Sephora aura leur peau

Sephora aura leur peau


Primer, sérum, bronzer, blush, liner… si cette routine ne vous dit rien, vous ne vous occupez certainement pas assez de votre skin care. Et on ne voudrait pas vous affoler, mais il paraît que les bébés 2010 traitent déjà leurs rides.

La génération Alpha a-t-elle définitivement enterré son âme d’enfant ?


Génération Beauty blender

Claire’s ne semble plus faire rêver les petites filles.

Aujourd’hui, leur rêve ultime, c’est une coiffeuse aux tiroirs remplis de produits skin care. Et surtout un miroir hollywoodien pour prendre leurs meilleurs selfies en full face. Même si elles n’hésiteront pas à y ajouter un Beauty Filter sur Snapchat.

Mais avant ça, elles vont acheter elle-mêmes leurs produits chez Sephora.



Certaines en deviennent même des bébés influenceuses beauté. Sur le TikTok familial, Britain, ses sœurs et sa mère enchaînent GRWM et Hauls Sephora. Entre deux tâches de rousseurs handmade, la jeune fille de 10 ans donne des conseils makeup en faisant fi de ses détracteurs.

Parce qu’elles ne sont pas les seules. C’est même, en réalité, une habitude qui a planté sa tente chez la génération Alpha. Sephora est devenu leur nouveau QG, à tel point qu’on les surnomme les “Sephora Kids”.

Or, si le rite initiatique du mascara a disparu, leurs générations grandes soeurs le perçoivent comme un danger.



Quand on a grandi avec des idoles qui portaient des tuniques fluos par dessus des leggings à paillettes supplément écharpe à motifs, on ne peut qu’être nostalgique. Disney Channel nous a projeté sur le boulevard du mauvais goût, certes, mais ils veillaient surtout à conserver notre âme d’enfant. En réalité, ces tenues visaient à concurrencer l’ambiance colorée des dessins animées, quitte à provoquer des malaises à la Fashion Week.

Aujourd’hui, le ridicule n’a plus sa place dans la cours de récréation. Il faut être cool de la tête au pieds.



Or, si la Gen Z rigole encore de ses clichés Retrica avec la moustache sur le doigt, on a fini par se demander : est-ce que, eux aussi, dans 10 ans, ils pourront regarder leurs vidéos de pré-ados en se demandant pourquoi ils ont fait ça ?

C’est comme s’ils avaient égaré leur âme d’enfant en voulant trop ressembler aux adultes. Pendant ce temps, ceux des années 90 rêveraient d’inverser le processus. Et pour couronner le tout, ils ne peuvent même pas acheter de quoi combler leurs futures rides : les Sephora Kids ont dévalisé les rayons.



Alerte Seum chez les Digital Natives

Peut-être que ce type de tendance en dit plus sur les générations précédentes que sur les Sephora Kids eux-même. On ne peut pas le nier ; on a tendance à voir des tendances partout. Et en lui donnant un nom, on en fait un phénomène plus grand qu’il ne l’est vraiment.

Ainsi le jeu médiatique est lancé, et nous voilà en train de rédiger un article sur les petites filles adeptes de produits de beauté. Comme si personne ici n’avait jamais volé de mascara dans la trousse à maquillage de sa mère.

La réalité, c’est que ça a toujours fait rêver les petites filles. Il semblerait simplement qu’elles aient davantage accès au monde des adultes, sans transition.


« Les jeunes filles qui jouent à l'influenceuse beauté veulent avant tout imiter leurs mères. C'est un jeu de rôle participe au développement de la personnalité. » docteure Marie Jourdan, dermatologue à Paris pour Madame Figaro


Et si la génération Alpha atteint des sommets, peut-on vraiment leur jeter la pierre ?

Avant, ça semblait presque inatteignable de recevoir à Noël la même palette de fards que sa youtubeuse beauté préférée.

Désormais, sur TikTok, tout leur paraît accessible. Même la CB de leurs parents, quand ce n’est pas leur mère qui leur ouvre un compte Instagram.

Entre le marketing aux couleurs pastels (Drunk Elephant, on vous parle…), et les milliers de modèles d’influenceuses adolescentes, leurs exemples deviennent bien vite leur égal.

Et ça paraît logique. Chaque génération évolue avec son temps, et la Gen Alpha ne réfléchit plus à quand elle sera grande. Dans sa tête, elle l’est déjà.



Même si, en surface, ils maîtrisent mieux le contouring que nous, il faut pourtant rappeler qu’au fond : ça reste des enfants.


« Le phénomène Sephora, c'est un phénomène intemporel. On parle d'enfants qui sont encore en train de développer leurs compétences sociales et leur comportement. Des enfants laissant des testeurs de maquillage en désordre dans leur sillage est naturel dans cette période de la vie. », Mark McCrindle, démographe et inventeur du concept de génération Alpha en 2008



En plus de laisser une trace de leurs passages dans les rayons de Sephora, ils dévalisent les produits anti-âges. Comme s’il fallait préserver sa jeunesse dès 10 ans.


Ils creusent la ride du Lion

Car les Sephora Kids vont bien plus loin qu’un simple maquillage. Ils adoptent des routines beauté à base de produits dont ils ne connaissent même pas les compositions. Quand on sait à peine lire, en même temps, c’est normal.

Or, il semblerait que certains adultes en fassent simplement une injonction. On n’irait pas jusqu’à dire qu’ils poussent leurs enfants à l’entrée de Sephora, mais ils participent grandement à leur perception de la beauté.



Jessica Defino, journaliste et critique beauté, les appelle : les Sérum Moms. Ces mères, qui ne font pas les choses à moitié, poussent leur obsession à la skin care jusqu’au berceau de leur bébé.

La contradiction ultime ? Pendant que les adultes essayent de retrouver leur peau de bébé avec des crèmes, d’autres ruinent celle de leur nouveau-né avec une routine skin care spéciale #babyfacial.



Et si certains parents projettent leur peur de vieillir sur leurs enfants, les standards d’Internet font aussi un très bon boulot pour nous rendre mal dans notre peau. Peut-être parce qu’ils font partie des générations précédentes qui ont participé à les construire.


« La génération Alpha, celle qui vient après la Gen Z, a grandi avec les filtres numériques et les images retouchées par l'intelligence artificielle. Elle a donc une perception de la réalité qui est faussée. Elle veut du glow, de la couleur. On parle aussi de Pixel Generation – soit une génération qui ne perçoit le monde qu'en ultra haute définition.», Vincent Grégoire, directeur Consumer Trends et Insights au bureau de tendances NellyRodi


Au milieu des visages lissés par la qualité de la caméra frontale, on ne se reconnait plus dans le miroir. Alors pour prolonger les vidéos filtrées qu’ils postent sur TikTok, les enfants de la Pixel Generation seraient-ils presque contraints d’aller flouter leur peau chez Sephora ?


Campagne Kiehl's par Marcel



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