Santé et action sociale: 400.000 embauches nécessaires?
Lewis Joly / POOL / AFP

Santé et action sociale: 400.000 embauches nécessaires?

D'après les premiers résultats d’une enquête menée par la Fédération CGT Santé Action Sociale, que LinkedIn Actualités a pu consulter en exclusivité, 400.000 recrutements seraient nécessaires dans ce secteur pour faire face aux besoins actuels.

Sur les 191 structures sollicitées* pour l’enquête de la CGT Santé (via les syndicats ou les Unions syndicales départementales), 187 ont fait remonter des manques de personnel, pour un total équivalent en moyenne à 11,5% de leurs effectifs globaux. Ramené au nombre de professionnels du secteur de la santé et de l’action sociale en France, soit près de 3,5 millions de professionnels d’après Centre-Inffo (13% de l’emploi intérieur du pays), la CGT considère qu’il faudrait plus de 400.000 recrutements sur différents métiers pour faire face aux besoins actuels du secteur au sens large.

Comment se répartissent les manques de personnel dans le secteur de la santé et de l'action sociale?

D’après les premiers résultats de l’enquête CGT Santé, les besoins les plus importants concernent:

  • Les aides-soignants (14,8% des effectifs globaux)
  • Les infirmiers diplômés d'Etat (14,4%)
  • Les agents des services hospitaliers (11,5%)
  • Les médecins (11%)
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Pour effectuer “simplement le travail prescrit”, il faudrait ainsi embaucher 59.200 aide-soignants, 57.600 infirmiers, 46.000 agents des services hospitaliers et 44.000 médecins supplémentaires. Les besoins se concentrent avant tout à l’hôpital public, là où se déroulent la plupart des hospitalisations nécessitant le plus grand nombre de professionnels, mais d’autres structures, notamment les Ehpad, ont elles aussi des besoins importants. 

D'après les retours de l'enquête, près d'un poste manquant sur trois (29,9%) est financé mais non pourvu, soit 2,3% des effectifs totaux. Pour Cédric Volait, coordination régional CGT Santé en PACA, cette donnée est particulièrement importante car "utilisée par les pouvoirs publics pour justifier des fermetures de lits". Pour rappel, 100.000 lits ont été fermés en 20 ans, accroissant la pression sur les soignants et rendant les postes moins attractifs.

Cette tendance a été fortement accentuée par la crise sanitaire. En effet, 75% des structures interrogées par la fédération santé de la CGT dans son enquête indiquent que l'absentéisme a augmenté en 2020. Les causes principalement avancées sont l'épuisement physique et psychologique lié à la période de crise sanitaire (26,8%), la souffrance au travail (20,6%), les maladies (18,2%) et les accidents du travail (14%).

Le ministère de la Santé et des Solidarités ne dispose pas de données à jour sur ces différents métiers en tension. Toutefois, les chiffres officiels de l’offre de soins en France (datant de 2018) permettent d’avoir un aperçu assez complet des effectifs dans les différents métiers de la santé.

* Hôpitaux publics, établissements du secteur privé à but lucratif, structures de la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale à but non lucratif, maisons de retraite...

Patrick Conte

Secretaire CFDT Santé-sociaux Boscamnant-Montguyon 17360

3 ans

Nous avons un petit hopital 80 lits ssr +médecine et 2 EHPAD ,nous sommes en flux tendu ou mode dégradé parce qu volonté d'économie donc conditions déplorables et de plus il manque également des soignants pour postuler . Les métiers ne sont plus attractifs par les conditions de travail . J'ai bien peur que les formations soient tirées vers le bas ,car ouvrir partout des places en grand nombre de formation et inciter les gens ,n'est pas que la solution.Il faut remettre ces métiers en avant de part les fonctions propres et l'image donnée au quotidien .

Collectif National PASS LAS

Pour une réforme des études de santé juste et équitable ! Plus de 53 000 signataires de la pétition et plus de 6500 membres sur Facebook. 245 députés, 158 sénateurs nous soutiennent !

3 ans

Et pourtant, #SanteOnEnAGros pour les 50 000 étudiants en 1° année #Hippocrate jetés au pilori d'une réforme ambitieuse mais mal appliquée. L'étude d'impact énoncait clairement qu" Afin de garantir l’égalité des chances entre les candidats s’étant présentés au dernier concours organisé en fin d’année universitaire 2019-2020 et ceux qui s’inscriront pour la première fois dans le cursus rénové lors de l’année universitaire 2020-2021, il est nécessaire de prévoir un quota de places..." Un budget était annoncé réitéré dans le projet de loi des Finances 2020 . Alors où sont les fonds pour rétablir l'égalité des chances? Bientôt 40 % des parlementaires, de nombreux élus des régions et médias nous soutiennent. Pourtant dans un total mépris, le #gouvernement Jean Castex, Frédérique Vidal, olivier veran et Emmanuel Macron ignorent nos revendications légitimes. Preuve en est puisque notre recours auprès du Défenseur des Droits a été accepté. Le comportement de nos gouvernants est inadmissible et conforte l'indifférence qu'ils ont envers les soignants malgré le discours affiché. A votre disposition pour toute information. Le Collectif National PASS LAS http://chng.it/q8skRsjf FB: Collectif national Pass/Las 2020/2021 @pass_las

Christelle Boisselet

Management, recrutement TSA, TDA, TDAH… HPI

3 ans

Je vais recevoir mon diplôme d’infirmière en juillet. Grâce à l’Etat sachez que l’on nous a supprimé la moitié des vacances de Pâques (déjà nous étudiants infirmiers n’avons que les vacances de Noël et de Pâques comparé aux étudiants universitaires: merci du cadeau) afin de nous renvoyer en stage plus tôt (stage infirmiers = 35h par semaine + les heures supplémentaires (non comptées par les cadres) pour une indemnité de 45€ la semaine pour un infirmier de 3ème année quasiment autonome... donc l’état avance notre diplomation afin que nous soyons au plus tôt sur le marché du travail! Super! ... mais.... 1/ rien ne dit que nous n’allons pas prendre le temps de souffler un peu 2/ prendre le temps d’étudier avec soin les offres d’emploi, en particulier au niveau des salaires! 3/ l’hôpital n’a aucun attrait pour nous: on a passé 3 années en stage à se faire traiter comme des larbins (trop d’élèves pleurent pendant les stages) et à voir la souffrance au travail de nos confrères diplômés (CDD à la chaîne, salaires misérables, cadres qui les utilisent comme des pions en supprimant des jours de repos ou modifiant les plannings souvent sans prévenir, trop grosse charge de travail, aucune reconnaissance etc...).

Il faut être très motivé pour travailler dans ces métiers où il faut souvent être en poste un we sur 2 ou 3, se lever très tôt ou finir tard, passer une partie des fériés à travailler, poser ses CP en fonction de ses collègues selon des règles souvent obscures. Sans compter les responsabilités puisque la santé et la vie de personnes est entre ses mains, pour des salaires peu représentatifs du niveau de responsabilité et de connaissances, et bien souvent sans reconnaissance des médecins, de la hiérarchie et de la direction. La peur de se tromper puisqu'il y a toujours la pression des différentes taches à faire en simultané, les journées de travail qui semblent trop courtes même si l on travaille parfois en 12h du fait de tout ce qu il y a à faire. Avec toujours le sourire et le mot gentil pour encourager les personnes prises en charge et le sang froid pour gérer les différentes situations, et parfois la violence... Il faut être très très motivé, ce ne sont pas des métiers qui font rêver !

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