Sept projets lumineux parce qu'on a déjà eu notre dose de grisaille

Cette semaine, les futures licornes volent avec les pigeons, les lampadaires ont des têtes d'ampoule et les sacs de princesse sont en plume de canette de soda. Voici sept initiatives enthousiasmantes repérées cette semaine par les rédactions locales de 20 Minutes.

Une nouvelle tête lumineuse qui va transformer nos villes

Le projet de Green Tech Innovations est ambitieux : remplacer les milliers de lampadaires vieillissants de nos villes avec une tête lumineuse alimentée par un panneau solaire, autonome, intelligente et interactive, contrôlée par un logiciel de gestion à distance. « Il existe 9 millions de points lumineux en France dont 75 % consomment 8 à 10 fois plus qu’ils ne devraient », soulignait dans nos colonnes son président David Chquiry, juste avant le début du CES de Las Vegas virtuel où était présentée cette start-up lorraine. Sa création n'est pas un simple équipement de détection qui modulerait la lumière en fonction des besoins. Cette tête lumineuse est bien faite et bien remplie. Fournissant sa propre alimentation électrique, elle pourrait gérer des objets connectés comme des caméras de surveillance, des écrans informatifs, voire capter le LiFi.

ProovStation part à la conquête du monde auto

Le CES était l'aussi l'occasion pour le monde entier de découvrir une start-up lyonnaise, ProovStation et son portique intelligent fabriqué en France. Doté de vingt capteurs optiques et d'une arche lumineuse, il scanne à 360 degrés les voitures qu'on lui présente et rend en trois secondes une évaluation chiffrée des réparations à effectuer sur les véhicules diagnostiqués. Une opération qui prendrait a minima trente minutes à un garagiste non équipé. Trois ans après le lancement, « nous avons 80 stations en cours de déploiement dans treize pays, ce qui représente environ neuf millions d’inspections automobiles », nous explique le fondateur de ProovStation Cédric Bernard. Dans les prochains mois, la start-up lyonnaise, qui emploie une cinquantaine de salariés, devrait lancer une nouvelle levée de fonds de 10 millions d’euros. L’objectif est de doubler le volume d’affaire chaque année, en séduisant de nouveaux clients, à l’instar des aéroports, dotés d’un flux important de véhicules en location à inspecter quotidiennement. 

La remorque qui protège les enfants

De l'air pur pour les enfants et des parents qui soufflent un peu... C'est la philosophie de la remorque pour vélo Kid'Venture. Une jolie coque qui protège les plus jeunes des chutes, mais aussi de la pollution et des virus avec un système de filtration d’air embarqué. On la doit à une bande de quatre amis, tous originaires des Hautes-Alpes et tous jeunes parents. « On n’a pas trouvé le matériel adapté, et on s’est rendu compte que plus de 60 % des parents mettent en stand-by leur activité après avoir eu un enfant, raconte Martin Chambert, l’un des cofondateurs. Avec nos profils d’ingénieur et chef de produit sportif, on a eu le réflexe de développer nous-mêmes des solutions. » Neuf mois plus tard, la start-up est déjà sélectionnée pour représenter la région Provence-Alpes-Côte d’Azur au CES de Las Vegas. Pour se procurer leur Écrin, un petit bijou technologique que l'on contrôle dans le moindre détail (chauffage, ventilation, vidéosurveillance...) depuis le guidon, il faudra toutefois attendre 2022. Rendez-vous est pris...

Nahibu examine notre flore intestinale

Prélever ses selles à la maison et les confier, via un labo, à l'analyse d'une start-up. Le projet de Nahibu n'est pas le moins original parmi ceux que les régions françaises ont présentés au CES virtuel 2021. L'objectif de cette enquête sur nos excréments, c'est de nous aider à mieux connaître notre microbiote, le fameux deuxième cerveau humain. « Plus il est riche et diversifié et mieux la personne se porte », nous indique Pierre Cressard, le fondateur de Nahibu qui propose à ses clients analysés des conseils alimentaires. « Les cornichons, les légumes crus, les yaourts ou la choucroute par exemple sont très bons pour votre microbiote. » Leader sur ce marché en France avec plusieurs milliers de kits vendus l’an dernier, Nahibu a également tapé dans l’œil du Stade Rennais avec qui elle vient de signer un partenariat. « À l’approche de l’hiver, on sait que le système immunitaire peut être ébranlé, nous allons donc essayer de prévenir cela », précise le médecin du Stade Rennais, qui prévoit notamment de prescrire des probiotiques aux joueurs « pour alimenter le microbiote et le rendre plus performant ».

Elle transforme de vieilles canettes en sacs de princesse

Sa première réalisation en languettes de canettes de soda, c’était un sac à main fabriqué pour sa maman et grâce auquel elle a remporté le premier prix d’un concours local de déco-récup. Depuis Marlène Lallart est passée maître dans l'art de l'upcycling de canettes. « Pour les languettes, j’avais vu que certains en faisaient des bijoux. La technique était intéressante, sauf que je ne suis pas très bijoux. Alors j’ai eu l’idée de faire du tricot avec », détaille-t-elle. Pour dénicher des canettes, Marlène est allée trouver les restos du coin et a sollicité amis et famille. « Au cours de mes balades, je me suis aussi mise à ramasser les canettes. Ça a éveillé en moi une conscience écologiste de constater tout ce que les gens peuvent balancer dans la nature. » L'artiste ne compte pas s'arrêter là. Elle veut désormais recycler les capsules de bière. « Je travaille pour en faire des porte-clés, il me reste à résoudre le problème du côté tranchant des capsules. »

À Toulouse, l’appli Frimake brise la solitude

Sur les 30 000 membres que compte l'application Frimake, 8 000 sont toulousains. Pas complètement un hasard, puisque c'est dans cette ville qu'a étudié Alae Elhayyate, le créateur de l'appli. Frimake est un service consacré à la rencontre amicale. Il permet depuis un an à chacun de sympathiser avec des inconnus lors d’activités communes, et ce malgré la crise sanitaire. « Le Covid a été un mal pour un bien car nous nous sommes adaptés avec des activités en visio par groupe de dix, comme des blind tests et des quiz. Et dès le déconfinement, les amitiés créées virtuellement se sont rencontrées lors de soirées barbecue ou danse », explique son jeune fondateur. En septembre, l’appli s’est lancée en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. De quoi faire bien des rencontres.

Un super-nichoir à faucon pour réguler les pigeons

Les pèlerins sont les bienvenus à la cathédrale de Strasbourg. Depuis peu, un « super- nichoir », fabriqué par les compagnons du devoir de la Fondation de l’Œuvre Notre Dame, sur les plans et les conseils techniques de la LPO, leur est entièrement dédié au sommet de l’édifice religieux. La dizaine de couples de rapaces qui survolent la capitale alsacienne y trouveront de quoi se reproduire tranquillement et un emplacement parfait pour lancer leur chasse au pigeon. « C’est une initiative prise à la fois pour soutenir la biodiversité urbaine, mais aussi pour une régulation et la dispersion naturelle des pigeons, souligne Sébastien Didier coordinateur du pôle conservation à la LPO. La femelle attrape beaucoup de gros pigeons, moins le mâle qui attrape des petits pigeons et surtout des petits oiseaux. C’est quelque chose qui intéresse beaucoup les industriels, qui nous contactent souvent pour avoir des faucons pèlerins pour protéger leur site des fientes de pigeons. Le faucon ne les fera pas disparaître, mais ça va les réguler. »

Voilà, c'est tout pour cette semaine. Si vous n'êtes pas rassasié, vous pouvez découvrir d'autres articles sur le CES qui vient de s'achever sur notre site et vous inscrire à l'autre newsletter positive, moins orientée tech, que nous envoyons chaque mercredi. À vendredi prochain!