Se refaire la cerise

Les commentateurs, sondeurs et experts de tout poil devraient manger leur chapeau.

Au coeur de l’hiver ils livraient  - non sans plaisir – leur sombre verdict. 

Avec les gilets jaunes aux basques, la Macronie c’est fini !

Et d’en rajouter sur les erreurs de fond et de forme du jeune Président, sur l’inexpérience de son gouvernement, les inquiétudes de sa majorité. Sans compter une chute de popularité record, à la Hollande, de 34% à 21%. Une réputation usurpée et donc bien fragile.

Pour faire bonne mesure, les images complaisamment relayées dans le monde d’un Paris  en feu, n’arrangeaient pas nos affaires.

Aujourd’hui les mêmes commentateurs, sur les mêmes plateaux, s’étonnent à peine de la « remontada » d’Emmanuel Macron, écartent bien sûr tout mea culpa sur leurs pronostics et parient désormais sur un second mandat.

Au lieu d’attribuer le retour en grâce du Président à un réel talent, ils préfèrent y voir le bénéfice d’un désert politique en France, les maladresses de l’opposition et un grand bazar sur la scène internationale.

C’est faire peu de cas de l’engagement sur le terrain d’Emmanuel Macron, du pouvoir d’achat redistribué, de l’effet de mesures et réformes inspirées ou mises en œuvre, des risques pris à l’international pour reprendre langue…

Bien sûr, la pièce est retombée du bon côté !

Certains, cyniques, datent même la remontée, de l’incendie de Notre Dame de Paris ! Audacieux.

Mais la chance se provoque et peut tourner. 

En quelques tweets, Trump peut dérégler la machine, susciter l’inquiétude et le repli. Personne ne sait comment tournera le Brexit. Le nationalisme se réveille. Les gilets jaunes reprennent du poil de la bête…

Pour ne voir que le côté gris.

Mais, comme le disait Alain, « En France, le pessimisme est d’humeur et l’optimisme de caractère ».

Avons-nous le choix ?

JPP