Se responsabiliser à mieux vivre les temps anxiogènes avec l'Harmothérapie.
Les Français sont-ils de désespérants consommateurs de médicaments ? Sommes-nous atteints de « médocobésité », nouvelle forme de ce fléau de santé publique qu’est l’obésité ? Trop de tout. Est-ce vraiment le cas ? Pourquoi ? Et comment aborder au mieux ce phénomène ?
23 août 2023. Dans un « pays dans lequel on consomme plus de médicaments – par exemple plus d’antibiotiques – que [la plupart de] nos voisins » (avec un budget annuel moyen de 560 euros par personnes, la France est certes dans le peloton de tête, mais n'est plus le pays européen le plus consommateur de médicaments précédée par l'Allemagne, la Suisse et la Grèce), une éventuelle hausse des franchises médicales est non seulement une piste de réduction de la dette publique pour l’exercice budgétaire 2024, mais aussi un « appel à la vigilance sur une consommation excessive de médicaments », annonçait notre première ministre, Madame Elisabeth Borne.
Cette déclaration souligne l’importance pour le gouvernement de responsabiliser les patients et les médecins sur la surconsommation médicamenteuse. Si elles existent, les retombées positives dès la mise en œuvre de cette mesure ne peuvent être que de courte durée. Les effets à long terme d’un système motivationnel de type « bâton et carotte » sont bien plus versatiles voire dangereux !
Il serait plus responsable et plus raisonnable de ne plus considérer la santé uniquement d'un point de vue curatif, une des profondes causes de cette surconsommation de médicaments et de nombreux dysfonctionnements de notre système de santé français. Autres causes à ne pas oublier : un mal-être social général, l'absence de perspectives heureuses, l'accumulation d'événements anxiogènes, etc. Nier ou omettre que la santé est holistique, préventive, prédictive, personnalisée et curative équivaut ni plus ni moins à déresponsabiliser les êtres humains sur la prise en charge de leur parcours de santé.
Quand intégrerons-nous que la santé est un système complexe dans lequel de nombreux éléments se complètent et influent les uns sur les autres ? Ce point de vue est relayé par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) qui a organisé les 17 et 18 août derniers son premier Sommet mondial sur la médecine traditionnelle dans le but d’examiner le rôle de la médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative (également appelées thérapies holistiques) dans la résolution des défis sanitaires, socio-économiques et climato-écologiques à venir.
La santé de demain ne doit plus reposer sur la prescription et la consommation de médicaments ou sur l’exécution d’un acte chirurgical pour un symptôme. Devenir acteur de sa santé et autonome dans sa gestion, fluidifier et améliorer les parcours santé, avec un regard scientifique et rigoureux sont les promesses de l’harmothérapie, approche thérapeutique par laquelle « je vis mieux par les bienfaits de mon environnement, mon environnement vit mieux par mes bienfaits. »
Une mesure responsabilisante ou déresponsabilisante ?
En juin dernier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire jugeait que la « quasi-gratuité » des médicaments peut conduire à « déresponsabiliser le patient et explique que l’achat de médicaments soit encore si élevé en France ».
Force est de constater que la potentielle mesure de doublement de la franchise médicale se base sur une vision au plus haut niveau de notre gouvernement du « patient irresponsable ». Cette argumentation est ancienne. Elle se nourrit d’une partie de la théorie de l’économie néoclassique, elle-même basée sur la théorie motivationnelle X explicitée en 1960 par Douglas McGregor dans son livre The Human Side of Enterprise : le patient est vu comme un opportuniste abusant de ses droits. Ce comportement irresponsable entraîne une augmentation incontrôlée des dépenses de santé. Pour protéger le système de santé, il faut reprendre le contrôle sur le patient en le rendant sensible au prix. Ce système motivationnel « du bâton et de la carotte » conduit à ce que Gordon Forward, ancien directeur de Chaparal Steel, appelle le « management des 3% » : des contraintes sont définies pour tout le monde alors même que le problème initial à résoudre ne concerne qu’une infime partie de la population.
A la lumière de cette interprétation de la nature humaine, l’éventuelle mesure consistant à augmenter les franchises médicales est-elle responsabilisante ou déresponsabilisante ? Alors que, au contraire, nous savons bien que toute approche holistique est par nature, nécessairement, responsabilisante.
Ces dernières années, de nombreuses études ont évalué les systèmes de santé construits sur ce principe de « patient irresponsable ». Les résultats sont très loin de valider cette approche. Le premier effet est attendu : la réduction de la consommation de médicaments vu que le patient est « responsabilisé ». L’Etat fait donc des économies deux fois : il rembourse moins sur les médicaments et moins de médicaments sont consommés (économies sur le prix et sur le volume).
Les mêmes études soulignent l’importance d’autres effets pervers. Il suffit d’analyser l’initiative prise par une crèche suédoise pour mieux comprendre. Pour responsabiliser quelques parents récupérant systématiquement leurs enfants en retard, comportement empêchant les puéricultrices de regagner leur domicile et de rejoindre leur propre famille, l’établissement prend la décision d’appliquer une amende de deux euros par enfant lors de retard des parents. Résultat : le nombre de retards double et la durée moyenne de retard passe de 10 minutes à près de 2 heures. Il s’avère que toute transaction financière déresponsabilise immédiatement l’être humain. Son modèle mental se transforme : « je paye le droit de… ». Ce schéma se retrouve également chez les fraudeurs : « Je fraude, je me fais prendre, je paye » devient « je paye le droit de frauder ».
La hausse des franchises médicales va inciter les patients à substituer leur médicament par un moins onéreux, par des substituts imparfaits d’un point de vue clinique ou même par des médicaments de contrefaçon ou de contrebande. Une étude de Teresa Gibson démontre un deuxième effet néfaste : les patients contribuant davantage au financement des médicaments ont tendance à réduire l’observance. Ces nouveaux comportements induits dégradent l’état de santé générale de la population : rechute ou aggravation des maladies, augmentation des visites médicales générales et des différentes hospitalisations.
Troisième effet inattendu : sous couverture de participer davantage, les patients exigent une disponibilité immédiate des médicaments, un accès à des soins de santé de qualité et le droit de surconsommer. Le 4 juin dernier, l’Ordre des pharmaciens annonçait dans son bilan sur la sécurité des pharmaciens une augmentation du nombre d’agressions physiques de 20% résultant principalement de l’absence de certains médicaments dans les officines. Combiné au désintérêt des jeunes générations de s’engager dans les métiers de la santé, la dégradation des conditions de travail et de soins dans les hôpitaux (notamment dans les services d’urgence), cette mesure, si elle est adoptée, risque bien de mettre le feu aux poudres.
L’intention est bonne. La volonté de l’Etat de faire diminuer la consommation de médicaments est bien l’un des grands enjeux de la santé pour les années à venir. Cependant, une dernière question se pose au vu des déclarations de notre premier ministre : en quoi la hausse des franchises médicales responsabilise les médecins ? Il ne faut pas oublier qu’en France, les médicaments ne sont pas en libre-service. Ils sont bel et bien prescrits par des professionnels de santé. La mesure envisagée se préoccupe uniquement de limiter les « symptômes » de cette « maladie de civilisation ». Elle est le parfait reflet de la véritable cause de cette maladie sur laquelle le gouvernement devrait agir : comment définissons-nous la santé en France ? Ne serait-il pas essentiel au-delà de définir une politique santé responsabilisante ? De penser finalités avant normes ?
Le modèle français : la santé est la guérison du corps.
En France, la santé est principalement considérée d'un point de vue curatif (Chiffres 2012 : 88,5% des dépenses de santé en France destinées au traitement des malades contre 2,4% destinées à la prévention). Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder les missions de la Haute Autorité de la Santé (évaluer les produits de santé, recommander les bonnes pratiques, mesurer et améliorer), dans l’appellation même de la Caisse d’Assurance Maladie ou encore dans la différenciation faite entre « médecine conventionnée » dans laquelle sont regroupées toutes les approches de santé curative et « médecine non conventionnée » regroupant essentiellement les approches holistiques.
Dans notre système de santé, seule la médecine conventionnée est réellement considérée. Elle intervient lorsqu’une lésion apparaît, caractérisée par des symptômes cliniques (fièvre, amaigrissement…). Son organisation en spécialités apporte une prise en charge du malade plus rapide et plus efficace et favorise l’accélération des progrès techniques et des innovations importantes avec la coopération de tout un écosystème se construisant autour des living labs Santé.
Platon déjà affirmait qu’« on ne doit pas chercher à guérir le corps sans chercher à guérir l’âme ». Cette mise à l’écart volontaire des aspects psychologiques et émotionnelles de la santé est la cause aujourd’hui de nombreux dysfonctionnements ou de nombreux irritants liés à notre système de santé :
Depuis sa création, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère la santé comme un système, holistique, préventif et curatif en la définissant comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » Médecins, thérapeutes holistiques, aides-soignants, sages-femmes, nutritionnistes et tout autre professionnel de la santé forment un tout unique, dont le but est de préserver la pleine santé de tout individu, de le rééquilibrer vers une harmonie de vie. Comme dans un orchestre, ce tout s’adapte à la situation. Parfois trois instruments suffisent, parfois il faut l’ensemble de l’orchestre. Un ensemble dirigé par un chef d’orchestre (le médecin généraliste) qui doit bien comprendre ce qui se jouent et déterminer quelles compétences et quels instruments permettront de mener à bien l’œuvre.
Recommandé par LinkedIn
Un tournant mondial dans le traitement holistique de la santé.
Les êtres humains sont de plus en plus en quête de sens dans le processus de prise en charge de leur santé et de leur mieux-vivre. Ils veulent en devenir les acteurs principaux. Conséquence de l’épidémie de COVID-19 ?
La demande croissante en thérapies holistiques, s’orientant davantage sur une approche préventive de la santé du corps, du cœur et de l’esprit, est devenue un phénomène mondial. « La médecine traditionnelle peut jouer un rôle important et catalyseur dans la réalisation de l’objectif de la couverture sanitaire universelle et des cibles mondiales liées à la santé », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
Prenons une voiture en panne à cause de la casse d’une courroie de distribution. Le médecin conventionné est l’équivalent du garagiste. Il examine, diagnostique et répare. Les thérapies holistiques prennent davantage de recul et vont investiguer pour savoir si l’entretien a été fait correctement, connaître les conditions environnementales autour de la voiture ou le comportement de l’automobiliste, etc.
Dans ce contexte, l’OMS a organisé les 17 et 18 août derniers son premier Sommet mondial sur la médecine traditionnelle dans le but d’examiner le rôle de la médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative dans la résolution des défis sanitaires dans le respect des objectifs de développement durable de l’ONU (programme ODD2030). Cet événement fut l’occasion d’analyser les thérapies holistiques en termes d’efficacité des procédures, de qualité des produits traditionnels et de sécurité des personnes consultants les praticiens et de définir quelques bonnes pratiques reconnues mondialement pour éviter des arnaques, dérives sectaires et autres comme la France en a connu depuis début 2023 avec les affaires Irène Grosjean, Miguel Barthéléry ou encore plus récemment Complexus Care.
« L’intégration de la médecine traditionnelle dans les soins de santé – de manière appropriée, efficace et, surtout, en toute sécurité et sur la base des dernières données scientifiques – peut contribuer à combler les lacunes en matière d’accès pour des millions de personnes dans le monde. » Les résultats de ce sommet seront publiés prochainement. Ils seront attendus par des millions de personnes à travers le monde pour lesquelles ces thérapies holistiques demeurent le premier point de contact en matière de santé, de bien-être et de mieux-vivre la maladie, offrant des soins culturellement acceptables, disponibles et abordables (dans 170 des 194 Etats membres de l’OMS).
Cette compréhension holistique de la santé forge le cœur du système de santé 4P définit en 2013 par Leroy Hood de l’Institute for Systems Biology :
Malgré ces avancées, l’espérance de vie de certaines populations baisse tout comme l’espérance de vie sans maladie, le QI moyen diminue, le taux d’obésité augmente…Il manque une approche dans les thérapies holistiques actuelles : les relations bilatérales de la personne avec d’autres individus et avec son environnement.
Vers une approche harmocratique de la santé : l'Harmothérapie.
En toute conscience, dans une harmonie corps, cœur, esprit en interne et dans une harmonie des relations externes, l’Harmothérapie est une façon d’organiser les différentes thérapies holistiques, la médecine conventionnelle et des pratiques complémentaires hors du spectre initial de la santé comme la permaculture.
Son credo : « Je vis mieux par les bienfaits de mon environnement, mon environnement vit mieux par mes bienfaits. »
Elle s’articule autour de 3 sphères de santé interdépendantes :
Les apports de l’Harmothérapie dans le système de santé français pourraient être nombreux et répondre à de nombreux défis économiques, sociologiques et écologiques des années à venir : être le premier point d’entrée dans les parcours de santé dans les zones de déserts médicaux qui représentent, selon le Sénat, entre 9 et 12% de la population française, soulager une partie du travail des médecins généralistes (une plus grande prise en charge préventive permet une diminution des actes curatifs), désengorger les hôpitaux (par la diminution d’apparition des maladies) dont le budget pourra servir à fournir de meilleures qualités de soins et à développer des écosystèmes d’innovation autour de la santé, réduire la consommation médicamenteuse, personnaliser la médicamentation, diminuer l’empreinte écologique de notre santé entre autres.
Certes, mais quid des laboratoires pharmaceutiques hyperpuissants ? Sujet essentiel et vaste, dépendant essentiellement de la politique santé des Etats. Sans doute devront-ils se réinventer en se focalisant sur leurs finalités, multiples. Assurer la santé des personnes, progresser sans cesse sur les thérapies préventives, prédictives, personnalisées et curatives... Ce sont une fois de plus de nouveaux paradigmes à imaginer, à formaliser et à mettre en œuvre. Seule une vision écosystémique le permettra.
Il est certain qu’en ce jour de la journée mondiale de la santé, cette organisation des pratiques ne saura être légitime aux yeux de la Haute Autorité de la Santé (HAS), à la suite de la publication d’un guide interministériel publié en 2012 dressant une liste noire des thérapies holistiques (représentant plus de 90% desdites thérapies). La raison invoquée : l’irrationalité des approches, le manque de preuves factuelles permettant de consolider scientifiquement les bases sur lesquelles se construisent ces thérapies.
Mais d’un point de vue mondial, la reconnaissance desdites thérapies holistiques connaissant un tournant historique permet de nourrir l’espoir de redéfinir notre système de santé pour répondre aux différents enjeux à venir. Et ils ne sont pas minces...
Avec une certitude : plus les temps sont et seront incertains et anxiogènes, mieux nous les vivrons en étant chacune et chacun dans un état de santé optimal et harmonieux. Cet état d'être, source de confiance en soi et en l'autre, de créativité, de réactivité et d'agilité. De capacité à comprendre ce qui est, à analyser le complexe et les interactions de monde et à agir.
Chef d'entreprise, Dévicom inc.
1 ansBravo Loïc article très pertinent pour le Québec aussi.
Offrez vous un guide pour vous accompagner sur ce qui est votre véritable propre chemin
1 ansOllivier Vacchino