Sainte-Barbe, une icône fédératrice pour les travaux souterrains

Sainte-Barbe, une icône fédératrice pour les travaux souterrains

Sunday, December 4, the AL SADD tunnel team met around a meal to celebrate the day of St. Barbara.
This day so special for our miners could be celebrated here in DOHA.

 

Court historique:

Une statue de Sainte Barbe, patronne des mineurs, des artificiers et des pompiers, les mineurs préparent le 4 décembre, jour de la Sainte Barbe. Cette fête est l’une des dates les plus importantes du calendrier minier. De la légende à la tradition, Sainte-Barbe occupe, encore aujourd’hui, une place centrale dans la mémoire des mineurs. A l’occasion de la Fête de la Sainte-Barbe, de nombreuses animations sont programmées.

Qui est Sainte BARBE ?
Elle est la patronne de nombreuses corporations et métiers (artilleurs, artificiers, mineurs, carriers, sonneurs, carillonneurs et Sapeurs-Pompiers..)
Dans nos régions on l'invoque contre la foudre et la mort subite . Cette sainte serait née à Nicodémie, sur les bords de la mer de Marmara en Asie mineure (aujourd'hui Imzit).
Son père, un riche païen nommé Dioscure pour la soustraire à la propagande chretienne l'enferma dans une tour qui n'était éclairée que par deux fenêtres. Néanmoins grâce à un subterfuge, elle fut bâptisée et instruite par un prêtre, qui s'était fait passer pour un medecin . Pour manifester sa foi en la Saite-Trinité, elle aurais percé une troisiéme fenêtre dans sa tour .
Apprenant que sa fille, s'était convertie,Dioscure la menace de son épée, mais elle parvient à s'enfuir et se réfugie dans un richer qui s'entrouve miraculeusement pour l'abriter. Elle est dénoncée par un berger mouchard qui voit soudainement ses moutons se transformer en sauterelles pour son châtiment. Jetée en prison, La Sainte refuse d'abjurer le chrustianisme et d'épouser le païen que son père voulait lui imposer.
Elle est alors livrée au juge Marcien qui la met au suplice. Liée sur un chevalet elle est fouettée avec des nerfs de bœufs, puis déchirée avec des peignes de fer, roulée sur des tessons de poterie et brûlée avec des lames rougies au feu. Les bourreaux lui mutilent les seins et la proméne nue a travére la ville, mais un ange vient la couvrir d'un voile.
Pour en finir, son père lui tranche la tête. Le châtiment céleste ne tarde pas à s'abattre sur ce père denaturé. Il est frappé par la foudre et fut brûlé, et consumé sans laisser de cendres. Il ne restera rien de lui . Les historiens modernes considérent cette vie comme legendaire, mais pourtant un monastére d'Edesse au IVe siècle, la prend pour patronne. Au VIIe siècle, une basilique est dédiée à la Sainte-Patronne, au Caire, par les coptes, et une église en son honneur est construite à Constantinople.

A L'ORIGINE : UNE PURE TRADITION MINIÈRE

C'est au XVIIIème siècle que la croissance de l'exploitation des mines de houille a accéléré la diffusion du culte de la sainte. Malheureusement très peu de témoignages restent de cette époque. Des documents attestent cependant de la forte tradition de ce jour chômé par les mineurs et payé par les directeurs, en Normandie notamment (mines de charbon de Littry). Ils étaient si attachés à cette célébration qu'il fut impossible de les faire travailler le 4 décembre, même sous la pression révolutionnaire. Mais c'est au XIXème siècle, période de l'industrialisation des mines, que se répandent sur tout le territoire les traditions de la Sainte-Barbe. L'afflux d'une main-d’œuvre d'origine paysanne et de culture chrétienne surtout catholique – dans les grands bassins miniers y est pour beaucoup. Dans "La Vie Souterraine", ouvrage de référence sur l'univers de la mine, Louis Simonin raconte en 1867 la cérémonie qui suivit une explosion mortelle dans les mines de Saint-Etienne : « une statue de Sainte-Barbe fut solennellement installée à l'entrée de la principale galerie. […] Les mineurs imploraient la recommandation et la protection divine ». Il est curieux de noter que Germinal, écrit peu de temps après, ne fasse pas allusion au culte de Sainte-Barbe, pourtant incontournable pour qui s'intéresse à l'univers des Gueules Noires. Tout au long du XXème siècle, les mineurs français ont continué à célébrer et prier Barbe. Dans les années 70, le côté religieux était encore très fort. Croyants et même non-croyants se mettaient sous la protection de Sainte-Barbe, qui intercède auprès de Dieu pour mettre les mineurs à l'abri des accidents. Dans les bassins miniers français, jusqu'à la fermeture des dernières houillères, la fête de la Sainte-Barbe se déroulait ainsi :
• Elle était toujours précédée par une quinzaine de surtravail. C'étaient les "longues coupes" avec parfois des nuits de sommeil de 4 heures, qui permettaient aux mineurs de doubler leur salaire. A l'époque, on y a réalisé les plus beaux records des houillères. • L'aspect religieux : messe et parfois procession derrière la statue ou la bannière de Sainte-Barbe. Les directeurs, ingénieurs, contremaîtres et mineurs sont tous réunis, plus ou moins sur un même pied d'égalité, autour du culte de la sainte. • L'aspect laïc et festif : après les cérémonies officielles, les mineurs fêtent "entre eux" la journée en dansant, buvant, chantant… La journée est chômée et payée sous forme de "gratification". Avec l'immigration de mineurs étrangers à culture musulmane (ou d'autres religions) ainsi qu'avec la transformation sociale et politique des ouvriers, la sainte s'est transformée en un objet fédérateur et de revendications syndicales. Les traditions laïques du 4 décembre ont perduré mais le rituel catholique a peu à peu disparu. Le côté festif a cependant pris plus de place, avec des manifestations qui commencent dès la veille (mines du Gard par ex.). Les compagnies ont peu à peu renoncé à leur rôle dirigeant pour l'organisation de la journée. La messe autrefois obligatoire ne l'est plus, ou juste remplacée par une bénédiction. A la fin de l'ère du charbon en France, le clivage ouvriers/cadres est très prononcé : les mineurs font la fête entre eux, tandis que la direction organise un banquet pour ses cadres supérieurs. Le 4 décembre
est tout de même resté, jusqu'à la fin, une date de souvenir pour tous ceux qui sont morts au fond, le symbole d'une unité forte entre les hommes d'une même corporation si exposée et enfin l'occasion pour la direction de récompenser les meilleurs ouvriers de la mine. En 2006, la Sainte-Barbe "minière" est encore fêtée par certains retraités. Dans les Ardoisières d'Angers, une des dernières mines de France, le 4 décembre n'est plus qu'un jour férié parmi les autres, sans même l'organisation d'un pot pour l'occasion. Son culte fut pourtant très fervent autrefois, et ce depuis que les ardoisiers ont obtenu le statut de mineurs (1920 puis 1947), et non plus de carriers. S'il faut trouver une continuité logique dans les traditions de la Sainte-Barbe souterraine, c'est bien dans le monde des galeries et tunnels qu'il faut chercher…

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Adrian Orts

  • Un puits d’aération pour une carrière

    Un puits d’aération pour une carrière

    C’est au Nord-Ouest de la région Parisienne qu’une équipe de Spie batignolles TPCI s’active depuis le 1er juin, date de…

  • Percement de la galerie de liaison d’AL SADD (DOHA - Gold Line).

    Percement de la galerie de liaison d’AL SADD (DOHA - Gold Line).

    Vendredi 27 Janvier 2017, a eu lieu la dernière excavation conduisant au percement de la galerie de liaison d’AL SADD…

    2 commentaires
  • AL SADD STATION - GOLD LINE DOHA

    AL SADD STATION - GOLD LINE DOHA

    Spie Batignolles International is hard at work on the site AL SADD Station. The excavation is expected to begin this…

    6 commentaires
  • TPCI s’engage auprès de SBI à Doha (QATAR)

    TPCI s’engage auprès de SBI à Doha (QATAR)

    La Gold Line est la partie du projet de métro Qatari intégré dans le cadre de la « Vision 2030 ». La nouvelle ligne…

    1 commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets