Sexe, flops, arnaques, réussites - Fonce Alphonse ou Alphonse se dégonfle ?

Episode 9 / 100 - Fonce Alphonse ou Alphonse se dégonfle ?

C’est l’un de mes plus gros regrets ! On avait tout : le concept – encore hyper original et assurément porteur à l’heure actuelle (sous-entendu, lire la suite) – les locaux – les crédits – et les plans de l’architecte d’intérieur ainsi que le fournisseur des équipements nécessaires !

Que nous a-t-il manqué ? Que je m’achète des « coronès » et la capacité de ne pas voir les détails qui déplaisent !

On avait développé ce concept de retour de San Francisco il y a environ 20 ans déjà, entre 4 têtes pensantes et en quelques heures, mais il tenait vraiment bien la route, car il répondait aux arguments majeurs des gens pour ne pas s’inscrire dans un club de remise en forme ou pour le quitter :

-          Pas le temps

-          Entraînements trop difficiles ou trop longs

-          Trop cher quand on additionne tout (trajet, parking, temps total par rapport au temps sur place, etc.)

-          Public souvent trop nombreux et stress aux heures de pointe

Le concept donc : « Fitness du Quartier », comparable à la boulangerie du quartier.

A chaque fois qu’on passe devant on achète quelque chose, et là, à chaque fois qu’on passe devant on y entre pour 2 – 5 – 12 ou 20 minutes pour ce qui est de la version « je m’entraîne comme je suis, je n’ai rien à apporter avec moi ni à me changer » et les versions « open plus de 20 minutes » avec vestiaires rapides fermés et grands casiers pour y placer ses affaires.

Un colimaçon d’appareils devait permettre aux clients de gérer leur temps d’entraînement selon 4 circuits à choix et l’envie du jour, CAR ON SAIT QUE DEUX MINUTES CHAQUE JOUR C’EST MILLE FOIS MIEUX QU’UNE FOIS PAR SEMAINE DURANT DEUX HEURES OU QUE RIEN DU TOUT !

Le concept permettait d’être instantanément rentable, pas de personnel ou presque, pas de marketing ou presque pas, pas de cours collectifs du tout – ceux qui prétendent que cela fait gagner de l’argent ont rarement raison – quelques appareils supplémentaires et un peu de cardio, mais limité dans ses fonctionnalités et sa durée d’utilisation … Pour ceux que cela intéresserait, merci de le demander en commentaires 😊

Nous avions donc trouvé trois locaux pour y installer les maximum 400 m2 de nos « Fitness de Quartier » et là, qu’est-ce qui me vient à l’esprit ?

Que je vais devoir troquer mon « habit » de consultant contre le rôle de taximan, se rendant d’un club à l’autre, jour après jour, ne faisant que conduire et contrôler la bonne marche des clubs… Alors que je faisais déjà 120'000 km par année entre avions, trains et voitures, je me mets à trouver que de faire 40'000 km c’est trop !!!

Là, j’ai vraiment été un peu très beaucoup énormément con… Mais le doute s’est aussi insinué chez les autres concernés, d’autant que j’avais toujours voulu réaliser un tel projet, et que si je ne le trouvais plus si « top que ça », c’était qu’il valait mieux renoncer …

Bref, ce que j’en retire, à part des regrets, c’est que quand on tient un projet il faut foncer, et que lorsqu’on fonce vraiment, on bénéficie d’œillères qui nous permettent de nous focaliser sur ledit projet et qu’une fois réalisé, il sera toujours temps d’échanger les œillères contre de l’ouverture d’esprit, des contrôles, des améliorations continues, etc. etc. CAR

À notre époque et depuis longtemps déjà, ce sont les plus rapides qui mangent les plus lents !