Sauvetage au combat de niveau 2 à la Légion

Ayant servi l’institution de 1984 à 2000 sans interruption de service, j’ai tenté le pari d’une reconversion tournée vers ma qualification d’infirmier acquise grâce à la formation donnée par la Légion Etrangère. Cette reconversion civile réussie  me donne la satisfaction d’une reconnaissance tant sur le plan professionnel que sur le plan familial. Mon service au sein de la Légion Etrangère tournée vers l’opérationnel, la vie et le travail en équipe, la formation spécialisée à un haut niveau dans de multiples domaines, me fait bénéficier d’une expérience variée et m’autorise une grande adaptation notamment face à des situations imprévues. Depuis mon départ, je n’ai eu de cesse de continuer à me former et de nourrir mon savoir. Depuis 5 ans le sens de mon engagement à servir dans la réserve opérationnelle au 4ème RE (régiment instruction de la Légion Étrangère), se résume à continuer de servir l’institution pour faire partager ma formation et mon expérience. J’ai la conviction qu’il est temps de « renvoyer l’ascenseur » et d’apporter mon savoir au service de ceux qui m’ont formé. Ainsi, j'ai le sentiment (à mon humble niveau) de continuer de servir utilement et durablement et de participer à la montée en puissance de nos unités déployées sur des théâtres d'opérations extérieures.

C'est le CeFOS à La Valbonne habituellement qui forme les SC2 mais depuis février 2013 et depuis renouvelé en 2015, le 4° RE s'est vu attribuer l'agrément par l'Ecole du Val De Grâce pour former ses légionnaires. Fort de l’obtention de l’agrément pour la formation du SC2 à l’ensemble des personnels de la Légion Etrangère le 4ème Régiment Etranger respecte le cadre législatif, règlementaire et pédagogique du CeFOS*. Cette formation obéit au cadre limitatif du référentiel SC2 et s’appuie sur les compétences tactiques et techniques reconnues de ses instructeurs, de même que le savoir-faire du 4° RE dans la pédagogie adaptée aux personnels non-francophones.
A la lumière de l’expérience acquise par la France au cours des 20 dernières années sur les théâtres d’opérations extérieures et notamment en Afghanistan et plus récemment au Mali, la nécessité de la formation du sauvetage au combat est apparue primordiale. Les brancardiers secouristes doivent être capables de prendre en charge et de stabiliser un blessé au combat ou dans le cas d’urgence vitale dont le pronostic vital est engagé. Ce sont donc, 10 jours intenses de cours dans lesquelles théorie et restitution pratique se conjuguent dans une méthode avec pour axe d’effort une répétition jusqu’à l’acquisition quasi parfaite alliant reconnaissance de l’urgence vitale et sa réponse thérapeutique. Ce sont aussi la connaissance parfaite des protocoles des gestes qu’il faut exécuter sur le bon patient et au bon moment. Ce qui prévaut surtout c’est que la réalisation des gestes qui sauvent se sache et se fasse "sur le bout des doigts".

Il faut ajouter le stress qui est une des composantes à laquelle le SC2 doit gérer continuellement. Il doit être capable de faire abstraction de son environnement, du poids de sa responsabilité et de sa peur. Le stagiaire est évalué en étant poussé dans ses retranchements et d’estimer quelles sont ses réelles facultés et où se trouvent ses limites. Cette méthode est enseignée pour des personnels qui n’ont pas ou peu de connaissance dans la médecine de guerre et qui met en œuvre des techniques et des gestes salvateurs « au contact » dans les premiers instants qui suivent la blessure. La méthode n’appelle à aucune interprétation, aucune initiative. Les techniques et le mode de réflexion doivent être très sérieusement appliqués. C’est un enseignement qui ne souffre d’aucune approximation et il a très largement fait ses preuves. De fait, le 4ème RE s’est donné les moyens de sa politique du secourisme d’abord et du sauvetage au combat désormais. Le sauvetage au combat de niveau 2 s’est vu insuffler une dynamique au niveau qui lui revenait. Il appartient à la Légion de mettre tous les atouts de son côté pour que cet enseignement et ses exigences s’inscrivent en terme d’excellence et de façon pérenne.