Se mettre en danger
Nous avons régulièrement l’occasion de nous mettre en danger : en conduisant une voiture, en poussant nos limites au sport, en fondant une famille, en déplaçant une casserole d’eau bouillante.
Chaque jour, lorsque je propose à un collaborateur de l’accompagner en rendez-vous clientèle, j’ai conscience que ma présence représente une forme de danger, pour les personnes en présence qui peuvent se sentir jugées, ou même pour la réussite de l’entretien ainsi perturbé.
Le risque, c’est l’autre : cette intrusion, cette exigence, ce jugement potentiel, cette obligation de « débriefer », peuvent être vécus comme autant de stress supplémentaire, dans une période chaotique de transformation de notre métier.
Et pourtant
Le jugement ne vient pas de l’animateur, mais bien du collaborateur accompagné. Jugement sévère sur soi, mise en avant des erreurs réalisées ou imaginées lors de l’entretien. Peu de mes collègues montrent autant de bienveillance à eux-mêmes, qu’ils savent par ailleurs en porter aux autres.
Le danger change d’origine. Il émane finalement de ce regard souvent dur, sans concession, porté sur soi à l’occasion d’un échange avec l’autre.
J’aime mon métier d’animateur commercial, ainsi que tous les collègues que j’accompagne, aussi divers qu’ils sont. Souvent, j’aimerais qu’ils s’aiment plus eux-mêmes.