Sans vérité, la réconciliation est impossible
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, je voulais vous expliquer comment, en tant qu’organisation et en tant que pays, nous progressons dans notre parcours de réconciliation. Il est toutefois difficile de parler de progrès quelques semaines seulement après l’horrible découverte des restes de 215 enfants disparus au pensionnat autochtone de Kamloops.
Nous regardons les paires de petites chaussures, les animaux en peluche et les fleurs placés en hommage à ces enfants à l’extérieur de l’école, ainsi que les démonstrations similaires de solidarité et de chagrin sur les marches des églises, des édifices municipaux et des lieux de rassemblement partout au Canada, et pensons à nos propres enfants. Nous imaginons qui étaient ces enfants et ce qu’ils auraient pu devenir. Des parents, des sœurs, des frères, des tantes et des oncles. Aujourd’hui, ils seraient des leaders et des aînés dans leur communauté et dans notre pays. De même, pendant que leurs familles et leurs communautés les pleurent, beaucoup d’autres enfants autochtones sont toujours portés disparus et n’ont pas été pris en compte.
Il est donc difficile de parler de progrès après un rappel si sévère que nous ne connaissons pas encore toute la vérité. Si nous ne connaissons pas la vérité et ne savons pas reconnaître ce qui s’est passé, comment pouvons-nous commencer à réparer les relations entre les peuples autochtones et non autochtones? Comment pouvons-nous instaurer la confiance, favoriser une meilleure compréhension et tracer la voie à suivre? Ces questions me troublent, et je sais qu’elles nous troublent tous.
Plus que jamais, nous devons connaître la vérité, être des alliés des peuples autochtones alors qu’ils recherchent la vérité et les soutenir en exigeant la vérité de ceux qui la détiennent. Tout le monde a un rôle à jouer dans la réconciliation, y compris les entreprises canadiennes. C’est dans cet esprit que je vous présente ce que nous avons fait pour approfondir notre compréhension de la vérité et progresser vers la réconciliation dans l’espoir que cela puisse montrer aux autres comment eux aussi peuvent travailler activement à l’atteinte de nos objectifs de réconciliation communs.
Il y a un an, dans le contexte de l’appel à l’action de la Commission de vérité et réconciliation no 92 demandant aux entreprises canadiennes de faire leur part, nous avons lancé notre Plan d’action pour la réconciliation : Tracer une voie commune pour la réconciliation. Il s’agissait du premier plan du genre créé par une entreprise canadienne et il a propulsé et guidé nos efforts au cours des 12 derniers mois.
Aujourd’hui, nous publions notre premier rapport annuel qui fait le suivi de nos progrès en matière d’éducation, d’inclusion, d’embauche et d’autonomisation économique : nos quatre piliers de la réconciliation. Nous faisons des progrès dans les quatre domaines et sommes en bonne voie d’atteindre la plupart de nos objectifs, ou nous les avons atteints, voire surpassés. Nous sommes cependant conscients que la réconciliation est un cheminement. Le chemin qui nous attend est délibéré, réfléchi et ne sera peut-être pas toujours facile. Pourtant, nous demeurons fermement engagés à maintenir la réconciliation au cœur de toutes nos décisions. Nous savons qu’ensemble, nous pouvons contribuer à bâtir une organisation équitable et un Canada équitable pour tous.
La pierre angulaire de notre Plan d’action pour la réconciliation est l’éducation : il est essentiel de faire connaître et de comprendre la vérité. Nous avons mis en place un programme de sensibilisation aux peuples autochtones obligatoire à l’échelle du Cabinet, qui a été très bien accueilli par notre équipe. Ce cours approfondi est devenu l’un des outils d’apprentissage en ligne préférés de nos gens. Bon nombre d’entre eux ont dit qu’il s’agissait d’un éveil à la véritable histoire de ce pays, aux répercussions multigénérationnelles de la colonisation et aux politiques européennes et canadiennes, et à la nécessité d’une véritable réconciliation.
Pour avoir une véritable réconciliation, notre organisation a besoin d’un changement culturel pour s’assurer qu’il y a une perspective et une représentation autochtones dans tout ce que nous faisons. Notre leadership doit refléter la diversité de notre organisation et des pays dans lesquels nous exerçons nos activités. Cela signifie que les Premières Nations, les Métis et les Inuits doivent représenter au moins 5 % de nos professionnels. Nous travaillons à atteindre cet objectif et nous nous efforçons d’avoir plus de leaders autochtones à tous les échelons du Cabinet. L’élaboration de pratiques d’embauche et de maintien en poste à l’issue d’une mûre réflexion et l’habilitation de la prochaine génération de leaders sont d’une grande importance dans l’atteinte de notre objectif, et nous poursuivrons nos initiatives caritatives et bénévoles auprès des jeunes Autochtones afin de soutenir ces efforts.
Notre vision est de collaborer avec les communautés et les organisations autochtones afin de promouvoir et de soutenir les occasions économiques de favoriser la réconciliation économique. Nous voulons établir des relations honnêtes et mutuelles avec les communautés et les organisations autochtones. En plus d’être un membre fier et actif du Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCCA), nous explorons activement des façons d’améliorer notre propre processus d’approvisionnement et d’attirer de nouveaux fournisseurs autochtones. En tant que Cabinet d’une certaine taille et portée, nous avons l’occasion et la responsabilité importantes de changer la façon dont nous exerçons nos activités et d’encourager les membres de notre écosystème à faire de même.
Alors que nous nous recueillons après la découverte des 215 enfants de Kamloops, et que nous attendons à d’autres découvertes, nous recevons un rappel douloureux de l’importance cruciale de nos efforts de réconciliation collective. Rendons hommage à ces vies innocentes en poursuivant nos efforts et en restant concentrés sur la réalisation de progrès dans notre parcours de vérité et de réconciliation. Soulignons le Mois national de l’histoire autochtone en honorant les diverses cultures et contributions et le leadership autochtones qui nous rendent plus forts en tant que pays.
Nous vous encourageons à réfléchir à la façon dont vous pouvez contribuer à une réconciliation réfléchie et durable individuellement, ou au sein de votre collectivité et votre lieu de travail. Dans un premier temps, je vous invite à lire notre Plan d’action pour la réconciliation. Nous espérons qu’il vous inspirera, vous et d’autres organisations, et nous espérons recevoir vos commentaires et vos suggestions. Je recommande également fortement ce programme de formation gratuit : https://lnkd.in/gjUywUQ.
AV (Il/lui)
Remarque :
Une ligne d’aide nationale concernant les pensionnats autochtones a été mise en place pour offrir du soutien aux anciens élèves et aux personnes touchées; elle donne accès à des services d’orientation émotionnelle et de crise 24 heures sur 24, au 1‑866‑925‑4419.