"Si à 50 ans tu n’as pas une Rolex, c'est que tu as raté ta vie !"
Jacques Séguéla
( Extrait de l'ouvrage "le leadership de soi, pour Sapiens en quête de sens" Alain Manoukian, auto-édition, disponible sur AMAZON )
On se souvient de la fameuse phrase de Jacques Séguéla qui, dans les années 1990, prônait la réussite financière comme critère de réussite de sa vie. Une réelle injonction à une époque qui était ouverte à la recevoir ! Voulons-nous vraiment cela aujourd’hui ? Avoir une Rolex à 50 ans ? Voulons-nous piloter notre existence ou nous faire ballotter par les vagues incessantes et inexorables du mouvement de la vie, suivre les injonctions ou la mode du moment ou bien accueillir positivement cette impermanence qui donne paradoxalement tout son piment à cette vie ?
La culture française a vraiment changé depuis une dizaine d’années.
Avec l’arrivée des générations Y et Z et les défis écologiques et climatiques qui sont devant nous, tout semble s’accélérer. La digitalisation bouleverse nos économies et notre rapport au travail. La pandémie de covid 19 accélère encore le mouvement. Tous ces bouleversements viennent nous faire réfléchir sur le monde d’après dans lequel la nature devra avoir toute sa place.
Je perçois une évolution sensible où l’être, le bien-être, l’humanité gagnent du terrain sur l’avoir qui a dominé une bonne partie de la deuxième moitié du XXe siècle. Avec comme support, l’émergence du collectif, même si l’individualisme est encore bien ancré dans notre culture occidentale.
Le collectif devient en effet non plus seulement un outil de cohésion sociale mais une nécessité pour stimuler l’innovation et créer les emplois de demain. Le déploiement d’une intelligence collective en est l’une des clés. J’invite chacun à lire l’excellent ouvrage d’Émile Servan Schreiber, Supercollectif (Fayard 2018), où il évoque la « sagesse des foules ». Cette « sagesse » est attestée et certifiée scientifiquement par les chercheurs des meilleures universités américaines : quand on demande à un collectif de personnes engagées mais non expertes de prendre une décision, celle-ci s’avère bien meilleure que si elle était prise par des experts séniors sollicités sur le sujet.
L’intelligence collective porte comme postulat de base que chacune des personnes d’une équipe est « intelligente ». L’organisation en silo est en train d’exploser. Le collectif devient un impératif non négociable.
Toutefois, si chacun ne fait pas ce travail individuel de chercher à comprendre son mode personnel de fonctionnement, ses réactions, son ressenti et ses émotions, si nous ne définissons pas ce que nous voulons vraiment et qui nous sommes, l’intelligence collective aura du mal à se fixer pour transformer les organisations.
Le management et tous les acteurs responsables de l’entreprise (c’est-à-dire pour moi, du technicien au PDG) doivent se réinventer, ainsi que l’organisation, avec la croyance que l’Homme est intelligent, qu’il a les ressources pour trouver des solutions, dès lors qu’on lui fait confiance.
Sans une transformation de son organisation, c’est la pérennité même de l’entreprise qui est en danger. Dans un monde qui bouge plus vite que nos organisations et nos schémas internes, le nice-to-have n’a plus cours. Le changement n’est plus une option.
Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.
Lao Tseu
Sachant que le seul « outil » que nous pouvons maîtriser est nous-même, notre développement personnel et la connaissance de nous-mêmes deviennent des « must have ». Le coaching professionnel est l’outil par excellence pour disposer de l’espace de recul nécessaire à l’introspection qui permet de se mettre en chemin, et qui manque cruellement à tous les acteurs de l’entreprise, du technicien au dirigeant. Et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.
Cas rencontré en coaching
Un directeur commercial vient me voir un jour pour faire le point sur son parcours et décider s’il accepte ou non le poste de directeur général qui lui est proposé. Au cours de l’accompagnement, il ose prendre conscience qu’il ne se sent plus à sa place dans une entreprise, qu’il n’est plus vraiment heureux. Il s’aperçoit qu’en qualité de musicien, la musique lui procure un réel plaisir dont il s’est coupé au fil du temps. In fine, il a envie de vivre une autre vie que celle de courir après un titre ou un salaire élevé. Après avoir échangé avec son épouse et envisagé l’impact d’un tel choix pour leur famille (cf. grille de décision évoquée plus bas), il décide de quitter son employeur pour « vivre sa vie » en s’installant à son compte en qualité de consultant coach. Je l’ai revu depuis, il vit très bien son choix.
Arriver à savoir ce qu’on veut vraiment commence par être capable de connaître ses besoins, ce qui demande, un point de rencontre avec soi, c’est-à-dire un espace de temps où nous prenons du recul pour réfléchir à nos façons de faire et d’être avec nos proches, nos collègues, et aux décisions à prendre. Demandons-nous si nous disposons de ce temps pour faire le point avec nous-mêmes.
À vous !
Identifiez par écrit au moins 50 besoins, si possible par domaines de vie.
À première vue, cela paraît énorme mais faites le test, et vous verrez que vous atteindrez vite les cinquante. Les écrire est déjà un excellent exercice car l’écrit cristallise et nous confronte à nous-mêmes.
C’est un travail réflexif qui demande du temps et ne vient pas d’un seul trait. Un autre avantage de l’écrit est qu’on peut y revenir et laisser de l’espace à notre cerveau pour qu’il « dorme dessus » (j’adore cette expression de nos cousins Québécois, qui devient en France « La nuit porte conseil ! »). Notre cerveau est magique. Il travaille pour nous dans notre sommeil. Il suffit de lui en donner l’ordre.
Sentez-vous libres et soyez spontanés. Les besoins à formuler peuvent être très simples. En voici quelques exemples :
• se lever tôt pour apprécier le lever du soleil en été,
• déjeuner sur le balcon,
• prendre le petit-déjeuner au lit
• regarder BFM business le matin,
• aller jouer au foot une fois par semaine
• faire son jogging tous les jours
• se sentir reconnu dans son job
• être apprécié par son manager
Recommandé par LinkedIn
• bien faire son travail
• être écouté quand on prend la parole,
• être considéré quand on propose des initiatives au bureau,
• gagner au minimum 3 000 euros net par mois,
• se sentir libre d’agir comme on l’entend dès lors que l’objectif a été posé…
Il est recommandé de poser ses objectifs suivant le modèle de la Roue des domaines de vie, par grandes thématiques. Sur l’axe professionnel, nous pourrions trouver des items suivants :
• gérer les conflits,
• mieux communiquer,
• décider dans toutes les situations,
• déléguer,
• licencier respectueusement,
• retenir les talents,
• entraîner l’équipe, donner du sens et de la motivation,
• faire preuve d’adaptabilité,
• comprendre ses émotions et les gérer,
• stimuler l’intelligence collective,
• faire preuve de sens politique,
• être à la fois bienveillant et exigeant,
• devenir un leader,
• savoir devenir un leader facilitateur…
Tous les besoins sont acceptables.
Il faut simplement les noter et les faire advenir à notre conscience. Une émotion ressentie, comme une colère, une tristesse, de la peur, sont souvent le symptôme qu’un de nos besoins fondamentaux n’a pas été écouté. À l’inverse, la joie, le sourire, l’optimisme, notre rayonnement indiquent que nous sommes bien là et comme nous sommes, et que nos besoins sont écoutés et respectés.
Connaître ses besoins est essentiel. Je me répète mais c’est tellement important !
Je reste sidéré de rencontrer si souvent des clients qui ne savent pas répondre à cette question basique « Quels sont vos besoins ? » Ils me regardent médusés et répondent après quelques secondes : « Mais je ne me suis jamais posé cette question ! Je ne sais pas quels sont mes besoins ! »
Dès lors que ces besoins viennent de nous et non d’une projection de ceux de nos parents ou de notre passé, il est très important de les connaître, par nous-même grâce à une introspection, ou avec une personne tierce, en général un coach qui nous aide à examiner chacun de ces besoins et à démasquer les intrus qui ne viennent pas réellement de nous et qui ne nous apportent aucun bien-être. Ces intrus sont des sangsues, qui sucent notre sang et pompent notre énergie ! Manipulation et toxicité ne sont pas loin.
À vous !
En guise d’exercice complémentaire, identifiez dans un premier temps ce qui vous procure de l’énergie et dans un deuxième temps ce qui vous « pompe » de l’énergie.
Cet exercice vous permettra d’affiner vos besoins.
Prenez deux feuilles et pensez à votre vie, professionnelle et personnelle, en dissociant les deux mais en faisant l’exercice pour les deux. Sur la première feuille, notez tous les évènements, situations, tâches qui vous procurent de l’énergie et qui vous mettent en dynamique ; sur la seconde, notez tous les évènements, situations, tâches qui vous pompent de l’énergie.
Vos véritables besoins commencent à se préciser !
Extrait de l'ouvrage " Le leadership de soi, pour Sapiens en quête de sens" Alain MANOUKIAN, disponible sur Amazon
Alain MANOUKIAN
DIRECTEUR des RESSOURCES HUMAINES en Management de transition disponible Mars 2025 sur un rayon 100 km autour de Lille jusqu'en Région Parisienne si les frais de vie & déplacement pris en charge en plus du TJM
1 moisAlain MANOUKIAN bonjour, merci pour le partage, sortons des clichés ostentatoires en effet, le mieux est de se sentir en accord avec soi-même d'abord, pour ma part je considère que la vie est un trépied, un tiers travail, un tiers famille-loisirs et un tiers repos, en cas de déséquilibre rien ne va plus, bonne continuation, excellent dimanche, Roger 😉
Coach Professionnelle Certifiée, Conseil, Accompagnement et Formation en Management des Ressources Humaines.
1 moisLouanne ESPINOUSE , cet article est dans la prolongation de nos échanges matinaux de ce jour. Il pourrait te permette d’avoir plus de clarté.