
Avec une dette publique frôlant les 3 228 milliards d'euros, le sujet est plus que d'actualité. La taxation des superprofits proposé par le groupe MoDem à l'Assemblée nationale et au Sénat, un premier pas vers le redressement des finances publiques ? En tout état de cause, une mesure du «radical centrisme».
Professeur agrégé en lettres classiques, l'éducation, c'est aussi un peu le cheval de bataille de François Bayrou.
Pour les plus jeunes d’entre nous, en 1993, il était ministre de l’Éducation et se lance dans la réforme du financement des écoles privées. Il se prend une claque (😉) avec des manifestations pour l’école laïque. Mais côté réussite, il parvient à diversifier le bac et à introduire les langues vivantes dès l’école primaire. Un petit coup de pouce à l'éducation, malgré un tsunami de protestations !
La proportionnelle aux législatives
François Bayrou milite depuis 20 ans, pour l’introduction d’une part de proportionnelle aux élections législatives. Inscrite dans son programme Présidentiel en 2007 et en 2012, et condition posée pour son alliance avec Emmanuel Macron en 2017, le groupe Démocrate avait en 2022 déposé une proposition de loi en ce sens. Un combat d’actualité ? La question est rouverte, à l’heure où le scrutin majoritaire ne semble plus pouvoir garantir une majorité stable. Un chemin vers des logiques d’alliances plutôt que d’oppositions ? Avec la multiplication des partis (11 groupes politiques réunis au sein de 3 coalitions à l’Assemblée), et l’instabilité institutionnelle actuelle, la proportionnelle pourrait recueillir un large soutien politique, mais aussi populaire. Chiche ?
La retraite par points
Mesure totem du programme du NFP, la révision de la réforme des retraites ne fait a priori pas partie de la feuille de route du nouveau locataire de Matignon. Mais qu’importe, les élus de Gauche ne manqueront pas de rappeler à François Bayrou ses propres mots selon lesquels « une autre réforme [des retraites] était possible ». Et pour cause, le patron du MoDem a toujours été un ardent défenseur d’un système de retraite « par points », qui figurait d’ailleurs dans ses programmes des présidentielles de 2007 et 2012. De là à rouvrir le dossier ? Point trop n’en faut…
Le non-usage de l’article 49 al 3 de la Constitution : la seule chance de survie du futur Gouvernement Bayrou ?
Contrairement à Michel Barnier, François Bayrou peut déjà se targuer de ne pas se voir opposé une censure a priori de la part de l’ensemble de la gauche – et donc du NFP.
Hormis LFI – qui a déjà annoncé le dépôt d’une motion de censure dans les jours à venir – les autres composantes du NFP dénoncent le choix d’Emmanuel Macron, s’inscrivent dans l’opposition au futur Gouvernement, mais ne s’engagent pas dans une censure a priori. Que ce soit du côté des Verts, du Parti Socialiste ou du PCF, tous reprennent en revanche le non-usage de l’article 49 al3 comme condition à l’enclenchement d’un dialogue avec l’actuel Premier Ministre.
On vous décrypte pourquoi c’est habile :
Reste à savoir comment un accord pourrait être trouvé entre les composantes du NFP hors LFI, le centre et les LR sur les textes financiers qui devraient être rediscutés début 2025…
En cas d’échec, François Bayrou retomberait dans le même schéma que celui dans lequel s’était enfermé Michel Barnier : l’utilisation du 49 al 3 avec un accord de non-censure du RN, qui a déjà annoncé qu’il ne censurerait pas a priori le gouvernement Bayrou… comme il l’avait déjà promis pour le Gouvernement Barnier avant de le faire tomber 3 mois plus tard. L’équation est encore plus complexe qu’il y a 3 mois…
💬 LA RÉPLIQUE
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