S'adapter pour mieux servir
Plusieurs diront, avec raison, qu’œuvrer dans un OBNL veut dire être constamment aux prises avec des tensions financières.
Pour ajouter à cette tension, le dernier budget provincial québécois confirme une tendance commencée il y a plusieurs années: le désengagement des gouvernements dans le financement des OBNL.
Pour s'adapter à cette pression financière, plusieurs OBNL doivent revoir régulièrement leur offre de services et faire des choix difficiles parfois douloureux pour continuer à offrir des services essentiels aux membres/clientèles. Le vrai défi est de définir ce qui est essentiel, de faire des choix et passer à l'action à partir de ces choix. Malheureusement, la pression et l'urgence des besoins font en sorte que plusieurs organismes ne prennent pas le recul nécessaire à cette réflexion et continuent à s'enliser dans leur combat pour leur survie.
Souvent ce sont les pressions financières qui poussent les OBNL à enclencher cet exercice de réflexion. Mais en y pensant bien, les organismes ne devraient-ils pas revoir régulièrement leur offre de services? Ne devraient-elles pas le faire afin de développer leur capacité s'adaptation et demeurer pertinents à l'environnement qui change constamment?
On connait bien les premières étapes de cette réflexion :
1. Revenir à la mission, à la raison d'être de l'organisme pour se recentrer et diminuer le plus possible l'éparpillement dans l'offres de services. Se rappeler pour qui l'organisme existe et pourquoi;
2. Resserrer les programmes ou services clés pour mieux les articuler afin d'en augmenter les impacts attendus;
J'en ajouterais les étapes suivantes :
3. Explorer le territoire desservi pour identifier et redécouvrir des organismes qui offrent des services similaires;
4. Commencer avec elles des conversations pouvant possiblement établir une base de travail dans le but créer des partenariats ayant comme objectif de réduire les dédoublements et renforcer les forces de chacun.
Ces conversations devrait aller au-delà d'échange de services administratifs, partage de locaux. Quoiqu'un début de collaboration à ne pas à négliger car il permet d'apprendre à se connaître et développer un lien de confiance, il faut pousser la conversation plus loin pour créer des partenariats concrets et solides.
Cette démarche d'ouverture pour être efficace et de longue portée doit remettre en question certains absolus tels que: "nous sommes les seuls à réellement comprendre les besoins de nos membres et de notre communauté", "notre façon d'intervenir est la meilleure", etc. Il est nécessaire d'ébranler certaines croyances pour s'adapter et offrir des services importants pour les membres, la clientèle et la communauté.
Quels seraient les résultats de cette réflexion, ces ouvertures, ces conversations? Possiblement des organismes plus forts, des meilleurs services et des communautés plus solides, plus vivants. J'utilise l'adverbe "possiblement", car ces démarches peuvent aussi rencontrer des portes fermées, des contraintes insurmontables et se heurter à des différences trop grandes. Je crois qu'il faut persister, une ouverture peut créer des opportunités inattendues.
Cette démarche est aussi important puisque les bailleurs de fonds posent de plus en plus des questions en ce sens. Ils ne veulent pas contribuer à plusieurs organismes qui offrent à peu près les mêmes services. Alors ne vaut-il pas mieux être prêt à faire cet exercice selon son propre rythme et sous nos conditions?
Sexologue, psychothérapeute, experte sexolégale, phalloclinicienne, hypnothérapeute, CRHA médiatrice accréditée et parajuriste senior
9 ansFélicitations Denise... très beau texte déclencheur de réflexions...